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Lettre ouverte au ministre du commerce : la Brakina - Sodibo pousse le bouchon trop loin
Publié le vendredi 31 juillet 2015  |  L`Observateur Paalga




Dans les lignes qui suivent, Boniface Bougouma, ingénieur en industries alimentaires, s’insurge contre ce qu’il qualifie d’« atteinte grave à la politique de développement des PMI et des microentreprises au Burkina » par la Brakina-Sodibo. A son avis, le département en charge du Commerce doit veiller à la libre et saine concurrence au cours des manifestations commerciales.

Excellence Monsieur le Ministre,

Nous avons l'honneur de porter à votre connaissance les agissements de la société Brakina-Sodibo qui portent une atteinte grave à la politique de développement des PMI et microentreprises dans notre pays.

Le samedi 9 mai 2015, les équipements et le personnel de l'entreprise Umao/La Maison du dolo ont été expulsés manu militari de l'Espace Jean-Pierre Guingané par les organisateurs de «Village Raggae» appuyés par les éléments de leur service d'ordre, sur instruction de la Brakina-Sobido qui a exigé leur déguerpissement, prétextant leur droit exclusif.

Le week-end précédent, la même Brakina - Sobido avait exigé des organisateurs de «Jazz à Ouaga» mais sans succès, l'expulsion de la même entreprise (Umao/La maison du dolo) de la Place de la Nation.

Il nous revient en mémoire des manifestations commerciales desquelles la Brakina - Sobido a fait expulser ou a tenté de faire expulser des unités locales de production de boissons. Ce fut le cas pour les entreprises Imagine, Sapentia, Dafani, ... à la 11e édition du Siao ; Umao,

Deo Gracias, les Vins du Burkina,... à la 22e édition du Fespaco. La position de «sponsor exclusif» a toujours été avancée par Brakina - Sodibo comme raison (ou plutôt comme

prétexte) pour faire «vider» les «indésirables» par les organisateurs de ces manifestations.

Cette attitude de Brakina - Sodibo est de nature à porter atteinte à la libre concurrence.

Analysée sous cet angle Brakina - Sodibo abuse de sa position dominante et interdit la vente de tout type de boissons, même de boissons n'ayant pas d'équivalent dans sa gamme de production (jus et nectars de fruits et légumes, dolo, zoom-kom. vins, liqueurs, etc.). A ce rythme, il ne serait pas étonnant qu'un jour le rouleau compresseur de Brakina – Sodibo pousse le bouchon suffisamment loin pour interdire l'utilisation et la vente de l'eau produite par la Nationale des eaux pendant ces manifestations.

La situation nous semble assez préoccupante, d'autant que par ses actes, Brakina-Sodibo sape les initiatives (très louables) de promoteurs des PMI et des microentreprises de valorisation des matières premières agricoles (sorgho, mil, bissap), horticoles (fruits et légumes: mangue, orange, papaye, pastèque...) ou forestières (lianes, baobab, rônier, néré, deutarium, balanites, raisin sauvage,...) nationales. Beaucoup de manifestations au cours desquelles Brakina-Sodibo sévit sont organisées ou parrainées par le département ministériel dont vous avez la charge. Certaines de ces PMI et microentreprises ont vu le jour et produisent grâce à l'appui et au soutien de votre ministère et à travers les stratégies développées par la Maison de l'Entreprise du Burkina (MEB) ou d'autres ministères tels que le ministère chargé de l'entrepreneuriat des jeunes et de la formation professionnelle, le ministère chargé de la promotion de la femme et le ministère chargé de l’environnement. Ce qui nous amène à la déduction objective que ce type de comportement de relégation des unités locales va à l'encontre de la stratégie de développement des unités productives nationales que prônent ces départements ministériels dont le vôtre.

Sur le plan culturel, la Brakina-Sodibo, en abusant de sa position dominante pour « traquer» ces produits, s'attaque aux valeurs culturelles de notre pays à travers une lutte contre des produits typiques et spécifiques qui constituent par ailleurs des éléments forts de nos cultures (dolo, bangui, zoom-kom). Nous pensons que l'installation sur le sol national devrait imposer le respect sinon l'adhésion à ces stratégies de développement des unités de transformation, de la culture et des couches sociales.

Excellence,

Nous en appelons à votre sens des responsabilités et nous ne doutons pas de votre engagement pour, à la fois, promouvoir la valorisation des matières premières locales et appuyer les initiatives ayant pour objet de développer les infrastructures de production artisanale, semi-industrielle et industrielle, toutes choses ayant pour effet la création d'un tissu économique, et l'auto - emploi des jeunes et des femmes. C'est pourquoi nous souhaiterions que vous puissiez envisager les mesures nécessaires à la protection du secteur des boissons qui, soit dit en passant, est le plus dynamique de l'industrie et de l'artisanat burkinabè, afin que des changements positifs interviennent pour que la situation ne demeure plus comme avant et que la Brakina - Sodibo ne règne pas sur un cimetière d'unités et de projets de production de boissons.

Nous voudrions que votre département veille à la libre et saine concurrence au cours de ces manifestations commerciales. Que les organisateurs de ces manifestations commerciales locales nationales ou internationales (institutions, associations, personnes physiques...) soient sensibilisés et encadrés afin que la concurrence soit saine et que les unités nationales, petites, moyennes et grandes, puissent compétir librement sur la base de leur savoir-faire et de la qualité de leurs produits, se développer et acquérir ainsi les compétences et la qualité pour satisfaire le marché national et attaquer le marché régional et international.

Veuillez agréer, Excellence Monsieur le Ministre, nos salutations distinguées.



Boniface Bougouma
Ingénieur industries alimentaires
(UMAO) / La maison de dolo
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