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22 candidats á l’élection présidentielle 2015 : des acteurs politiques et de la société civile se prononcent
Publié le mardi 25 aout 2015  |  Le Quotidien




La course pour la conquête du fauteuil de Kosyam est ouverte avec le dépôt des candidatures devant le Conseil constitutionnel. On comptabilise au total 22 candidats, acteurs de partis politiques, candidats indépendants y compris. Toute chose qui est une première au Burkina Faso de voir un tel grand nombre de prétendants au poste de président du Faso. Nous avons échangé avec divers acteurs politiques et de la société civile qui décrypte leur opinion par rapport à ces candidatures et surtout sur les profils sans oublier le travail de validation qui doit être fait par le Conseil constitutionnel.

Abraham Nignan
« Nous ne voulons pas prendre part à des élections qui vont légitimer les alliés de Blaise Compaoré »
Pour notre part, nous estimons que ce sont des enfants qui veulent aller se noyer. C’est pourquoi, nous avons jugé bon de rester à l’écart pour observer les choses. Il n y a aucun candidat sérieux parmi les prétendants. Nous ne voulons pas prendre part à des élections qui vont légitimer les alliés de Blaise Compaoré. Ce sont des candidats qui ne cherchent pas à défendre l’intérêt des populations du Burkina. Il faut dire que Blaise Compaoré n’est pas véritablement parti. Il y a ses racines qui sont toujours là. Nous comprenons certains candidats parce que s’ils n’accèdent pas au pouvoir dans quatre à cinq mois, leur carrière politique en prendra un coup. Par contre, nous nous avons le temps pour mieux nous organiser et pour venir aux affaires dans l’avenir. Il faut travailler à asseoir les assises le parti. Notre sacerdoce est de pouvoir agir de la sorte à renforcer nos bases. Nous n’allons pas nous mêler dans les querelles des anciens camarades. Nous souhaitons que si réellement, il y a des élections, que le meilleur gagne. Pour le moment, nous ne sommes pas convaincus que les élections puissent se tenir. C’est pourquoi, nous estimons qu’il faut observer. De toute façon, dans le landerneau politique actuel, il n y a aucun candidat que je soutiens. Notre ambition est d’œuvrer à ne pas brûler le pays. Nous ne nous engageons pas au hasard et nous n’emprunterons pas des chemins qui nous conduisent dans le mauvais sens. Je ne dis pas que je souhaite qu’il n y ait pas des élections. La preuve, si un nouveau président est élu, je vais l’applaudir. Seulement, il n y a pas d’indicateur sérieux qui fait croire que les élections auront lieu et rien ne garantit non plus la crédibilité et la transparence des élections. Quand on observe les choses, on se rend compte que la charrue est mise avant les bœufs. La Transition par exemple a beaucoup duré parce qu’en réalité, elle ne devrait pas excéder trois mois. Néanmoins, nous appelons l’ensemble des patriotes à faire valoir l’esprit patriotique et à travailler pour que la paix règne au Burkina Faso.

Fréderic Zoungrana, coordonnateur national du Mouvement Soyons sérieux « Le nombre 22 est un record »
Le nombre 22 est un record par rapport au candidat de l’élection présidentielle. Cela se comprend d’autant plus que lorsqu’on jette un regard rétrospectif sur le passé, on se rend compte qu’en réalité, les protagonistes politiques ne croyaient en leur chance de succès. Toute chose qui, probablement rendait des personnes dubitatives. Avec la nouvelle configuration politique et des forces en présence, il est normal qu’on puisse atteindre le nombre de candidats. En ce qui concerne, le profil des candidats, on se rend compte que beaucoup sont à leur première participation à l’élection présidentielle. Plusieurs candidats sur l’échiquier politique national ne pèsent pas lourd. Nous attendons de voir si le programme politique qu’ils proposeront comporte du renouveau. Il y a un travail de validation qui reste également à être fait. Nous estimons à ce propos que le Conseil constitutionnel agira dans le sens de la décision de la Cour de justice de la CEDEAO. Au sein de notre mouvement, nous ne pensons pas que le Conseil constitutionnel agirait contrairement à cette position. On se rappelle que le président de la Transition a laissé entendre que le Burkina va se conformer à la décision. Nous constatons la promotion de l’Etat voyou au Burkina Faso. Les chantres de cet Etat voyou sont en train de demander des décisions contraires à cela au Conseil constitutionnel. Il n’est pas convenable de bénéficier des avantages communautaires de l’espace et de refuser de se conformer aux exigences de la communauté parce qu’on estime qu’elles ne sont pas favorables à telle ou telle position. En ce qui nous concerne, nous avons toujours combattu la question de l’exclusion. Nous ne voyons pas sur quelle base, le Conseil constitutionnel doit invalider des candidatures si ce n’est sur la base des documents à fournir pour la candidature. Toujours est-il que le code électoral ne devrait pas être utilisé pour exclure un candidat. Nous demandons au Conseil constitutionnel à dire le droit. Le contraire serait une forfaiture et cela pourrait engager la responsabilité des sages par rapport aux éventuels troubles qui pourraient survenir. Il faut sauvegarder l’accalmie qui s’est installée depuis un certain temps en vue d’une meilleure organisation des élections.

Ousmane Danfodio Diallo « Nous devrons prendre garde à éviter la victoire des vainqueurs sur les vaincus. »
Je voudrais saluer tout d’abord la dynamique politique qui a animé les différents acteurs tout en saluant également l’ensemble du peuple burkinabè qui a pu faire violence sur lui-même pour qu’on arrive à ces instants. S’agissant des 22 acteurs politiques en lice pour la course pour Kosyam, j’aurai préféré qu’on ait un regroupement de jeunes pour manifester la suite de l’insurrection. Car, qui dit jeunesse dit aussi le dynamisme qui doit accompagner le mouvement du peuple. Je pensais que la jeunesse allait être l’aboutissement de l’insurrection. Je voudrais également qu’à la suite, on sente une opposition d’idées novatrices venant de la jeunesse. Il est important qu’on sente le conflit de générations entre les différents acteurs politiques. C’est pourquoi, nous estimons que pour achever l’insurrection, il faut encourager les candidatures de jeunes. Ce serait logique qu’un jeune puisse passer le 11 octobre 2015. C’est vrai que nous n’avons pas encore pris connaissance du contenu du programme de société des uns et des autres. En ce qui nous concerne, nous n’avons pas voulu présenter un candidat, parce qu’après analyse, nous avons décidé que nous ne sommes pas représentés suffisamment sur l’espace territorial. Nous connaissons la stratégie de plusieurs acteurs politiques qui ont élaboré des listes fictives. Nous n’entendons pas s’inscrire dans cette logique. Il faut véritablement avoir un fief. C’est pourquoi, nous préférons avoir des bases solides avant de nous prononcer. Nous pensons plutôt que l’année 2020 serait convenable pour nous de prendre part à ce niveau de la compétition politique. En attendant, nous sommes en concertation avec des candidats. Il faut noter que le problème de l’accès à l’eau potable consiste pour nous, une véritable priorité. Nous souhaitons que le peuple reste un et indivisible. Nous devrons prendre garde à éviter la victoire des vainqueurs sur les vaincus. Il faut permettre à chaque citoyen burkinabè de participer à ces élections, de façon digne.

El Hadj Omar Tapsoba « Les candidats sérieux ne dépassent pas 5 »
Nous apprécions la liste des candidats à sa juste valeur. Mais nous pensons que parmi les 22 candidats, il y a ceux qui sont des vrais candidats. De mon point de vue, les candidats à cette élection ne devraient pas dépasser 5 à 6 au maximum. Nous qui sommes sur le terrain nous observons et en toute franchise les candidats sérieux ne dépassent pas 5. Il y a beaucoup de candidatures que nous disons fictives parce que ce sont des candidatures préfabriquées. La plupart ne pouvait sortir des bois et ne jurait que par l’ancien président. Aujourd’hui si tout le monde décide d’être candidat, je trouve que ce n’est vraiment pas sérieux. Ces fractions de candidatures que vous voyez sont des candidatures qui sont là uniquement pour nuire à un parti. Selon moi, le jeu se fera entre trois candidats.

Salifou Taïta
« Ces candidatures sont à mon avis un signe d’une culture démocratique en marche »
Pour moi, la particularité c’est le nombre. C’est une première fois que nous avons ce nombre de candidats à la présidentielle de notre pays et cela montre que c’est ouvert. Aussi, il y a des candidats qu’on ne connait pas sans oublier le nombre des femmes. Ce qu’on n’a jamais vu au Burkina Faso. Une autre particularité c’est l’âge des candidats. Beaucoup de candidats sont nés après les indépendances. Nous pouvons dire qu’il y a une avancée au niveau du positionnement de la jeunesse. Cela traduit que les jeunes s’intéressent de plus en plus à la chose politique jusqu’à vouloir briguer le poste de président. Ce sont ces particularités qui entourent ces candidatures qui, à mon avis, sont un signe d’une culture démocratique en marche. Par rapport à la validation ou non de certains candidatures, je ne pourrai me prononcer qu’après le travail du Conseil constitutionnel qui est un travail juridique. Je pense qu’il ne nous appartient pas d’influencer quoi que ce soit.

Aly Badra Ouédraogo
« Nous sommes pour l’inclusion et pensons aussi que si nous avons adopté des textes de loi nous devons les appliquer »
Le nombre des candidats à la présidentielle est selon moi la preuve d’une démocratie en marche au Burkina Faso. Je note aussi que pour une des rares fois, il y a une présence remarquable des femmes, preuve que notre pays a de dignes fils et filles. Le nombre pléthorique des candidats va contribuer à rendre les élections plus complexes. Mais nous souhaitons, que ce soit un homme ou une femme en qui les Burkinabè vont placer leur confiance, qu’il soit un homme d’Etat capable de réconcilier les burkinabè entre eux. Vous n’êtes pas sans savoir que le tissu social est déchiré. Il faut donc que cet homme-là ait le charisme de pouvoir réconcilier les Burkinabè. Donc que le président soit un président qui va travailler à une implication et à une responsabilisation plus accrues des jeunes et des femmes au niveau de toutes les sphères de prise de décisions des affaires de l’Etat. Mais, il appartient déjà à tous les Burkinabè de travailler dans un esprit d’apaisement pour que les élections puissent bien se tenir et qu’au soir du 11 octobre 2015, le président que la majorité des Burkinabè aurait choisi, soit un président accepté de tous et que les vaincus puissent féliciter cette dame ou ce monsieur afin de donner la preuve à l’opinion internationale que le Burkina revient de loin. En tant que Burkinabè nous sommes capables de faire un dépassement pour l’intérêt supérieur de notre patrie. C’est vrai que ces candidatures vont passer au tamis du Conseil constitutionnel mais nous souhaitons qu’il dise le droit dans toute sa rigueur. Nous sommes partants pour l’inclusion et pensons aussi que si nous avons adopté des textes de loi nous devons les appliquer. Sans pression aucune nous devons accepter que le Conseil constitutionnel fasse son travail parce ce sont des gens qui sont rompus à la tâche. Ils ont de l’expérience, ils savent dans quel contexte ils vont délibérer et ils vont s’appuyer sur le droit et rien que sur le droit. Nous souhaitons aussi que toute décision qui sera prise par le Conseil constitutionnel soit acceptée parce que c’est nous qui leur avons confié la Constitution et le Conseil constitutionnel tire son fondement de cette Constitution1

Par SRK, RO, MGT
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