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Présidentielles au Burkina Faso, en Cote d’ivoire et en Guinée: nuages sur la démocratie
Publié le samedi 29 aout 2015  |  Le Pays
Elections
© Le Quotidien par DR
Elections sénatoriales
Dimanche 28 juillet 2013. Ouagadougou. Des élections ont été organisées pour élire les représentants des collectivités territoriales au futur Sénat




L’année 2015, en Afrique de l’Ouest, est-il besoin encore de le rappeler, aura été une année électorale. Si au Nigeria et au Togo, la messe est déjà dite, il n’en est pas de même pour les trois autres pays qui s’y activent : le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire et la Guinée Conakry. Ces trois pays partagent quelques caractéristiques communes : ils appartiennent tous au giron français qui n’a pas forcément bonne presse en matière de démocratie en Afrique, parce que non seulement il y gît les plus vieux caïmans de la mare politique africaine, mais aussi parce que les hold-up électoraux y sont monnaie courante.

L’autre trait commun de ces pays est qu’une importante page de leur histoire politique est marquée par de longs règnes avec respectivement l’ère Compaoré au Burkina Faso, l’ère Houphouët Boigny en Côte d’Ivoire et l’ère Lassana Conté en Guinée. C’est connu, les longs règnes réservent toujours des lendemains incertains. La Côte d’Ivoire, la Guinée en ont fait l’amère expérience.

Enfin, ces trois pays partagent en commun de fortes menaces qui pèsent sur leur processus électoral. Les élections à venir comportent des enjeux forts et c’est là que se trouvent quelques spécificités.

Le Burkina connaîtra sans doute sa première alternance démocratique mais il pèse sur le processus électoral, de lourdes inquiétudes liées à l’invalidation par le Conseil constitutionnel, des candidatures aux législatives des ténors de l’ex-majorité. Les réactions du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) et de certains de ses affidés, annoncent des lendemains orageux pour le pays. En Côte d’Ivoire, la polémique enfle autour de la Commission électorale indépendante. Là aussi, on ne peut avoir le sommeil tranquille quand on sait que le pays revient de loin. En Guinée enfin, même si l’opposition et le pouvoir sont parvenus à un consensus, il n’en demeure pas moins qu’un retour de l’ex-président de la junte n’est pas sans susciter des frayeurs. Il y a là aussi de réels motifs d’inquiétude, si l’on se réfère au taux d’explosivité de la scène politique guinéenne.

Pour vaincre le signe indien, il faut ancrer la pratique de l’alternance dès la base

Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’approche des échéances électorales est à l’origine de fortes tensions dans ces pays. Cette poussée de fièvre à l’orée des scrutins électoraux en Afrique, peut s’expliquer d’une part par la conception africaine de la politique, et d’autre part par l’absence d’une véritable culture démocratique.

En Afrique, la politique est considérée comme un marchepied vers les richesses. La compétition électorale ressemble, de ce fait, à la ruée vers l’or et tous les moyens sont bons pour y parvenir, y compris l’instrumentalisation des fibres sensibles que sont l’ethnie et la région. Et tant pis si ce parcours est parfois jalonné de cadavres. Exit donc le débat d’idées, de programmes politiques et idéologiques auquel doit donner lieu toute campagne politique.

L’autre facteur de tensions est l’absence de la culture démocratique dont la manifestation essentielle est l’absence d’alternance démocratique qui est la porte ouverte à toutes les dérives autocratiques : tripatouillages des textes fondamentaux et des codes électoraux, corruption et fraudes électorales, contestations des résultats et crises post-électorales, etc.

Pour vaincre ce signe indien et sortir de ce cycle de violences, la panacée, bien évidemment est l’alternance. Et pour y parvenir, il faut ancrer la pratique dès la base, c’est-à-dire au sein des partis politiques, en la faisant figurer dans les chartes des partis politiques. Du paysage politique africain, doivent disparaître les partis créés par des individus forts, seulement soucieux de leurs intérêts personnels, pour faire place à des partis forts, et démocratiques au service de la Nation, dont les leaders ne sont que les porte-voix. En attendant, il faut faire appel au sens de responsabilité et de patriotisme des hommes politiques de la sous-région qui frappe par son paradoxe. Car autant on trouve de bons élèves de la démocratie, autant on y trouve des cancres.

SAHO
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