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Le Pays N° 5333 du 9/4/2013

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Greve du SYNTSHA a Gaoua : l’agent de santé Aoué Gomgnimbou s’explique
Publié le mercredi 10 avril 2013   |  Le Pays




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La grève de 96 heures lancée par le Syndicat des travailleurs de la santé humaine et animale (SYNTSHA) se fait sentir dans les différentes formations sanitaires de Gaoua. Du centre hospitalier régional de Gaoua en passant par les différents Centres de santé et de promotion sociale (CSPS), la grève a été durement ressentie.

u Centre hospitalier régional (CHR) de Gaoua, la grève est suivie. La majorité des agents étaient absents, le 3 avril, au moment de notre passage. Mais il y avait quelques agents dans certains services qui assuraient le service minimum. Selon le Directeur général (DG) de l’hôpital, Seydou Nombré, pour faire face à cette grève, des dispositions ont été prises pour que tous les services d’urgence fonctionnent. Mais les services de l’ORL et d’imagerie médicale sont restés fermés selon ses propres dires. Quant au centre médical, un calme plat y régnait lors de notre passage le 4 avril. Les services étaient fermés en dehors du dépôt pharmaceutique. Au même moment, un jeune homme y avait conduit son petit frère Ollo à la recherche de soins. « Il a des maux de ventre », a-t-il laissé entendre. « Je vais aller lui donner du parégorique », a-t-il ajouté en désespoir de cause. Selon lui, il n’est pas sûr d’avoir les soins à l’hôpital. Non loin de l’hôpital les grévistes étaient à leur piquet de grève. Dès notre arrivée au deuxième jour de la grève à ce lieu de rassemblement des grévistes, c’était Aoué Gomgnimbou, l’une des personnes pour qui la grève est faite, qui haranguait l’assistance. Il conscientisait ses camarades sur le sens du sacrifice syndical. Aoué Gomgnimbou est l’agent de santé qui a été presto affecté de Gaoua à Ouagadougou courant décembre et dont le SYNTSHA exige le retour à Gaoua. Le syndicat demande également l’annulation du licenciement de l’agent de Ouahigouya et de la poursuite pénale à son endroit. Pour Hamidou Koanda, le responsable syndical, ce sont ceux qui n’ont pas évacué la victime qui méritent d’être sanctionnés et non leur camarade qui était en grève. Quant au cas de Aoué, il a dit que son affectation était simplement liée aux activités syndicales qu’il menait à Gaoua. « Le camarade Gomgnimbou, c’est vraiment l’aîné qu’il faut dans une section. Il a mobilisé toutes les zones d’élevage du Poni », a-t-il fait savoir.

Impressions de l’agent de santé de Gaoua affecté

Selon M. Aoué à qui nous avons tendu notre micro, son affectation tient principalement à deux raisons. Il a signifié que son « enlèvement » était lié à son engagement syndical. En plus pour la simple raison qu’une de leur activité de l’antenne Social Alert a coïncidé le 17 novembre 2012 avec un meeting de l’UPC à la Place de la nation, il a eu des tracas. Le parti du lion et la structure de la société civile dans laquelle il milite avaient ce même jour, pratiquement au même moment, des activités en ce lieu. Ce qui les a amenés à patienter avec la troupe théâtrale qu’ils avaient invitée avant de mener leur activité de sensibilisation. Selon lui, l’affectation a été curieusement précédée d’un tract jeté qui l’incriminait et dans lequel on estimait qu’il était de l’UPC. Dans le même écrit anonyme, le technicien supérieur d’élevage indique qu’on fait de lui un propriétaire de 300 têtes de bœufs. Il soutient n’avoir qu’un noyau de trente bœufs et il a invité l’agent de police qui l’a contacté à propos du tract à investiguer pour vérifier s’il a 300 têtes de bœufs comme on le laisse croire. Selon lui, des agents qui ont moins de 25 ans de service comme lui ont plus que ces trente bœufs. « Après 25 ans de services passés dans cette région, je ne vois pas pourquoi on va m’enlever comme ça en pleine année scolaire. J’ai construit ici, ma femme est là et travaille. J’ai trois enfants à l’école ainsi que trois de mes neveux ; c’est moi seul qui sais là où j’ai intérêt à résider après 25 ans de services accomplis », a lancé le syndicaliste avant de poursuivre en disant qu’il pourrait comprendre une telle affectation si sa vie était en danger ou s’il avait commis des malversations dans son service. Et au responsable syndical, Hamidou Koanda, de conclure que c’est sa famille qu’on veut détruire en raison de son engagement syndical. Selon lui, si les agents se sont fortement mobilisés, c’est parce qu’on s’attaque à leurs libertés syndicales à travers les décisions prises contre les deux agents. Pour M. Koanda, le compromis trouvé entre le gouvernement et le syndicat commande d’ailleurs que leur camarade, membre du bureau de la section provinciale du SYNTSHA, ne soit pas affecté de cette façon.

Hompko Sylvestre Kambou

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