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Alassane Ouangraoua, président fédération de cyclisme : «pour le moment, je garde ma langue dans ma poche»
Publié le mercredi 29 juillet 2015  |  L`Observateur Paalga
Anniversaires
© aOuaga.com par Séni Dabo
Anniversaires : le SND souffle ses 30 bougies
Lundi 24 février 2014. Ouagadougou. Le directeur général du Service national pour le développement (SND), colonel Amadou Dabré, a animé une conférence de presse sur le 30e anniversaire de ce service qui sera célébré cette année. Photo : Alassane Ouangraoua, président de la Fédération burkinabè de cyclisme




Accusé par des frondeurs pour sa gestion de la Fédération burkinabè de cyclisme, le président Alassane D. Ouangraoua est sorti de son silence le mardi 28 juillet 2015 à travers une conférence de presse. Documents en main, très loquace, mais prônant l’apaisement dans la famille de la petite reine, le «prési» a invité les insurgés au calme, sinon les révélations pourraient faire trembler le vélo burkinabè. Par contre, la remise des prix du championnat A, au cours duquel Salfo Bikienga de l’AS Bessel avait été victime d’un violent accident sur la ligne d’arrivée, a eu lieu, sur fond de chaudes engueulades.

En arrivant à la salle de réunion 109 du stade du 4-Août, l’on savait que cette conférence de presse organisée par la Fédération burkinabè de cyclisme ne serait pas un long fleuve tranquille. Elle fait suite à la sortie médiatique du président de l’AS Bessel qui accusait la Fédération de manque de professionnalisme et de favoritisme envers certains cyclistes. Elle fait également suite à la conférence de presse de l’association des cyclistes du Burkina, un groupe de supporters qui s’est rebellé contre la Fédération qu’elle taxait de gestion opaque, de détournement de fonds et de matériel et aussi d’amateurisme. Enfin elle était relative à la lourde chute de Salfo Bikienga lors du championnat national A, le 5 juillet dernier.

Après avoir observé le silence pendant un moment, le temps que l’accidenté, Bikienga, champion national en titre ne se rétablisse, le président de la Fédération, Alassane Ouangraoua, a estimé qu’il fallait sortir du bois. À côté des journalistes, il y avait les représentants des clubs ; les frondeurs aussi. D’entrée, le président a demandé à tous l'apaisement. «Je comprends la colère de certains supporters. Mais qu’ils se rassurent, que ce soit avec Ouangraoua ou pas, le cyclisme doit continuer à rayonner», a-t-il dit, car pour lui, le souci doit être de faire en sorte que Salfo Bikienga (la victime) et Rasmané Ouédraogo (accusé d’avoir donné un coup de coude à son adversaire) se réconcilient.

Pour ce qui est des accusations portées contre lui et sa démission, le patron de la petite reine s’est voulu clair : «A ce jour, je tiens à dire que la Fédération est nationale et est issue des différentes ligues et districts. Nous n'allons pas nous éterniser à un poste. Ce n'est pas l'avenir de Ouangraoua à la Fédération, qui est en jeu mais celui du cyclisme national. Nous leur remercions d'ailleurs d'avoir pensé à créer une structure parallèle. Nous allons tenir notre conseil de gestion au mois d’août prochain, et nous allons tirer les conclusions. Je demande aux supporters frondeurs de se calmer et de patienter, car ce n'est pas la bonne formule que de demander le départ d'une fédération. Je ne suis pas non plus là pour bâcler tout le travail qui a été fait», a précisé le boss de l’entreprise EODA.

«Je vis au-dessus du SMIG»

Point par point, il a tenu à répondre aux accusations. «Pour ce qui est du budget de la fédération, j’ai honte pour les résultats que nous engrangeons avec les maigres moyens dont on dispose. Pour un budget prévisionnel de 217 millions, nous avons obtenu du ministère des Sports et après arbitrage, le financement de nos activités à hauteur de 36 millions. Mais ce n'est pas un montant qu'on vire dans notre compte. On nous finance par activité. Souvent je signe des chèques pour la fédération, avant d'être remboursé. Le ministère ne m'a pas remis 36 millions pour partager aux clubs, c'est faux. Ceux qui le disent mentent. S’il y a des gens qui sont venus à la fédération pour arrondir leurs fins de mois, ils se sont trompés d'adresse».

Au fur et à mesure, la colère monte et Ouangraoua devenait de plus en plus volubile. «J'ai signé, dit-il, les chèques jusqu'à en perdre les cheveux (effectivement, Ouangraoua n'a plus de cheveux sur la tête). Si c'était à reprendre, je ne m'engagerai plus. J’ai laissé mes appartements à la disposition de la fédération pendant 6 ans. Je ne vis pas en dessous du SMIG, je peux payer un vélo. Je n’ai pas besoin de démonter les pièces des vélos de la fédération pour équiper mon club, le RCK». Pour couper court, le président s’est fait menaçant : «Je détiens beaucoup de choses que je ne vais pas sortir maintenant, parce que si je parle, ce n'est pas bon pour notre cyclisme et pour notre pays. Pour le moment, je garde ma langue dans ma poche. Je n'ai pas fait des gaffes, je ne suis pas un voleur. Donc que tout le monde joue balle à terre».

Après avoir visionné les vidéos de l'arrivée de la course du championnat A, la commission technique a déclaré Saydou Bamago, de l’AJCK, vainqueur. Il a reçu, séance tenante, la coupe, un maillot et une enveloppe de 350 000F. Cette proclamation des résultats n’a pas été du goût des frondeurs et des représentants de l’AS Bessel (club de Bikienga) qui ont quitté la salle.

Kader Traoré

Les menaces de Sayouba Zongo

Lorsque la commission technique de la fédération burkinabè de cyclisme a voulu donner les résultats de la course du championnat national A, l’entraîneur de l’AS Bessel, l’ancien cycliste Sayouba Zongo, a bondi de sa chaise. Pour lui, pas question de donner le verdict de la course, sans situer les responsabilités. «Vous avez mal fait, clama-t-il. Vous devrez réunir les cyclistes pour apaiser la situation avant la proclamation des résultats. Il n’y aura pas de résultats, sinon aujourd’hui soit je meurs, soit quelqu’un va mourir». Il sera ramené à l’ordre par l’assistance et par ses coéquipiers, non sans quitter la salle par la suite. Mais avant de partir, le plus connu des cyclistes burkinabè menacera les journalistes en ces termes «Vous pouvez aller écrire ce que vous voulez, mais il ne faut pas que quelqu’un cite mon nom. Celui qui va publier les menaces de mort aura affaire à moi et celui aussi qui va donner des consignes pour que vous publiez cela aura affaire à moi». C’est dommage pour ce monument du cyclisme burkinabè de s’illustrer de la sorte. Pour tout ce qu’il a été, il devrait savoir garder son calme, quelle que soit la colère. C’est le lieu de prendre l’opinion à témoin sur de telles menaces qui n’ont pas leur place dans notre sport.
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