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Recensement général des enfants en situation de handicap au Burkina Faso : le gouvernement dispose d’un référentiel pour des actions inclusives
Publié le mercredi 29 juillet 2015  |  Service d’Information du Gouvernement
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© Autre presse par UNICEF/Mark Naftalin
En Guinée, des enfants, encadrés par un adulte, jouent à l’extérieur dans le village de Meliandou dans la préfecture de Guéckédou, dans la région de Nzérékoré.




Le Burkina Faso a soutenu et/ou adopté la quasi-totalité des initiatives et textes juridiquesinternationaux, mais aussi pris des dispositions au niveau national en faveur des personnes vivant avec un handicap. Ainsi, l’Etat avec le soutien de ses partenaires au développement a consenti beaucoup d’efforts se traduisant par l’existence d’un cadre institutionnel et juridique théoriquement apte à assurer une prise en charge inclusive des personnes en situation de handicap.

La concrétisation de ces engagements passe par la disponibilité de données statistiques et socioculturelles fiables sur les personnes vivant avec un handicap. Malheureusement, le pays est très souvent confronté à l’insuffisance, voire l’absence d’informations et de données spécifiques nécessaires à la prise en charge inclusive des problèmes socio-économiques de cette catégorie de personnes en général et des enfants en situation de handicap en particulier.
D’où le Recensement général des enfants en situation de handicap (RGEH) initié en 2013 par le gouvernement à travers le Ministère de l’Action sociale et de la Solidarité nationale (MASSN) avec l’appui technique et financier de ses partenaires en vue de réaliser un dénombrement exhaustif des enfants vivant avec un handicap âgés de 0 à 18 ans, vivant sur le territoire national par un ratissage de tous les ménages et ce, sur la base des standards internationaux de définition du handicap afin d’obtenir des données quantitatives et qualitatives fiables pour aider à la prise de décision.
Premier du genre dans le pays et dans la sous-région Ouest-africaine, ce recensement vient ainsi répondre d’une part à une préoccupation majeure dans le domaine de la protection de l’enfance et d’autre part dans le processus du développement inclusif de façon globale.
Cette opération donne également l’opportunité de fournir aux décideurs nationaux et locaux, aux partenaires au développement, aux acteurs du domaine du handicap et à ceux de la société civile, des informations fiables, utiles et variées sur les enfants en situation de handicap vivant au Burkina Faso.

79 617 enfants de 0 à 18 ans ont été recensés

De façon globale, 79 617 enfants de 0 à 18 ans ont été recensés, dont 48 126 de sexe masculin contre 31 491 de sexe féminin, manifestant un ou plusieurs handicaps et à des degrés divers.
Selon le milieu de résidence, on compte 14 709 enfants en milieu urbain (18%) contre 64 908 enfants en milieu rural (82%), montrant que la grande majorité des enfants vivant avec un handicap vivent en milieu rural.
Les régions les plus touchées sont la Boucle du Mouhoun avec 8 799 enfants en situation de handicap, suivie des Hauts-Bassins à hauteur de 8 651. La région des Cascades enregistre le plus faible effectif d’enfants handicapés avec 2 875 enfants porteurs de handicap.
La tranche d’âge la plus importante en terme de nombre est celle de 6-11 ans (39,2%), suivie des 12-15 ans (23,8%), laissant entrevoir que le handicap concernant les enfants d’âge scolaire obligatoire (6-16 ans) est une variable majeure à prendre en considération dans les exercices de programmation inclusive.
Cependant, il est à noter que le niveau d’instruction des enfants en situation de handicap demeure assez faible : 43% pour le niveau primaire contre seulement 7,1% secondaire. De même, 72,6% des enfants handicapés ne fréquentent pas l’école actuellement et 34,6% n’ont jamais été à l’école.
Le taux brut de scolarisation au primaire des enfants handicapés qui s’établit à 53,1% avec un léger avantage pour les garçons (53,5%) par rapport aux filles (52,4%) est largement en déca du niveau national estimé à 83,1% en 2013.
La déficience la plus dominante est celle liée à la mobilité où on recense 20 646 enfants ayant un problème de mobilité. Parmi les autres types de handicap dominant, on distingue par ordre d’importance la vision (8 850 enfants), l’audition (8 586), l’audition et le langage (7 760 enfants). Le problème de bec de lièvre est le moins répandu avec un effectif de 150 enfants.
Les besoins restent énormes mais très faiblement satisfaits, pratiquement pour tous les cas de handicap et cela dans toutes les régions du pays. En effet, il est important et utile de savoir que 93,6% des chefs de ménages interrogés placent les soins médicaux comme première priorité, suivie des besoins en éducation (77,9% des répondants) et enfin des besoins en formation (76,1%).
Cela vient donc soutenir le plaidoyer visant à aider les familles à mieux prendre en charge leurs enfants vivant avec un handicap dans la mesure où ces dernières sont bien conscientes et désireuses de fournir cette prise en charge de qualité.

Le handicap, une source de discrimination

Il ressort également du recensement que le handicap demeure une source de discrimination à l’égard des enfants, d’où la nécessité de mener des campagnes de sensibilisation et aussi de diffusion de la législation en la matière. En effet, le pourcentage des enfants en situation de handicap recensés ayant subi une discrimination quelconque liée à leur handicap est de 48,6%.
Les manifestations discriminantes les plus fréquentes sont par ordre d’importance les insultes (46,8%), la mise à l’écart (18,5%) et la violence physique (12,7%). Les principaux auteurs de ces discriminations sont les camarades (93,4%), le voisinage (60,2%), les parents (25,3%), et les encadreurs (7%).
Par ailleurs, sur les 79 617 enfants vivant avec un handicap, seuls 31 148 (soit 39%), bénéficient d’aide provenant principalement de l’entourage immédiat, d’ONG et structures religieuses laissant deux enfants handicapés sur trois sans appui et prise en charge provenant de sources extérieures à la famille proche.
Au regard des résultats de ce recensement, des recommandations ont été formulées au Gouvernement pour une meilleure inclusion de ces enfants dans la société. Il s’agit de la mise en place d’un dispositif de détection et de dépistage précoce systématique des enfants en situation de handicap dans les secteurs de la santé, de l’éducation et de l’action sociale (renforcement des capacités, outils de collecte, système d’information) ; de celle d’un dispositif pour la prise en charge des handicaps et la réduction de l’aggravation des handicaps (physique, sensoriel …) ; du renforcement des actions de sensibilisation et de plaidoyer en faveur d’une mobilisation sociale en vue de la réduction des multiples discriminations liées au handicap.
Les autres recommandations portent sur la diffusion des textes législatifs et réglementaires ainsi que des dispositions prises en faveur de la protection et de la promotion des personnes vivant avec un handicap ; la prise de mesures d’accompagnements (allègements fiscaux, reconnaissance et encouragements) pour permettre l’application des textes portant protection et promotion des droits des personnes en situation de handicap ; l’amélioration de l’offre de service en matière de protection et de promotion des personnes vivant avec un handicap, notamment l’accès aux services sociaux de base : santé, éducation, accompagnement spécialisé, formation professionnelle (formation des ressources humaines, équipements techniques), etc.
La mise en œuvre de ces recommandations contribuerait sans nul doute à une meilleure protection et promotion des enfants en situation de handicap au Burkina Faso. Toutefois, elle ne saurait se faire sans l’engagement des acteurs publics et privés du domaine du handicap et le soutien des partenaires au développement.

Ministère de l’Action sociale et de la Solidarité nationale
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