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Mercure / Inondations répétées à Ouagadougou : la responsabilité des sinistrés et de l’Etat engagée
Publié le mercredi 19 aout 2015  |  Sidwaya
La
© Autre presse par Cendrine Nama
La pluie du 24 juin 2015 a provoqué des inondations à l`hôpital national Yalgado Ouédraogo et dans des quartiers de Ouagadougou




Plus de 2500 ménages touchés avec environ 20 000 personnes sinistrées. C’est le triste bilan dressé par le dernier Conseil des ministres des inondations intervenues dans les arrondissements 3, 4, 8 et 10 de Ouagadougou, à la suite des récentes pluies diluviennes de la première quinzaine du mois d’août. Ces inondations à répétition dans la capitale qui endeuillent des familles, mettent des foyers dans la rue et le gouvernement dans une mauvaise passe, sont les conséquences immédiates de deux faits majeurs. Il s’agit de la sourde oreille maladive des populations vis-à-vis des interdictions d’habiter les zones inondables et le manque de fermeté du gouvernement face à l’entêtement desdites populations.

En effet, depuis les inondations du 1er septembre 2009 qui ont occasionné de nombreuses pertes en vie humaine et créé d’énormes dégâts dans plusieurs quartiers de la capitale, des mesures avaient été prises par le gouvernement, à travers la délimitation de zones dites inondables ou zones rouges. C’est le cas des quartiers comme Lanoayiri, Bissighin, une partie de Dapoya, etc.
Ainsi, les victimes du 1er septembre 2009 avaient, on s’en souvient, bénéficié chacune d’une parcelle sur le site de la trame d’accueil de Yagma, de 20 tôles, d’une tonne de ciment et de 50 000 FCFA. Comble de bêtise ! Certains sinistrés, sans scrupules, ne se sont pas fait prier pour revendre les matériaux de construction et les parcelles pour revenir à nouveau s’installer sur les zones à risque.
Les menaces des autorités municipales et du ministère en charge de l’Urbanisme et de l’Habitat de l’époque de sévir et de punir les auteurs de spéculations de parcelles sur le site de Yagma, n’ont entamé en rien la cupidité des sinistrés fautifs. Bien au contraire !
Pire, à Bissighin, les sinistrés se sont installés dans le lit du canal, nonobstant les balises de l’urbanisme pour marquer le danger. C’est à croire que ces pauvres hères, aux tendances masochistes, ont décidé de se complaire dans la peau de l’éternel sinistré. Sinon comment expliquer cette attitude de politique de l’autruche, face aux risques encourus. Et lorsque l’irréparable se produit, ces mêmes populations sont les premières à pointer d’un doigt accusateur, l’Etat. C’est décidémment à perdre son latin devant ces incompréhensibles comportements.
Qu’à cela ne tienne, il est du devoir de l’Etat, garant de la sécurité des populations et dépositaire de la puissance publique, de s’imposer pour le plus grand bien des populations elles-mêmes.
Car, il ne faut pas se voiler la face, les récurrentes récidives découlent du sentiment d’impuissance ou de laxisme que laissent malheureusement entrevoir les autorités.
Une situation qui a pour conséquence, de conduire le gouvernement à occuper le rôle peu enviable de médecin après la mort. Pourtant la loi reconnaît à l’Etat, le monopole de la « violence légale » pour empêcher l’occupation ou déguerpir les occupants de ces zones inondables, quitte à prendre des mesures d’accompagnement. La décision du gouvernement, lors du Conseil des ministres du 14 août 2015 de durcir le ton face à la situation, est à saluer. Pour faire du Burkina Faso un Etat soucieux des conditions de vie de ses populations, les autorités ont intérêt à avoir une attitude de fermeté lorsqu’il s’agit de la protection de ses citoyens. Là où le bât blesse, c’est la politique de logement de l’Etat qui semble avoir du plomb dans l’aile. Si la Transition a hérité d’un système créé et entretenu par le pouvoir déchu, force est de reconnaître que la politique d’aménagement du territoire et d’attribution de parcelles à Ouagadougou est gangrenée par la corruption et l’affairisme. Certains récalcitrants à quitter les zones inondables ont été victimes de discrimination et de mafia, dans les opérations de recensement en vue de les reloger. Ces personnes choisissent donc, contre leur gré, de rester dans leurs « bicoques » de zones dites rouges que d’aller dans la rue. En outre, même si plusieurs occupants des quartiers précaires ont été parfois attributaires de parcelles qu’ils ont vendues pour aller s’installer dans ces zones, d’autres ont été victimes d’une politique de mafia dans les attributions de parcelles, où seuls les riches dictent leur loi. Le pouvoir qui sera issu des élections du 11 octobre 2015 aura parmi ses dossiers brûlants la question du foncier,0 dans laquelle les préoccupations liées aux zones inondables peuvent trouver une solution définitive. Il est donc urgent pour l’Etat d’adopter une bonne politique de logement et d’occupation de l’espace dans la ville de Ouagadougou et ses environs.

Lassané Osée OUEDRAOGO
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Sidwaya N° 7229 du 8/8/2012

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