Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratiques    Le Burkina Faso    Publicité
aOuaga.com NEWS
Comment

Accueil
News
Société
Article
Société

Unité d’action syndicale : non à la mise entre parenthèses des préoccupations des travailleurs !
Publié le jeudi 23 juillet 2015  |  UAS
Cherté
© aOuaga.com par A.O
Cherté de la vie : la CCVC proteste par un meeting à Ouaga
Mercredi 8 avril 2015. Ouagadougou. Place de la nation. La Coalition contre la vie chère (CCVC) a organisé un meeting dans le cadre de la journée nationale de protestation contre la vie chère




Depuis quelques semaines, la situation nationale est caractérisée par l’apparition ou la cristallisation de clivages et de manifestations politico-militaires. Elle s’est traduite par des tirs dans l’enceinte du camp Naaba Koom, des descentes de militaires armés dans les rédactions de certaines radios privées, des prises de position de partis politiques et d’organisations de la Société Civile (OSC), des rumeurs faisant état d’une demande de démission du Premier Ministre et des ministres militaires du gouvernement par la hiérarchie militaire de l’armée nationale. La confirmation de la crise a été faite par le chef de l’Etat à travers une adresse dans laquelle il a annoncé d’une part, l’échec de concertations qu’il a entreprises avec les protagonistes et d’autre part, la mise en place d’un Cadre de Concertation de Sages. A la suite de la réception des conclusions dudit cadre, le Président a annoncé le 16 juillet 2015 trois mesures portant sur le maintien du Premier Ministre, la scission en deux du ministère de l’administration territoriale et de la sécurité, la prise en charge du Ministère de la Sécurité ainsi que celui de la défense par le Président du Faso.
Les travailleurs et leurs organisations syndicales notent avec beaucoup de dépit que :

- L’annonce par le Président de la fin de la crise n’est pas vraiment rassurante car très peu d’informations ont filtré sur les causes réelles de la crise, de même que sur le contenu des tractations. Nous osons seulement espérer que les solutions retenues sont durables et qu’elles permettront effectivement, comme l’a annoncé le Président KAFANDO « de dénouer ainsi la crise la plus longue et la plus grave de notre histoire ». Pour leur part, les organisations syndicales estiment que les faits que notre pays vient de vivre sont d’une extrême gravité et ils constituent des signaux inquiétants d’une remise en cause de l’Etat de droit, pouvant déboucher même sur l’avènement d’un Etat d’exception ou pire encore sur une confrontation armée des différents clans en lutte. Or, la remise en cause de l’Etat de droit signifie pour les travailleurs de graves restrictions des libertés démocratiques et syndicales, la négation de la garantie de l’emploi dans une situation de chômage massif, surtout des jeunes, et une dégradation encore plus poussée des conditions de vie et de travail des populations en général et des travailleurs en particulier. C’est en connaissance de cause que, dès le 3 Novembre 2014, au lendemain de l’insurrection populaire des 30 et 31 Octobre 2015, l’UAS soulignait à la fin d’une importante déclaration que « « Le mouvement syndical reste attaché au maintien et à l’élargissement des libertés démocratiques et syndicales, à un examen sérieux des préoccupations du monde du travail synthétisées dans le cahier de doléances unitaire et dans les plates-formes revendicatives sectorielles. »
- les préoccupations soumises aux autorités n’ont toujours pas fait l’objet d’un examen sérieux. La rencontre Gouvernement/Syndicats longtemps attendue et qui était finalement programmée pour le 26 juin a été reportée sine die. Et les derniers événements viennent encore compromettre la tenue de cette importante rencontre qui devait permettre l’examen des préoccupations du monde du travail. En effet, de nombreux dossiers attendent d’être traités notamment des engagements pris par le gouvernement (relecture de la loi 013, de la grille salariale, du Code du Travail, mesures en faveur des travailleurs ayant perdu leur emploi lors de l’insurrection, mise en œuvre du check off, etc. ) auxquels s’ajoutent les cas d’atteintes aux libertés démocratiques et syndicales, en l’occurrence les licenciements abusifs subis par les travailleurs dans de nombreuses entreprises tels qu’à la Mine de Bélahourou, à la Société Africaine de Pneumatique (SAP), et tout dernièrement à la Fondation 2iE. A cela s’ajoute le refus du Ministère de l’Administration Territoriale, de la Décentralisation et de la Sécurité (MATDS) de délivrer à des organisations syndicales leur récépissé après la tenue régulière de leur congrès. La justification à ce refus, c’est que de nouvelles règles ont été édictées en l’occurrence une enquête de moralité sur les premiers responsables de l’organisation, la fourniture par ces derniers de leur curriculum vitae et de 2 photos d’identité. A notre connaissance, ces exigences ne figurent nulle part dans le texte qui régit les associations, à savoir la loi 10/92/ADP portant liberté d’association et elles violent la convention 87 du Bureau International du Travail (BIT) sur la liberté syndicale et la protection du droit syndical, convention ratifiée par le Burkina Faso.
L’UAS, tout en dénonçant encore une fois les intrusions répétées du Régiment de Sécurité Présidentielle (RSP) dans la vie politique, interpelle les différents acteurs afin qu’ils assument pleinement leurs responsabilités dans la sauvegarde de la paix et de la sécurité pour les citoyens du Burkina Faso.
Elle interpelle le gouvernement sur la nécessité de prendre en compte les préoccupations des travailleurs. Les perturbations provoquées par certaines structures et le calendrier des élections ne sauraient justifier la mise entre parenthèses des problèmes que vit le monde du Travail et qui ont été soumis et rappelés aux autorités de la transition à maintes occasions.
Aux travailleurs, l’UAS demande de se mobiliser, de suivre l’évolution de la situation nationale et de se tenir prêts pour imposer la prise en compte de leurs préoccupations.
Non à la confiscation des acquis de la lutte du peuple !
Non à la violation des libertés !
Non à un régime d’exception !
Non à une guerre civile réactionnaire !
En avant pour un examen sérieux des préoccupations des travailleurs !

Ont signé :

CGT-B

Bassolma BAZIE
Secrétaire général

CNTB

Augustin Blaise HIEN
Secrétaire Général

CSB

Olivier G. OUEDRAOGO
Secrétaire Général

FO/UNSL

Joseph L. TIENDREBEOGO
Secrétaire Général

ONSL

Paul N. KABORE
Secrétaire Général

USTB

Y. Georges KOANDA
Secrétaire Général


Pour les syndicats autonomes :

Le Président de mois

François de Salle YAMEOGO

Secrétaire Général/SYNATEB
Commentaires