Accueil    Shopping    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Burkina Faso    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Société
Article



 Titrologie



Le Pays N° 5332 du 8/4/2013

Abonnez vous aux journaux  -  Voir la Titrologie

  Sondage



 Autres articles


Comment

Société

Grève de la fain : Un GSP à l’âme de Gandhi
Publié le mardi 9 avril 2013   |  Le Pays




 Vos outils




 Vidéos

 Dans le dossier

Le Burkina Faso connaît depuis un certain temps une crise de l’autorité, qui pousse les citoyens à se faire justice. Le plus souvent par des manifestations violentes avec destruction de biens publics, le peuple, comme par un « nan lara an saara », réclame, soit justice, soit de meilleures conditions de vie ou de travail. Ces mouvements sont le plus souvent collectifs, mais il y en a qui se passent individuellement. Dans ce sens, un phénomène nouveau, une nouvelle forme de revendication, se développe au Burkina Faso : la grève de la faim. Le dernier cas est celui d’un agent de la Garde de sécurité pénitentiaire (GSP). Mais avant, il y a eu des cas dont notamment celui de l’employé de la FILSAH à Bobo-Dioulasso. Ce qui est appréciable, c’est le caractère pacifique de cette forme de revendication. Le bon contraste est encore celui du GSP, ce maton dans la peau de Gandhi, qui, certainement, pouvait avoir accès à une arme, mais qui a choisi, malgré l’interdiction de grève pour ce corps, d’y aller et de façon pacifique. Il marque une rupture avec l’image que les corps habillés ont donnée d’eux depuis un certain temps : tout régler à coups de canon. L’homme de tenue peut donc faire autre chose que sortir son arme comme dans le temps au Far-West ! Par ailleurs, la réaction prompte des autorités est à apprécier. Ce n’était pas évident, mais elles ont écouté le gréviste qui a dû poser les problèmes qui l’ont poussé à la grève de la faim.

Pourvu que l’on ne sanctionne pas le soldat Bado après, à court, moyen ou long terme, pour avoir osé observer un jeûne de protestation. Mais les autorités avaient-elles vraiment le choix que de l’écouter ? S’il mourait, cela allait créer d’autres soucis aux dirigeants avec en prime une mauvaise publicité pour le pays. Jusque-là les grévistes de la faim ont eu gain de cause. Les autres observent et il faut craindre l’effet domino. Il ne faudrait cependant pas que cette affaire de grève de la faim devienne un recours systématique pour tous ceux qui voudront se faire entendre. La grève de la faim est un bel outil de revendication certes, mais c’est à manipuler avec délicatesse. C’est un choix extrême pour des cas désespérés. La grève de la faim éprouve la santé du gréviste, et si celui-ci n’est pas solide, c’est la mort assurée. Mais, il faut être vigilant aussi à l’endroit des possibles faux grévistes de la faim.

L’autre crainte, c’est de voir évoluer les choses dans un sens dramatique. Le gréviste Bado avait par-devers lui, du carburant et un briquet. Le Burkinabè est-il en train de changer ? Evoluera-t-il vers Bouazizi ? C’est à craindre. Alors, que les autorités mettent les bouchées doubles pour anticiper sur la demande sociale. Tout le problème est là. La faim, la paupérisation grandissante, mais seulement pour une couche de la population. Les riches boivent leur petit lait au nez et à la barbe des plus pauvres. Le fossé va grandissant entre les deux couches. Hélas ! Il en est ainsi depuis que le socialisme a avoué son échec à s’imposer comme système économique. Mais les choses peuvent changer, si la volonté politique y est, même si ce n’est pas à la manière de Marx.

Sidzabda

 Commentaires