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Michel Kafando: «Entre la Côte d’Ivoire et le Burkina, les relations sont telles qu’elles dépassent les hommes»
Publié le lundi 3 aout 2015  |  FasoZine
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© aOuaga.com par Marc Innocent
Visite d`amitié et de travail du Président burkinabé: séance de travail gouvernementale bilatérale ivoiro-burkinabé
Vendredi 31 Juillet 2015. Abidjan. Aprés l`accueil à l`aéroport FHB, les Numéro 1 Burkinabé, Michel Kafando et Ivoirien, Alassane Ouattara président au palais présidentiel une séance de travail bilatérale avec des membres de leur gouvernement respectif.




Au terme de son séjour de 48 heures à Abidjan en Côte d’Ivoire, le Président du Faso a accordé une interview à la presse burkinabè. Entre autres questions abordées, l’état de santé de l’ancien Président Blaise Compaoré, la coopération entre les deux pays. Michel Kafando s’est également félicité de l’excellence des relations ivoiro-burkinabè.

Excellence Monsieur Le Président, depuis l’insurrection d’octobre 2014, certains ont semblé dire qu’il a un froid dans les relations entre le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire. Est-ce que cette visite en Côte d’Ivoire vise à démentir ces rumeurs ?
Michel Kafando : Comme vous, j’ai beaucoup entendu cela, mais c’est tout à fait normal parce que du moment où le Président Blaise Compaoré a retrouvé refuge en Côte d’Ivoire, l’interprétation populaire sait que ça ne pourrait pas aller entre ce pays et nous. Mais j’ai toujours eu l’occasion de dire qu’entre la Côte et le Burkina, les relations sont telles qu’elles dépassent les hommes. Ce sont les peuples et les pays qui demeurent. Donc, quelques soient les considérations que les autorités politiques peuvent avoir les unes par rapport aux autres, à mon avis, ce n’est pas significatif.

Ce qui est significatif, c’est véritablement les relations que nous avons entre les deux pays, qui sont des relations qui plongent au plus profond de l’histoire comme vous le savez. Nous avons des parents de part et d’autre, nous avons surtout une forte communauté burkinabè en Côte d’Ivoire, trois millions cinq cent mille (3 500 000) voir quatre millions (4 000 000), et aussi nous appartenons à des organisations sous régionales qui ont fait leur preuve comme le conseil de l’entente, l’UEMOA, la CEDEAO etc.

Donc c’est vrai que dès les premiers moments du fait que le Président y a retrouvé refuge, nous cherchions à comprendre, nous cherchions à voir si vous voulez, une attitude de la Côte d’Ivoire. Franchement, je peux vous dire qu’à l’heure actuelle les relations sont très bonnes. J’ai mis du temps à venir non pas parce qu’il y avait ce problème mais parce que je me disais que de toutes les façons, s’agissant des deux pays nous finirons par nous voir parce que n’oubliez que nous sommes aussi liés par ce qu’on appelle le Traité d’amitié et de coopération (TAC) qui a lieu chaque année au mois de juillet.

La dernière rencontre a eu lieu à Ouagadougou l’an passé et cette année elle devrait avoir lieu en Côte d’Ivoire mais nous n’avons pas pu le tenir parce que simplement avec les problèmes nous avons préféré gérer les urgences à Ouagadougou et laisser le Traité aux nouvelles autorités qui viendront, pourront reprendre le cours de cette concertation. Donc au total, il n’y a pas d’ombre sur les relations qui lient les autorités burkinabè et ivoiriennes.

Monsieur le Président, est ce que la non tenue du TAC cette année 2015 n’aura pas d’impact sur la réalisation des grands chantiers communs comme celui de l’autoroute ?
Non, pas du tout, parce que la Côte d’Ivoire a continué normalement l’exécution des projets. Mais nous, du fait que nous-nous sommes arrêtés avec l’insurrection et la transition, nous n’avons pas pu continuer, mais ce n’est pas un problème. Les choses vont reprendre au Burkina lorsqu’il y aura les nouvelles autorités, le nouveau pouvoir. Et aussi, au cours de la séance de travail que nous avons eu avec la partie ivoirienne, nous avons revisité un peu cette coopération qui est très importante notamment le volet infrastructure routière. Vous savez qu’il y a en cours la construction de l’autoroute qui va relier Yamoussoukro à Ouagadougou en passant par Banfora, Bobo-Dioulasso qui est un projet très important pour nous. Ils ont commencé du côté de la Côte d’Ivoire, nous, nous avons arrêté mais on va pouvoir continuer en 2016. D’autres aspects de la coopération ont également été revisités : les échanges commerciaux, le volet culturel etc. En tout il n’y pas eu de remise en cause ».

Monsieur le Président, avez-vous eu des nouvelles de Blaise Compaoré ?
J’ai appris comme vous tous, souvent par la presse, l’information selon laquelle le Président a fait une chute et qu’il a été évacué au Maroc. Cette visite a été une occasion pour moi d’en savoir davantage avec le Président Alassane Ouattara qui m’a précisé qu’effectivement, il a eu fait une chute, qui a occasionné la fracture du col du fémur, ils ont préféré l’évacué au Maroc mais qu’actuellement il se porte bien. Voilà ce que j’ai eu comme information à ce sujet.

Excellence, quelle appréciation faites-vous après avoir visité le chantier de construction de la Maison du Burkina à Abidjan ?
J’ai une bonne appréciation. Moi, je crois que c’est un projet qui sera d’une importance capitale pour le Burkina, non seulement pour l’administration mais également pour nos ressortissants. Puisque c’est un complexe qui va abriter d’abord les locaux de l’ambassade, le consulat général, donc les services administratifs, mais qui va aussi donner la possibilité à certains Burkinabè, comme à des commerçants de s’installer et faire du commerce. Et même ils ont prévu un espace où on pourra organiser des conférences.

Je crois que c’est très utile. Je dis simplement que c’est dommage que ce soit maintenant qu’on a commencé cette construction car c’est un projet qui date à peu près de vingt ans, pour plusieurs raisons on a jamais pu commencer les travaux. Maintenant les travaux ont commencé. Nous, au niveau de la transition, on a donné une importance à cet ouvrage. Nous avons mis dix milliards cette année pour continuer la construction. Vraiment, si on arrive à avoir cette Maison, cela va résoudre beaucoup de problèmes, notamment les problèmes de loyers.

Il y avait un problème de transparence dans la gestion des fonds alloués à la réalisation de cet ouvrage. Qu’en est –il ?
Vous savez depuis vingt ans des burkinabè cotisent pour la construction de cette Maison. Je ne sais pas ce que cela a donné mais dans tous les cas, on n’aurait pas dû avoir des problèmes pour commencer la construction. Mais il s’est trouvé que l’an dernier quand on a commencé, il n’y avait rien. C’est un nouvel appel de fonds qui a été fait, en réalité, on ne sait pas où est passé ce qui avait déjà été engrangé.

Vous vous êtes également rendu sur le site de la centrale thermique d’Azito. Y’a-t-il des perspectives de fourniture supplémentaire d’électricité pour Burkina Faso ?
Actuellement, selon la convention que nous avons signée avec les autorités ivoiriennes, nous bénéficions ou nous devrions bénéficier de 50 méga watts. Mais cela ne fonctionne pas comme cela parce que la Côte d’Ivoire dit aussi avoir des difficultés notamment en termes de remplissage de ses barrages, en terme aussi de nouvelles demandes, donc ce qui fait que ces 50 méga watts sont fluctuants. Mais, il faut remercier la Côte d’Ivoire de nous avoir aidés par cette contribution qui nous a permis de régler certains problèmes. N’eut été cette contribution, on aurait eu beaucoup de difficultés en matière de délestage, beaucoup plus que ce qu’on a connu.

Mais, j’ai toujours dit qu’il faut que les burkinabè comprennent que la question de délestage n’est pas spécifique au Burkina. Je suis allé au sommet de la CEDEAO à Accra, figurez-vous que cela faisait trois jours que notre ambassade n’avait eu de fourniture en électricité. Nous avons été obligés d’acheter deux groupes électrogènes, un pour la résidence et l’autre pour la chancellerie. C’est pour dire que même des pays les plus nantis comme le Ghana qui disposent de grandes infrastructures comme le barrage d’Akossombo ont des difficultés. Il en est de même dans plusieurs pays de la sous-région.

Même la Côte d’ivoire qui nous en fournit a eu des difficultés. C’est un problème qui est réel, mais cela n’excuse pas les pouvoirs publics parce que comme l’énergie est un élément essentiel, un élément important en terme de facilitation de la vie aux habitants, en terme aussi de développement industriel, il faut que les Etats mettent leurs efforts en commun à construire pour atteindre une certaine indépendance énergétique.

Nous avons compris cela et nous allons vers ça. L’année prochaine, normalement nous devrons disposer d’une centrale solaire qui va être construite grâce à l’Union européenne et à la France. Cela va nous donner encore plus de puissance, ça va surtout nous donner l’élan d’aller vers une indépendance énergétique. En la matière, il vaut mieux travailler à être indépendant vis-à-vis des autres. Azito qui est un grand complexe qui dispose de beaucoup de potentialités est un exemple pour nous. Ça va être un exemple d’aller vers cette indépendance énergétique dont je parle.

Direction de la communication de la Présidence du Faso


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