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Commune rurale de Kampti : Des blessés graves suite aux manifestations contre une décision de justice
Publié le samedi 15 aout 2015  |  Sidwaya
Manifestations
© aOuaga.com par G.S
Manifestations violentes à Ouaga : le MPP au chevet des blessés
Lundi 3 novembre 2014. Ouagadougou. Centre hospitalier universitaire Yalgado Ouédraogo. Le premier vice-président du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), Simon Compaoré, est allé rendre visite aux blessés des violentes manifestation du 30 octobre contre le projet de loi portant révision de la Constitution




Une partie de la population de Kampti a manifesté à l’issue de l’arrestation de quatre personnes, ordonnée par le juge d’instruction du Tribunal de grande instance de Gaoua, mardi 11 août 2015. Ces arrestations interviennent dans le cadre d’une enquête judiciaire sur la destruction des logements familiaux situés aux alentours du marché de la localité.


C’est autour de 13h, ce 11 août 2015, que la nouvelle de l’arrestation par la justice de Bakary Kambou et de ses trois compagnons s’est propagée dans la commune rurale de Kampti, localité située à environ 42 km de Gaoua. Comme une traînée de poudre, la nouvelle qui a gagné toute la ville, a immédiatement entraîné une mobilisation de la population qui a décidé de manifester son mécontentement contre la décision de justice. Des barricades ont été érigées et des pneus ont été brûlés à travers les artères de la ville. Les manifestants s’en sont aussi pris à Moumini Kanté et Dahi Kanté qu’ils considèrent être à l’origine des arrestations. Ces deux frères ont été copieusement battus. Actuellement hospitalisés au Centre hospitalier régional de Gaoua, ils reçoivent des soins, et l’état de choc dans lequel ils sont, a amené les responsables de l’hôpital à prendre des mesures pour empêcher les gens de les approcher. Selon des sources hospitalières, ils sont en observation et des examens sont en cours pour définir avec précision leur état de santé. «Pour l’instant, l’un d’entre eux porte des plaies au niveau de la tête et l’autre se plaint des maux de côtes», a-t-on laissé entendre. Selon le procureur du Faso près le Tribunal de grande instance de Gaoua, Yssouf Sanou, l’affaire qui a suscité les arrestations des quatre personnes ne date pas d’aujourd’hui. «Il s’agit des faits qui ont eu lieu en juillet 2014. L’enquête était en cours à la brigade de gendarmerie de Gaoua, et les procès-verbaux sont arrivés à notre niveau. Ainsi, un juge d’instruction en charge du dossier a émis des mandats, vu la gravité des faits, permettant l’arrestation des quatre personnes», a-t-il laissé entendre.


Le retour au calme


Toujours selon lui, c’est suite à ces arrestations que la population a manifesté son mécontentement. Aussi a-t-il poursuivi, tout est mis en place actuellement pour obtenir une issue paisible de la situation qui fera gagner tout le monde : la population, les personnes arrêtées et aussi l’image de l’administration judiciaire. Il a invité les populations au calme, car les actions de violence n’arrangeront pas la situation. Le haut-commissaire de la province du Poni, Ram Joseph Kafando a pour sa part, précisé que «Ces arrestations sont faites suite aux mandats délivrés par le juge d’instruction du Tribunal de grande instance de Gaoua dans une affaire de destruction des habitations de quatre familles riveraines du marché de Kampti». De l’avis de M. Kafando, ces familles ont déposé une plainte au tribunal à travers leur avocat, suite aux dommages qu’elles ont subis. Ainsi face à ces arrestations, les partisans des personnes en cause ont manifesté durant toute la journée du mardi 11 août 2015.


Un projet de déguerpissement depuis 1995


Au regard de la situation, le haut-commissaire appelle à son tour au calme en attendant que la justice fasse son travail. «Il faut que la population fasse confiance à la justice et attende l’aboutissement de l’affaire», a-t-il déclaré.
Un proche des victimes qui a souhaité garder l’anonymat a affirmé que l’événement est lié au problème du déguerpissement des familles riveraines du marché de Kampti. Ces familles, a-t-il expliqué, y sont installées depuis les années 1946. «Depuis cette date jusqu’à une période récente, aucun parent n’a fait savoir à la descendance que les espaces occupés sont donnés et peuvent être récupérés à n’importe quel moment», a-t-il indiqué. Toujours selon lui, il avait été question du réaménagement du marché depuis les années 1995-1996. Dans cette perspective, certaines personnes ont trouvé que l’espace réservé à cet effet était réduit et qu’il fallait déguerpir les familles riveraines. Pour ces dernières, même si le déguerpissement devait se faire, ce serait selon un processus puisqu’elles détiennent des titres fonciers.
A leur surprise, ces familles se voient imposer le fait sans concertation ni négociation préalables. «Les problèmes de nos familles ont commencé dans la localité après les élections municipales de 2014 pour son choix politique», a ajouté notre interlocuteur. Il pense qu’il y a des individus tapis dans l’ombre tirant les ficelles et incitant la jeunesse à s’en prendre à ces familles. En conclusion, notre source qui est proche desdites familles affirme que beaucoup de rumeurs sont entretenues et prétendent que les familles riveraines sont établies sur des fétiches ancestraux des autochtones.


Evariste YODA
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