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Santé sexuelle et reproductive : médecins du monde consulte Djibo
Publié le vendredi 24 juillet 2015  |  L`Observateur Paalga




L'ONG Médecins du monde a, dans le cadre de son projet sur la santé sexuelle et reproductive, commandité une étude sur les "Déterminants socioculturels et communautaires des grossesses non désirées et des avortements dans le district sanitaire de Djibo". La restitution des résultats a eu lieu le jeudi 23 juillet 2015 à l'hôtel Splendid à Ouagadougou.

Existe-t-il une relation entre les grossesses non désirées et les avortements? Certains répondront par l'affirmative. Pour ceux qui ne le savent pas encore, eh bien, il existe bel et bien une relation directe entre ces deux phénomènes. C'est du moins ce qui ressort de l'étude sur les "Déterminants socioculturels et communautaires des grossesses non désirées et des avortements dans le district sanitaire de Djibo" commanditée par l'ONG Médecins du monde. "On constate qu'il y a une relation directe entre les grossesses non désirées et les avortements. Les femmes avortent parce qu'elles portent des grossesses qu'elles n'ont pas souhaitées", affirme de prime abord le coordinateur général de l'ONG, le Dr Billy Sivahera.

En effet, à l'en croire, cette étude révèle que les avortements provoqués sont réprouvés par les communautés et le personnel de santé. Pourtant le phénomène semble être répandu. La censure sociale entraîne une pratique clandestine des avortements, qui portant ne semble être réprimandée qu'en cas de plainte ou de complications majeures. La prévention des grossesses non désirées passe par la sensibilisation sur la santé sexuelle reproductive auprès des jeunes et des adultes en impliquant les acteurs de la Santé, les associations locales, les éducateurs. Les élèves serveuses dans des débits de boissons et des jeunes travaillant sur les sites d'orpaillage sont plus vulnérables aux grossesses non désirées.

Par ailleurs, cette étude révèle que les grossesses non désirées ne bénéficient pas de dispositif d'accompagnement, et les personnes concernées sont souvent rejetées par leur famille jusqu'à l'accouchement sans oublier que la pauvreté y est aussi pour quelque chose. Aussi, malgré leurs connaissances des conséquences sanitaires de l'avortement, les différents acteurs dont les soignants sont réfractaires à une légalisation.

Cette étude réalisée, compte tenu du fait que les grossesses non désirées sont la cause d'1/8 de décès dans les pays en voie de développement et plusieurs autres réalisées au Burkina démontrant que c'est un réel problème de santé, a également permis d'améliorer les connaissances des conséquences sociales des grossesses non désirées par des enquêtes qualitatives. Outre cela, elle a permis de mieux cerner les besoins non satisfaits en matière de contraception, les barrières sociales à la prévention et la prise en charge des grossesses non désirées et des avortements à risque. Ainsi, l'Annuaire du ministère de la Santé montre qu'en 2013, il y a eu une prise en charge de plus de 23 000 cas de complications postavortement et la plupart sont des avortements criminels ou clandestins.

Lorsque les jeunes filles se présentent dans les centres de santé, en cas de grossesse ou besoin de soins postavortement, elles sont obligées de payer la totalité des soins pourtant subventionnés par le gouvernement à 80%. Pourtant la prise en charge des soins postavortement est comprise dans cette subvention, mais sur le terrain, cela n’est pas effectif.

De façon globale, il ressort que la population, les chefs religieux, la législation interdisent l'avortement au Burkina. Ils l'autorisent par exception en cas de viol, inceste ou malformation congénitale et en cas de danger de la santé de la mère mais il y a des dispositions qui ne permettent pas à une femme qui vit dans des zones reculées même si elle a été violée, de pouvoir accéder à cet avortement vu les dispositions en place : il faut qu'il y ait deux médecins qui cosignent la demande d'avortement alors qu'il y a des zones où il n'y a pas de médecin ou parfois la durée du procès est plus longue que celle de la grossesse.

Ces résultats seront donc partagés avec les acteurs, les autorités du ministère de la Santé, les Organisations de la société civile et c'est aux autorités d'avoir des politiques favorables à la santé de la population.


Ebou Mireille Bayala
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