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Démocratie à l’africaine
Publié le mercredi 29 juillet 2015  |  Sidwaya
Dimanche
© présidence CI par Dr
Dimanche 14 juin 2015, à Johannesburg (Afrique du Sud). Photos de famille des Chefs d`Etat et de Gouvernement au 25ème sommet de l`Union Africaine
Dimanche 14 juin 2015, à Johannesburg (Afrique du Sud). Photos de famille des Chefs d`Etat et de Gouvernement au 25ème sommet de l`Union Africaine




Depuis que certains chefs d’Etat africains ont décidé de faire des palais présidentiels leurs résidences préférées, la démocratie va mal sur le continent. L’alternance qui est son principe fondamental a comme foutu le camp. Et ce ne sont pas les exemples qui manquent pour décrire les réalités. Le cas le plus récent, qui fait encore couler beaucoup d’encre et de salive, est la réélection contestée et contestable du président burundais, Pierre N’Kurunziza. Envers et contre les dispositions constitutionnelles qui limitent le nombre de mandats à deux, ce professeur d’Education physique devenu politicien s’est octroyé un troisième mandat. L’opposition a beau marquer son refus, Pierre N’Kurunziza est passé en force. La communauté internationale a beau raisonner l’homme fort de Bujumbura, il a fait feu de tout bois pour conserver son fauteuil. Parce qu’il a gouté aux délices du pouvoir et qu’il s’y est laissé emporter, Pierre N’Kurunziza a tordu le cou à la démocratie. N’en déplaise à ses détracteurs les plus farouches et avisés. Mais le chef de l’Etat burundais n’est pas le seul à avoir piqué le virus du palais. Son homologue togolais, Faure Gnassingbé a également passé outre les règles démocratiques. Parce que la limitation des mandats, réclamée à cor et à cri par les opposants, ne figure pas dans la Constitution togolaise, cet héritier du pouvoir s’est maintenu aux affaires. La rue a grogné en vain à Lomé, mais les voix des citoyens, assoiffés de démocratie, n’ont pas eu d’écho favorable.


Faure est resté fort, avec surtout le soutien de l’armée, entièrement acquise à sa cause. La tentative avortée de modification de l’article 37 de la Constitution portant limitation des mandats présidentiels au profit de Blaise Compaoré au Burkina Faso est aussi citée parmi les tristes exemples. Puisque cette démarche a conduit, fin octobre 2014, à une insurrection populaire, qui a mis fin au règne l’ancien chef d’Etat après 27 ans de pouvoir, réfugié depuis lors en Côte d’Ivoire. Plus loin dans le temps, en 1999, le cas du Feu général Robert Guei en terre ivoirienne remonte en souvenir. Après avoir renversé Henri Konan Bédié, celui-ci avait promis « balayer la maison », avant de succomber à la tentation du pouvoir. Il a finalement été chassé de force par la rue, à la suite de l’élection présidentielle remportée par Laurent Gbagbo. Ainsi va la démocratie en Afrique ! S’éterniser semble être devenu la règle pour gouverner. Alors que le pouvoir ne doit pas être un bien personnel ou familial. Souffrons alors que ce soit le cas en Afrique. En Guinée-Equatoriale, autre exemple, tout se rapporte à la famille présidentielle chapeautée par le président Théodoro Obiang N’Guéma : politique, économie, etc. Et n’allez pas demander au « dictateur » de Malabo de céder son fauteuil !


L’état de la démocratie est déplorable sur le continent africain, et c’est peu que de le dire, même s’il regorge aussi de démocrates convaincus. Et c’est la génération actuelle de chefs d’Etats, du moins les plus despotiques, qui en porte la responsabilité. Que peut retenir la nouvelle génération de leaders politiques, qui aspire à être au sommet de l’Etat, dans ces circonstances ? Pas grand-chose, si ce n’est que la patrimonialisation du pouvoir est la règle sur le continent. Ce qui n’est pas du genre à rehausser l’image de l’Afrique, déjà confrontée à de nombreux défis. Alors, le souhait est que les dignes fils du continent, peu importe leur provenance, aient une vraie culture de la démocratie. Autre que celle qui prévaut actuellement. Les futurs chefs d’Etats doivent donc œuvrer à être des hommes de parole. Des dirigeants qui respectent les lois constitutionnelles et la parole donnée. Des dirigeants qui sauront céder le pouvoir dans la légalité, sans en être contraints. Ainsi, le continent ne s’en portera que mieux. Car, jusque-là, la démocratie demeure un luxe pour l’Afrique, comme l’avait si bien dit l’ex-président français, Jacques Chirac.


Kader Patrick KARANTAO
stkaderonline@yahoo.fr
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