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Fréderic Zoungrana, coordonnateur national du Mouvement « soyons sérieux » : « Le CNT a de façon concomitante voté des résolutions pour l’inculpation des anciens dirigeants en même temps que la décision de la Cour de justice de la CEDEAO »
Publié le lundi 20 juillet 2015  |  Le Quotidien
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© Autre presse par Roger Nana
Le Mouvement Soyons sérieux a animé une conférence de presse dans l`après-midi du 25 février 2015 à Ouagadougou pour se prononcer sur le processus de transition. Photo : Frédéric Saga Zoungrana, coordonnateur du mouvement




Les mises en accusations faites par le CNT constituent une suite logique de l’opération dénommée « mains propres » qui avait été mise en œuvre par les autorités de la Transition. Cette opération « mains propres » a été faite de façon arbitraire et cavalière en violation flagrante des procédures judiciaires en la matière. Certains dirigeants du pouvoir déchu ont été interpellés, incarcérés et ensuite relâchés. Ils devaient être traduits devant la Haute cour de justice. Le CNT a de façon concomitante votée des résolutions pour l’inculpation des anciens dirigeants en même temps que la décision de la Cour de justice de la CEDEAO. Cela signifie qu’il y a une volonté effrénée des autorités de la Transition de mettre hors de la course électorale les anciens dirigeants du régime déchu. Il y a des motifs politiques qui sont sous-jacents à ces mesures judiciaires mises en branle.
La mise en accusation a un caractère pernicieux et vicieux. Non seulement la liste n’est pas exhaustive, mais elle est sélective. On se rend compte que les personnes inculpées ne sont autres que les dirigeants de l’ancien gouvernement déchu. S’il faut prendre en compte tous ceux qui ont géré le régime de Blaise Compaoré, nous pensons qu’il faut de façon honnête remonter jusqu’en 1987. Pour cela, la liste ne saurait être limitée à quelques personnes. Il y a une volonté manifeste de la part des autorités de la Transition d’utiliser les institutions de la Transition pour assouvir leur volonté de déstructuration du régime Compaoré déchu. Le moins que l’on puisse dire, c’est que cela n’est pas le rôle des autorités de la Transition qui devraient prendre des décisions objectives en phase avec les lois et les règlements en la matière. Nous sommes déçus de savoir que les autorités de la Transition ne tirent leçon de leurs erreurs. On se rappelle que nous avons dénoncé le caractère exclusif de la loi relative au nouveau code électoral et la Cour de justice de la CEDEAO a tranché en versant la face du Burkina Faso « à terre ». C’est comme s’ils n’y avaient pas de juristes chevronnés au Burkina pour trancher cette affaire. Que ceux qui veulent écarter les gens par la voie législative puissent le faire de façon professionnelle. Par exemple pour la mise en accusation du président Blaise. On dit que c’est le parquet et les rapports de l’ASCE qui ont été utilisés pour élaborer la list.
Si tel est le cas, il faille que la liste soit complétée dans les meilleurs délais. La procédure judiciaire est longue et s’il faut déclencher sous la Transition, il faut qu’elle soit exhaustive afin que toutes les personnes soient nommément citées. A propos du discours du président, nous sommes restés sur notre soif. Au regard de la position de la hiérarchie militaire de se retirer de la Transition, nous avons su que la crise était profonde. Le président a pris trois grandes décisions, il maintient le Premier ministre, il retire le portefeuille de la défense et divise le ministère de l’Administration territoriale et de la Sécurité en deux. Jusqu’à l’heure actuelle, les histoires de complots et contre-complots n’ont pas encore été tranchées. L’opinion nationale n’est véritablement pas située qui complotait contre le Premier ministre. Le RSP a également expliqué qu’il y avait de projets d’assassinat de certains officiers supérieurs du RSP. Il faut que les gens répondent de ces accusations qui ont inquiété les populations. S’il y a eu effectivement complot, cela est suffisamment grave qu’il faut que les têtes tombent. Si le RSP s’est joué les trouble-fêtes, cela n’est dû qu’aux actions du Premier ministre. Cela a été une occasion ratée par la Transition de mettre les militaires hors de la gestion du pouvoir civil. Les militaires doivent être sous les ordres du politique et non le contraire.
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