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Risques d’inondation au Burkina : un réseau d’organisations tire la sonnette d’alarme
Publié le samedi 18 juillet 2015  |  Autre presse
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© Autre presse par Cendrine Nama
La pluie du 24 juin 2015 a provoqué des inondations à l`hôpital national Yalgado Ouédraogo et dans des quartiers de Ouagadougou




Le début de cette saison pluvieuse 2015-2016 a été marqué par une série de vents violents, une installation tardive de la campagne et quelques cas d’inondations enregistrés à Ouagadougou et dans certaines localités du pays. En effet, la pluie du 24 juin 2015 à Ouagadougou qui a occasionné des pertes en vies humaines et en biens, vient nous rappeler la tristement célèbre date du 1er septembre 2009 et sonne pour tous comme un appel à la vigilance. C’est en cela que nous avons salué le mérite du message du Gouvernement, appelant l’ensemble des citoyens à plus de vigilance.
Pays sahélien, peu habitué aux fortes pluies, le Burkina Faso ces dernières années doit faire face aux inondations qui surviennent pendant la saison pluvieuse. Aussi, on enregistre de nombreuses poches de sécheresse qui anéantissent les récoltes vivrières et d’autres types de catastrophes naturelles amplifiées par de mauvaises actions anthropiques. Ainsi, le pays enregistre-t-il chaque année, des déficits alimentaires, des pertes matérielles et de nombreuses pertes en vies humaines.
C’est pourquoi, nous, membres du Réseau National de Plaidoyer sur la Réduction des Risques de Catastrophe, par la présente déclaration, saluons les efforts du gouvernement burkinabè fait en matière de RRC, voudrons cependant requérir l’attention de tous pour un meilleur engagement à réduire considérablement les risques éventuels qui pourraient survenir au cours de cette campagne hivernale 2015-2016.
Conscients que pour atteindre un niveau appréciable de réduction des risques, des mesures structurelles de prévention devraient être prises comme exprimé aux décideurs politiques et aux partenaires techniques et financiers du Burkina à travers des messages spécifiques de plaidoyer à leur endroit. « La prévention des risques n’est pas un coût mais un investissement » qui permet de réduire de manière significative les ressources qui sont injectées en cas de catastrophes, insistions-nous.
Considérant que les risques sont exacerbés face à la vulnérabilité chronique des populations. Il est évident que la pluie qui nous tombe du ciel ne produit pas toujours les mêmes effets pour les populations vivant à « Ouaga 2000 bien loti et viabilisé » et celles résignées dans les maisons « non loties de Bissighin », quand celle-ci atteint une certaine proportion.
Conscients que la réduction des risques d’inondation passe par une réponse à ces facteurs de vulnérabilité que sont : la méconnaissance des risques, la faible préparation de la population à faire face au risque, le manque et/ ou l’insuffisance des ouvrages d’assainissement pour drainer les eaux de pluie, le mauvais entretien des caniveaux existants, la précarité des constructions, l’installation dans les zones à risque d’inondation, la mauvaise coordination des secours, etc. En somme, il s’agit d’une réduction de la vulnérabilité des populations face aux aléas et donc du renforcement de leur résilience.
Considérant que, selon les prévisions saisonnières et caractéristiques agro-climatiques de la saison de pluies 2015 présentés par la Direction Générale de la Météorologie burkinabé, le Burkina Faso pourrait connaître une pluviométrie normale avec une tendance excédentaire sur l’ensemble du territoire pour les périodes de juin-juillet-août et juillet-août-septembre. L’installation tardive des pluies déjà constatée et les risques d’une forte concentration de l’activité pluvieuse en quelques décades portent les germes ou prémices de graves inondations et de poches de sécheresse préjudiciables à la sécurité humaine et aux activités agro-pastorales.
Face à la perspective de risques probables auxquels les populations pourraient être confrontées au cours de cette campagne, nous acteurs de la société civile, félicitons l’Etat pour les acquis suivants :

- La Constitution du Burkina Faso qui stipule en son article 2 que « La protection de la vie, la sûreté et l’intégrité physique sont garanties » ;

- L’engagement de l’Etat burkinabè vis-à-vis du nouveau cadre de réduction des risques de catastrophe de Sendaï (2015-2030) qui vise à obtenir une réduction substantielle des pertes causées par les catastrophes en termes de vies humaines, de moyens de subsistance, d’actifs sociaux, économiques et environnementaux des communautés ;

- La loi d’orientation relative à la prévention et à la gestion des risques, des crises humanitaires et des catastrophes qui dispose des actions à mettre en œuvre pour prévenir et gérer les risques de catastrophes
Tout en exhortant les populations :

• Pour des comportements citoyens à travers le maintien d’un cadre de vie sain en bannissant par exemple les mauvais comportements consistant à déverser les déchets dans les caniveaux, et à construire dans des zones inondables etc.;

• A rester vigilantes et se préparer constamment à d’éventuels risques, conformément aux mesures de précaution proposées par le Gouvernement.

En tant que organisation de la société civile, nous recommandons au Gouvernement de :
• Renforcer les dispositifs de secours existants sur le plan matériel, financier et technique ;

• Engager des travaux de curage et drainage des eaux de pluies dans certains urbains ;

• Développer la culture de la sécurité et de la prévention à travers des actions de sensibilisation de proximité à l’endroit des populations en général et celles vivant dans les zones à risque d’inondation en particulier ;

• Identifier et préparer des sites de recasement des populations en cas de sinistres ;

• Rendre disponibles aux citoyens et aux communautés à la base les informations sur les prévisions agro-météorologiques et climatiques adaptées, en langage simple et compréhensible par toute la population ;

• Mettre en place une cellule de veille et de concertation sur les risques d’inondations conformément aux dispositions de la loi 012/2014.
Enfin, nous réaffirmons la nécessité pour l’Etat de gérer de façon participative les risques de catastrophes pour soutenir le développement !

Ouagadougou, le 13 juillet 2015

Ont signé :

Réseau MARP BURKINA
WEP
ODE
ATAD
CPF
SEMUS
CEAS
Media Vert
Association Santé et Développement
ACGRC
SELF HELP AFRICA
IJACOD
Christian Aid
FEPAC UA
Diakonia
FEPAC UA
DIOBASS Burkina Faso
AEERB
TENFOREST
Tin-Tua
Association Koom

N.B : le surtitre et le titre sont du site
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