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Sidwaya N° 7389 du 4/4/2013

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Burkina Faso, version 2012 - Un PIB record de 8%
Publié le vendredi 5 avril 2013   |  Sidwaya


Le
© aOuaga.com par AO
Le premier ministre Luc Tiao face à l`assemblée Nationale
jeudi 4 avril 2013. Ouaga. Photo : Le Premier Ministre Luc Tiao


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Le Premier ministre, Luc Adolphe Tiao, a prononcé, le jeudi 4 avril 2013 devant l’Assemblée nationale, son discours sur la situation de la nation au cours de l’année 2012. De la gouvernance à la sécurité, en passant par la crise universitaire et la grève actuelle des agents de la santé humaine et animale, le chef du gouvernement a fait son diagnostic.


Durant plus de deux heures, le Premier ministre burkinabè, Beyon Luc Adolphe Tiao a peint la situation de la nation, version 2012, devant les élus nationaux. Il a d’abord décrit le contexte difficile dans lequel le discours est livré, notamment, une zone euro en récession et une économie américaine lourdement endettée. Malgré cette atmotphère hostile, a indiqué luc Adolphe Tiao, le PIB du Burkina a pu atteindre un taux de croissance de 8%. Ensuite, le chef de gouvernement burkinabè a organisé son discours autour de
cinq axes majeurs. Il s’agit du renforcement de la gouvernance, du renforcement des piliers de la croissance, de la consolidation de l’investissement humain, de l’intégration des thématiques émergentes dans les stratégies de développement, du renforcement de la coopération internationale et de l’intégration régionale ainsi que le rayonnement de l’image du Burkina Faso.
Au titre du premier point, l’année 2012 a été marquée par la tenue des élections couplées du 2 décembre. Une consultation qui a mobilisé près de 40 milliards de francs CFA, dont plus de 35 milliards de francs CFA supportés par le budget national, a indiqué Luc Adolphe Tiao. S’appuyant sur les rapports des observateurs, le chef du gouvernement a reconnu que le scrutin a été transparent, crédible et ouvert. Ce qui a d’ailleurs permis d’élire les députés devant lesquels il a fait son discours. Il a salué l’engagement des acteurs politiques pour la bonne tenue des élections. En outre, l’année écoulée a consacré la mise en œuvre des recommandations consensuelles du Cadre de concertation sur les réformes politiques. La Justice, garante des libertés individuelles et collectives, n’a pas été omise. Selon Beyon Luc Adolphe Tiao, la vision du gouvernement est de faire en sorte que cette institution soit crédible, équitable, indépendante et accessible. « Dans cette optique, il (le gouvernement), a consenti un accroissement d’environ 63% des dépenses d’investissement consacrées à la justice», a-t-il précisé. Aussi, les députés ont reçu des informations concernant les dispositions prises par l’exécutif sur le plan de la sécurité. L’année passée a connu, selon le Premier ministre, l’opérationnalisation de la Stratégie nationale de sécurité intérieure (SNSI). Des actions ont été menées. Il s’agit notamment du renforcement des moyens opérationnels des services de sécurité, de la construction d’un centre de coordination des opérations au profit de la Direction générale de la protection civile, du recrutement de 932 agents de sécurité et du renforcement de la lutte contre l’insécurité, à travers l’organisation de patrouilles nocturnes et diurnes et des opérations de ratissage à travers le territoire. Ces actions ont permis, à en croire le Premier ministre, de «démanteler plusieurs réseaux de délinquants, de saisir des armes blanches et des armes à feu, ainsi que d’importantes quantités de stupéfiants». Mais l’arbre ne doit pas cacher la forêt, si on s’en tient aux déclarations du chef de l’exécutif. C’est pourquoi il a annoncé que des mesures seront prises de manière vigoureuse, afin de sécuriser les citoyens.

Lutter contre la fraude, le faux et la corruption

Pour ce qui concerne le renforcement des piliers de la croissance, foi du chef de l’exécutif, les actions ont porté sur le développement du secteur financier, de l’intégration régionale et du commerce extérieur, et des pôles de croissance. Sur le plan de la lutte contre la fraude, le faux et la corruption, le Premier ministre a souligné l’engagement total de son gouvernement à leur éradication. C’est ainsi que des mesures législatives, réglementaires et institutionnelles ont été engagées. Par ailleurs, et suite au passage du Premier ministre au siège de l’Autorité supérieure du contrôle d’Etat (ASCE), des initiatives ont été entreprises pour sanctionner les fautifs. Il ressort que 142 personnes se sont acquittées des montants dus. Les dossiers de 33 autres ont été transmis au Ministère de l’économie et des finances, en vue des ordres de recette des concernées. 92 incriminées du rapport contestent les fautes qui leur sont reprochées. Leurs dossiers ont été acheminés au Ministère en charge des finances et à la justice.
Au titre de la croissance agricole et animale, le Premier ministre a noté des progrès. L’exploitation minière, qui constitue la colonne vertébrale de l’économie burkinabè, a aussi été passée à la loupe du chef du gouvernement. Selon M. Tiao, le nombre de titres miniers et autorisations est passé de 855 en 2011 à 941 en 2012, soit une augmentation de 86 titres. La production industrielle d’or est passée de 32,6 tonnes d’or métal en 2011 à 30,2 tonnes en 2012, avec une production artisanale déclarée environ à 972 kg. «Cette légère baisse est consécutive à des difficultés de production que certaines mines ont connues en 2012. Les recettes au budget de l’Etat pour l’année ont été de 189 milliards de FCFA, contre 127 milliards en 2011. Soit une augmentation de près de 50%. L’activité minière a permis d’enregistrer dans des mines industrielles, 5 175 emplois permanents avec plus de 600 nouveaux emplois créés», a-t-il précisé.

L’Université de Ouagadougou, un véritable sac à problèmes

Dans le domaine de la consolidation de l’investissement humain, le Premier ministre a reconnu que les universités burkinabè, dans leur ensemble et principalement celle de Ouagadougou, sont en crise. Cette situation est en partie due à l’insuffisance des infrastructures et aux difficultés constatées dans la mise en œuvre du système Licence-Master-Doctorat (LMD). Il y a aussi des insuffisances liées à la gouvernance académique, administrative et financière, les interruptions des activités académiques du fait des grèves et autres mouvements de débrayage des étudiants ou des enseignants. Pour ramener le cursus universitaire à la normale, le gouvernement a décidé de blanchir techniquement l’année académique de plus de neuf mille étudiants à l’Université de Ouagadougou. Mais pour Luc Adolphe Tiao, cette mesure, seule, ne peut pas venir à bout de la crise. Pour ce faire, il est prévu, entre autres, le parachèvement en 2013, de tous les chantiers en cours, l’établissement du bilan de l’application de la réforme du système LMD, et l’organisation des Etats généraux de l’enseignement supérieur, et la finalisation du recrutement des 85 enseignants. «Mais ces mesures n’auront des effets que si tous les acteurs concernés s’impliquent ardemment et privilégient le dialogue à la confrontation», a prévenu le chef du gouvernement. L’hémicycle a aussi été le lieu pour Luc Adolphe Tiao, d’évoquer la question des violences qui ont actuellement cours dans les établissements scolaires du Burkina. Il a indiqué que des concertations ont été faites avec les acteurs du secteur, afin de trouver des solutions définitives à cette problématique. L’occasion faisant le larron, le Premier ministre a profité de la tribune pour se prononcer sur la grève en cours des agents de la santé humaine et animale, suite au licenciement avec poursuites judiciaires par le gouvernement, d’un des leurs pour non assistance à personne en danger, alors qu’il observait un mot d’ordre de grève. Cet acte de Kaboré Nonguesanga avait coûté la vie à une femme en travail. Luc Adolphe Tiao a déclaré que son gouvernement «ne reviendra pas sur sa décision».
Pour lui, cette nouvelle grève du Syndicat national des travailleurs de la santé humaine et animale (SYNTSHA) met une fois de plus, la vie des populations en danger. Et la conviction du Premier ministre est que «quelle que soit la revendication, rien n’est au-dessus de la vie humaine». Dans l’ensemble, il a affirmé que malgré les difficultés que le «Pays des Hommes intègres» connaît, il n’arrêtera pas sa marche vers le développement. Il a exhorté les élus nationaux et le peuple à soutenir le gouvernement pour l’épanouissement de tous.

- Steven Ozias KIEMTORE
kizozias@yahoo.fr

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