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Enfants en situation de rue : des acteurs de terrain à l’école de la médiation familiale
Publié le lundi 3 aout 2015  |  AIB




Ouagadougou-La Coalition des intervenants des jeunes et enfants en situation de rue (CIJER) avec le soutien financier de l’Union Européenne, a organisé du 27 au 29 juillet 2015, une formation sur la médiation familiale, au profit de vingt deux acteurs de terrain de ses onze structures membres.

La situation des enfants et jeunes en situation de rue demeure toujours une préoccupation majeure pour les services de l’Action sociale et des organisations de la société civile œuvrant dans le domaine. Afin de revisiter les méthodes d’intervention et acquérir de nouveaux outils, la Coalition des intervenants des jeunes et enfants en situation de rue (CIJER) a organisé une formation du 27 au 29 juillet 2015 à Ouagadougou au profit des acteurs de terrain de ses structures. Durant 72 heures, ces professionnels ont renforcé leurs connaissances sur le concept de «médiation familiale». Cette formation a été assurée par le coordonnateur de la CIJER Marcel Kaboré et le chef de service de la Solidarité à la Direction provinciale de l’Action sociale et de la Solidarité nationale du Kadiogo, Norbert Gouba. Les thèmes développés ont porté sur les fonctions de la famille, les types de famille, les principes généraux de la médiation familiale, le déroulement de la médiation et les modèles et outils d’intervention en médiation. Le point crucial de cette formation fut l’élaboration d’un outil harmonisé d’intervention en médiation familiale, qui sera expérimenté par toutes les structures de la coalition. Au cours de la formation, des échanges fructueux ont eu lieu et le partage d’expériences a fait ressortir que les «carences familiales» sont souvent à l’origine des difficultés des enfants. Ce sont notamment les négligences parentales, les conflits au sein des familles, les comportements immoraux de certains parents, les difficultés économiques sociales ou culturelles. «Aucune difficulté n'explique à elle seule les défaillances éducatives des familles. Mais des faisceaux d'indices permettent néanmoins d'identifier les parents les moins aptes à remplir leur rôle», a indiqué Marcel Kaboré. Selon lui, certains parents créent ou transmettent un véritable «cycle de la violence»dans la famille. Cette destabilisation psychique des enfants, a poursuivi Norbert Gouba, a lieu au contact de parents aux comportements antisociaux, violents, ou exerçant régulièrement la violence entre eux, sur leurs proches ou sur leurs enfants. A l’en croire, ces enfants sont de potentiels délinquants et risquent eux-mêmes, à long terme, de transmettre ce comportement dont la famille en est le vecteur. La précarisation économique aidant, le sentiment d'exclusion grandissant, certains parents perdent des repères et ferment les yeux sur des comportements plus ou moins graves ou indécents de leur progéniture, a regretté Norbert Gouba. Dans la cadre de la prise en charge des enfants victimes de ces situations, le professionnel en tant que médiateur familial se doit d’être un tiers impartial, indépendant et qualifié, ont recommandé les formateurs. Sans pouvoir de décision, le médiateur familial favorise, à travers l’organisation d’entretiens confidentiels, la gestion des conflits au sein de la famille afin de construire ou de reconstruire le lien familial axé sur l’autonomisation et la responsabilisation des personnes concernées, ont-ils ajouté. Marcel Kaboré et Norbert Gouba fondent l’espoir que cette formation permettra aux participants des différentes structures de la CIJER, d'accroître leurs compétences, d’harmoniser les pratiques éducatives en médiation familiale afin d’améliorer la prise en charge des enfants en difficulté.



Jean-Paul Noël Ouédraogo (collaborateur)
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