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Safiatou Lopez à propos de sa démission de la Coordination des OSC: « Nous ne pouvons pas travailler dans le noir »
Publié le mercredi 29 juillet 2015  |  Le Pays
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© aOuaga.com par A.O
Société civile : l`APDC lance ses activités de 2015
Dimanche 18 janvier 2015. Ouagadougou. Maison du peuple. L`Association pour la promotion de la démocratie et la participation citoyenne (APDC) a lancé ses activités de 2015 en présence du Premier ministre Yacouba Isaac Zida. Photo : Safiatou Lopez/Zongo, présidente de l`APDC




Des associations ont démissionné de la Coordination nationale des associations de la société civile pour mettre en place le Cadre de concertation nationale des OSC. Pour savoir les raisons de ces démissions, nous nous sommes entretenus avec la présidente de l’Association pour la promotion de la démocratie et la participation citoyenne (ADPC), Safiatou Lopez, dont l’association a aussi jeté l’éponge. A travers les lignes qui suivent, Mme Lopez nous donne les raisons de la démission de son association, la configuration du nouveau Cadre de concertation nationale des OSC et écarte toutes raisons politiques qui seraient à l’origine de la désunion des OSC. Lisez plutôt !

« Le Pays »: Pourquoi avez-vous décidé de quitter la Coordination nationale des organisations de la société civile ?

Safiatou Lopez, présidente de l’APDC : Avant de répondre à cette question, je voudrais d’abord rappeler que la Coordination nationale des OSC a été mise en place après le meeting du 7 février 2015, pour accompagner la transition. Pour répondre maintenant à votre question, je dois avouer que nous avons plusieurs fois déploré le fait que la Coordination faisait des déclarations que nous découvrions dans la presse comme tout le monde, alors que nous en sommes membres. Nous n’avons jamais été impliqués et même quand ses responsables tenaient des rencontres, nous n’étions pas informés. J’ai toujours déploré le fait que
nous ne recevions pas les copies des déclarations que la coordination publie dans la presse. La dernière fois, la Coordination nous a informés de la tenue d’une assemblée générale, tout en précisant que nous n’avions pas le droit d’envoyer plusieurs personnes mais plutôt deux ou trois membres.


J’ai personnellement trouvé cela suspect. J’ai dit qu’il ne s’agissait pas de personnes à nourrir ni à loger. C’est une AG à laquelle tous les membres peuvent prendre part. Ils nous ont dit non, ajoutant que si c’est ainsi, ils vont l’annuler. Ils ont aussi appelé Hervé Ouattara du CAR (Citoyen africain pour la renaissance) pour lui signifier la même chose. J’ai finalement envoyé trois personnes et Hervé Ouattara avait aussi promis d’envoyer deux ou trois personnes. Mais quand nos membres sont arrivés, ils ont trouvé que la salle qui contient 400 places était pleine de gens habillés aux couleurs du « Balai citoyen ». Pourtant, on nous avait dit de ne pas envoyer beaucoup de personnes, sous peine d’annuler l’AG. Il y a eu des discussions qui, au finish, n’ont pas abouti à grand-chose.


Nous étions étonnés de constater une telle mascarade et nous avons dit que si c’est ainsi, ce n’était pas la peine de rester dans cette coordination. Même pour aller voir le chef de l’Etat, c’étaient Harouna Kaboré, porte-parole adjoint de la Coordination, et Luc Marius Ibriga qui, du reste, a dit qu’il ne faisait plus partie des OSC, qui ont représenté la Coordination à Koysam. Mais ce n’est qu’après coup que nous avons été informés. Aussi, lors d’une réunion, Harouna Kaboré a dit que l’appartenance à la Coordination était libre. J’ai rétorqué que s’il répète ces mêmes propos, nous allons nous retirer. Je lui ai fait comprendre que depuis l’élaboration de la Charte de la transition, jusqu’au moment où on tenait la rencontre, personne n’avait tenu de tels propos. Il n’a rien dit. Ce jour-là, Hervé Ouattara et d’autres ont quitté la salle. C’est au regard de tout cela que nous avons décidé de créer le Cadre de concertation national des OSC, où tout le monde aura son mot à dire. Car, nous ne pouvons pas travailler dans le noir.   Dans la Coordination même, il y a un problème, puisqu’il y en a qui ne viennent plus, parce qu’ils disent ne pas s’y retrouver. Et cela, la Coordination devait pouvoir l’expliquer aux autres membres et être en mesure de prendre les décisions qui s’imposent. Dans tous les cas, même si elle se retrouve avec trois membres, ces derniers doivent s’assumer.

Ce faisant, n’affaiblissez-vous pas les OSC dans leur combat?

Certes, avec notre départ, la Coordination peut être affaiblie, parce qu’elle n’a plus le même nombre d’OSC signataires qu’avant. Mais nous pensons que nous ne sommes pas des ennemis. Eux, ils sont en train de faire une campagne de dénigrement, mais nous, nous avons décidé de ne pas les attaquer parce que nous estimons que nous menons une lutte commune. S’ils organisent des activités que nous épousons, nous allons les soutenir, même si nous savons que cela est difficile. Nous pensons que chacun peut travailler de son côté. Nous allons travailler de notre côté et eux aussi, ils vont travailler du leur. Nous allons nous rejoindre si la cause est commune. Dans tous les cas , nous sommes une famille ; si la Coordination échoue, c’est nous tous qui aurons échoué. Donc, si nous pouvons l’appuyer, nous allons le faire
car nous ne souhaitons pas qu’elle échoue.

Y a-t-il eu un débat en interne avant que vous ne quittiez la Coordination?

Oui, et ce, depuis février. Nous n’avons fait que discuter de cela, mais c’est toujours Harouna Kaboré qui venait vers nous. C’est lui qui nous disait qu’il était l’homme de la paix. Mais nous avons finalement compris que c’était le contraire. Les gens voulaient qu’on fasse tomber la coordination, mais je faisais partie de ceux-là qui estimaient que ce n’était pas la peine, parce qu’on allait les frustrer. Mais finalement, cela s’est avéré inévitable. J’espère qu’après notre départ, ils vont changer leur façon de faire. Nous gardons l’espoir de pouvoir travailler ensemble.

La politique n’est-elle pas pour quelque chose dans la désunion des OSC?

Non, les gens peuvent raconter ce qu’ils veulent, on ne peut pas les empêcher de dire ce qu’ils pensent. Mais en toute sincérité, je n’ai jamais demandé l’avis de quelqu’un pour faire quoi que ce soit. Quand c’est pour le bien du pays, je m’engage sans hésitation.

Combien de membres regroupe ce cadre de concertation et quels en sont les critères d’adhésion?

Le Cadre de concertation nationale des OSC compte une cinquantaine d’associations, mais nous avons la Coordination qui regroupe 83 OSC pendant que le Collectif en compte 33. Mais nous avons aussi le Collectif des femmes des Hauts-Bassins qui compte plus de 300 associations. Pour les critères d’adhésion, tout le monde est le bienvenu au Cadre de concertation nationale des OSC.

Propos recueillis par DZ

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Safiatou Lopez, présidente de l’ADPC : « Le Cadre de concertation nationale des OSC compte une cinquantaine d’associations »
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