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L’Autre Regard : la mort dans la peau
Publié le jeudi 20 aout 2015  |  Sidwaya




Au Burkina Faso, il y a des individus qui, de par leur commerce, se foutent éperdument de la santé humaine. Ils foulent aux pieds les règles d’hygiène et les lois du marché de consommation. Après l’affaire Obouf, caractérisée par un écoulement sans scrupule d’importants lots de consommables périmés (boîtes de tomate et canettes de boissons) et qui s’est soldée par un procès, on constate que les Burkinabè ne sont pas au bout de leur peine. Les « tueurs à petit feu » continuent d’exercer allègrement dans l’ombre leur commerce macabre. En effet, dans la matinée du mardi 18 août dernier, la brigade-ville de gendarmerie de Baskuy à Ouagadougou a saisi, des mains d’un groupe d’abatteurs clandestins, plusieurs tonnes de viande impropre à la consommation. Une viande d’une puanteur pestilentielle et fétide en phase avancée de décomposition. Il s’agit de la viande de quatre bœufs abattus dans l’enceinte de l’abattoir non fonctionnel du quartier Kilwin. Embarquée dans des tricycles en destination des marchés de Toéssin, Baskuy, Larlé, etc., la chair «frelatée« a été interceptée par la gendarmerie sur les rails du quartier Nocin, grâce à la vigilance d’une personne anonyme qui a attiré l’attention des autorités. Ces individus qui n’ont aucun respect pour la santé humaine sont loin d’être à leur premier acte, tant ils maîtrisent les contours qui mènent rapidement aux marchés ciblés pour leur «produit toxique« recouvert de grosses mouches noires. Et on se demande quelle quantité de viande ces assassins ont eu à servir en âme et conscience aux populations innocentes. Cette fois-ci, «l’empoisonnement« n’aura pas lieu. Mais on note une fois de plus que l’abattage dissimulé est loin d’être bouté hors des assiettes. Ce fléau, longtemps combattu, a la peau dure et est sans doute la cause de certaines maladies. Pour attester de la qualité de la viande saisie par les pandores, un agent qualifié des services de santé animale a été requis, et les conclusions de ce dernier révèlent sans ambigüité qu’il s’agit de la viande impropre à la consommation humaine. En réalité, la viande proviendrait d’animaux à la santé douteuse. En plus, cette chair bovine avait commencé sa décomposition biologique. Elle est donc avariée. Selon le commandant adjoint de la brigade de gendarmerie de Baskuy, l’adjudant Aimé Yaméogo, les investigations qui se poursuivent permettent déjà d’avancer qu’il s’agit d’abattage clandestin d’animaux malades. Ce qui laisse apercevoir deux hypothèses. Soit les animaux sont morts d’une maladie non élucidée, soit ils ont été abattus parce qu’ils étaient sur le point de trépasser. L’un dans l’autre, ce qui comptait pour les bouchers, c’est le gain et rien d’autre. L’adjudant Yaméogo a, par ailleurs, précisé que bon nombre de bouchers de la ville de Ouagadougou se rendent coupables de ces types de trafic puni par la loi. Conformément aux dispositions en vigueur dans le domaine de l’abattage clandestin, les quatre personnes prises la main dans le sac doivent répondre de leurs actes devant les tribunaux compétents. Mais ces carcasses confisquées ne représentent qu’une infime partie de la viande malsaine qui inonde les marchés et yaars du Burkina Faso. Et le contrôle du marché ainsi que des biens de consommation doit être une priorité pour les autorités, les organisations de la société civile et la ligue des consommateurs. Les forces de l’ordre et de sécurité (polices municipale et nationale gendarmerie) se doivent également, de leur côté, de multiplier les patrouilles dans les artères des villes, surtout dans les quartiers périphériques. Car, c’est une question de santé publique et de survie des Burkinabè. Par mesure de sécurité, les populations se doivent aussi d’observer une certaine prudence face à certains bouchers. En effet, il n’est pas toujours évident que la viande rouge qu’ils proposent est passée par les services vétérinaires. Il faut donc savoir faire ses provisions. En outre, dans la politique de lutte contre les abattages clandestins, la contribution des populations est considérable et les autorités en ont besoin pour mener à bien leur mission.

Wanlé Gérard COULIBALY
gerard_coul@yahoo.fr
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