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Réponses du gouvernement aux préoccupations des syndicats: «Aucune réponse positive, ce n’est qu’abondante littérature»
Publié le mercredi 19 aout 2015  |  FasoZine
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© L’Express du Faso par Evrard Ouédraogo
Violations des constitutions en Afrique : un colloque se penche sur les solutions
Jeudi 28 mai 2015. Ouagadougou. Salle de conférences du ministère des Affaires étrangères. Le président de la transition, Michel Kafando, a donné le coup d`envoi des travaux de 48 heures du colloque international sur le thème "Etat de droit, démocratie et changements anticonstitutionnels de gouvernement : concept, limites et perspectives". Photo : Pr Augustin Loada, ministre de la Fonction publique, du Travail et de la Sécurité sociale




Ce mardi 18 août 2015 à Ouagadougou, le ministre de la Fonction publique, du Travail et de la Sécurité sociale, Augustin Loada a reçu les appréciations des organisations syndicales des travailleurs sur les réponses du gouvernement aux préoccupations des travailleurs burkinabè contenues dans la plate-forme minimale du 1er mai dernier. Pour Bassolma Bazié, vice président du mois de l’unité d’action syndicale, « les réponses du gouvernement n’est que de l’abondante littérature et qu’aucune réponse ne peut être qualifiée de positive ». Le ministre a pour sa part indiqué qu’il transmettre lesdites appréciations « à qui de droit » et qu’une suite sera accordée le 1er septembre prochain au cours du traditionnel dialogue annuel gouvernement-syndicat.

Le 1er mai 2015, journée internationale du travail, l’unité d’action syndicale avait remis au gouvernement une plate forme minimale de 16 points. Le 10 août dernier, le gouvernement de la transition par le biais du chef du département en charge du travail avait remis à son tour ses réponses quant aux préoccupations des organisations syndicales des travailleurs. Donc c’est pour remettre au gouvernement leurs appréciations sur le contenu des réponses que Bassolma Bazié, accompagné d’une délégation, a effectué le déplacement au siège de leur ministère de tutelle.

En substance, les syndicats ne sont pas satisfaits du contenu des réponses apporté par l’exécutif de la transition. « Aucune réponse sur aucun point de la plate-forme minimale ne peut être présentée comme positive avec un contenu clair et un échéancier précis », a indiqué le vice président du mois.

Pour ce dernier, les organisations syndicales ne sont pas d’accord avec la vision selon la quelle la mission principale de la transition est l’organisation des élections, la mise en place de quelques réformes structurelles, et le fonctionnement régulier de l’Etat. « Une telle vision trahit les espérances et les fortes attentes qui ont animé notre peuple dans ses luttes multiformes qui ont conduit à l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 et pour la quelle une trentaine d’insurgés ont payé de leur vie avec des centaines de blessés », a-t-il affirmé.

Il faut noter, entre autres, que les organisations syndicales ne sont pas d’avis avec le gouvernement sur la question du traitement des nombreux dossiers de crimes de sang et économique. Sur ce point, elles déplorent le manque de rupture avec l’ancien régime et que dans leurs réponses, il ressort « que le gouvernement n’a rien à reprocher au régime déchu ».

En outre, elles reprochent à l’exécutif de la transition, l’absence d’échéancier sur la satisfaction de certains points et le listing des points qui ne pourront pas être satisfaits d’ici la fin de la transition. Enfin, M. Bazié et ses camarades ont réfuté la thèse selon laquelle le gouvernement travail dans un contexte économique et financier difficile : « Avec le pillage que les ressources du pays ont subi tout le long du règne du régime Compaoré, nous n’en serions pas à 9 mois sans aucune mesure concrète pour recouvrer les bien pillés. (…) Les dignitaires du régime déchu, non seulement ont bénéficié de la protection du nouveau pouvoir, mais en plus n’ont véritablement été inquiétés à aucun moment ».

Au vu de tous cela, les organisations syndicales ont « osé espérer » que le gouvernement de la transition va reconsidérer l’ensemble de ses réponses pour la discussion gouvernement syndicat de cette année prévue le 1er septembre prochain.

Le ministre Augustin Loada recevant les appréciations a laissé entendre ceci : « nous prenons acte des appréciations que vous avez faites. Nous prenons au sérieux vos préoccupations et cela sera sur la table pour les négociations qui s’ouvriront le 1er septembre 2015 à partir de 9 heures ».

En rappel, la plate-forme minimale des organisations syndicales des travailleurs du Burkina comporte 16 points. Il s’agit, entre autres, de la relecture des lois régissant les travailleurs (loi 013 portant régime juridique applicable aux emplois de la Fonction publique, loi 028 portant code du travail, loi 027 applicable aux travailleurs des collectivités territoriales, Ndlr) de sortes à ce qu’ils vivent aisément et en toute sécurité, la relecture de l’arrêté portant coupure salariale en cas de grève, le respect des engagements pris par le gouvernement déchu, la baisse significative du prix des hydrocarbures, la résolution des coupures d’électricité et de l’eau potable, la dissolution du Régiment de sécurité présidentiel (RSP) et le mandat d’arrêt contre l’ancien président Blaise Compaoré et sa suite.

Dimitri Kaboré
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