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Haute cour de justice: deux anciens ministres de Blaise Compaoré en prison
Publié le mercredi 19 aout 2015  |  FasoZine
Deuxième
© aOuaga.com par A O
Deuxième audience du procès de 50 étudiants au Burkina Faso
Mardi 20 août 2013. Ouagadougou. Tenue de la deuxième audience du procès des étudiants interpellés au cours de la manifestation consécutive à la fermeture des cités et restaurants universitaires au début du mois d’août. Photo : les prévenus en train d`être reconduits à la Maison d`arrêt et de correction (MACO)




Dans le cadre des mises en accusation des anciens dignitaires du régime Compaoré par le Conseil national de la transition (CNT), Jérôme Bougouma et Jean Bertin Ouédraogo, anciens ministres respectivement de l’Administration territoriale et de la sécurité (Mats) et des Infrastructures et du développement (Mid), ont été déférés à la Maison d’arrêt de correction de Ouagadougou (Maco) ce mardi 18 août 2015.

Il est reproché au premier des malversations présumées, des surfacturations présumées de matériel du Mats, des malversations présumées dans les attributions de marchés publics, la réquisition de l’hôtel Azalaï pratiquement réduit en ruines lors de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014.

Le second, conseiller politique du Congrès pour la Démocratie et le Progrès (CDP), est quant à lui poursuivi pour surfacturations présumées et malversations présumées dans l’exécution des marchés de travaux publics. Ils avaient été interpellés une première fois par la gendarmerie en avril dernier, mais ne pouvant être jugés que par la Haute cour de justice, il a fallu la mise en place de cette juridiction.

Bien que certains trouvent suspecte la précipitation avec laquelle cette institution a été installée, il est indéniable que ces incarcérations ont été faites dans le respect strict de la loi. Justice doit se faire en cas de manquement, car dura lex sed lex, comme le disent les Latins pour signifier que dure est la loi, mais c’est la loi.

Toutefois, la mise en scène qui a accompagné la conduite en prison des deux nouveaux pensionnaires de la Maco a laissé pantois tous ceux qui ont croisé cette escorte digne de criminels de grands chemins. Même eux ont droit à leur dignité d’être humain. La détention c’est l’exception car c’est la liberté qui est le principe.

Questions: les deux anciens ministres avaient-ils manifesté des velléités de fuite depuis leur première interpellation? Ont-ils refusé de se mettre à la disposition de la justice? Si oui, alors l’impressionnant dispositif qui a été mis en place se justifie pleinement. Sinon on pouvait s’en passer et ne chercher que la manifestation de la vérité sans verser dans le sensationnel humiliant.

Surtout que de source proche de la même justice, convoqués, les deux hommes se sont rendus à la Haute cour de justice avec leurs propres véhicules et munis de documents pour se justifier. En tout cas, la machine de la justice est véritablement en marche et devrait n’épargner que ceux qui, avec l’aide de leurs conseils montreront patte blanche.

On se trouve déjà dans un cas de figure qu’il convient de saluer, force étant donnée à la loi. Toute chose qui devrait empêcher la chasse aux sorcières. Et si elle est bien juste et impartiale, cette justice ne sera point celle des vainqueurs. La promesse a été faite par les autorités de la transition.

Morin YAMONGBE
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Tags: Fasozine
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