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Lutte contre le sida: des résultats encourageants, mais le combat doit continuer
Publié le jeudi 16 juillet 2015  |  Le Pays
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Logo de la journée mondiale de lutte contre le SIDA




C’est un constat heureux ! La pandémie du Sida (Syndrome d’Immuno déficience acquise) connaît une nette régression. L’annonce vient du Secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-Moon. En effet, entre 2000 et 2014, les infections du VIH/Sida ont diminué de plus d’un tiers. Autrement dit, le nombre d’infections a diminué de 35% depuis 2000 ; mieux, il s’est effondré de presque 60% chez les enfants. Et, cerise sur le gâteau, le nombre de décès liés au Sida a baissé d’un peu plus de 40% par rapport au pic de 2004. C’est dire que le monde entier est en passe de remporter la victoire face à une maladie qui a fait des milliers de victimes à travers la planète. Et à l’allure où vont les choses, foi du patron de l’ONU, le Sida, d’ici à 2030, pourrait être un lointain souvenir, à l’instar de pathologies comme la rougeole et la dracunculose, par exemple, qui, s’il est vrai qu’elles perdurent, n’en demeurent pas moins considérablement affaiblies. Ce n’est pas impossible, pour autant que la volonté politique dont ont fait montre les dirigeants des pays dans la lutte contre le Sida, à travers le monde, ne connaisse aucune avarie, avec le temps. Certes, les résultats sont encourageants, mais le combat doit continuer jusqu’aux funérailles du VIH. Car, on l’a vu dans le cadre de la lutte contre Ebola. Bien des dirigeants des pays frappés par cette fièvre hémorragique mortelle, avaient vite fait de crier victoire avant de se raviser, tant le mal est en train de ressusciter.

Beaucoup de signaux positifs en matière de lutte contre le Sida ont été envoyés

C’est pourquoi, malgré les résultats encourageants dans la lutte contre le Sida, la vigilance doit être de mise. Ce d’autant que le virus semble avoir quitté les villes pour s’installer dans les campagnes où il sévit dangereusement, avec des chiffres macabres, on ne peut plus alarmants. En effet, très longtemps, la sensibilisation en milieu rural était moins orientée sur le Sida que sur l’excision qui, il est vrai, peut être un mode de transmission du VIH, en plus de ce qu’elle insulte injustement un des droits de la femme. A cela s’ajoutent certaines pratiques socioculturelles comme le lévirat et ou le sororat qui sont des sources potentielles de propagation du VIH/Sida. Face à une telle situation, il urge de déplacer le centre de gravité de la sensibilisation sur le Sida, en milieu rural, si l’on ne veut pas que les efforts consentis aujourd’hui se révèlent inutiles demain.

Certes, l’humanité a réussi à terrasser un adversaire de taille, mais elle ne l’a pas encore vaincu. Alors, vigilance ! Surtout que, faut-il le rappeler, au Nord comme au Sud, le Sida constitue une rente viagère pour les firmes pharmaceutiques si bien que certains, in petto, ne souhaitent pas la fin de cette pandémie. Il en est de même pour ces dirigeants corrompus qui ont fait fortune dans la lutte contre le Sida, en détournant les fonds alloués pour la cause. C’est bien là la triste réalité qui traduit toute la duplicité des êtres humains. Cela dit, l’on peut aujourd’hui se féliciter d’une chose : jadis stigmatisés, au point que certains refusaient de leur serrer la main, les malades du Sida, grâce aux efforts de sensibilisation, sont aujourd’hui acceptés par la société.

Et l’avènement des ARV (antirétroviraux) y est pour quelque chose, en ce sens qu’ils permettent aux patients de maintenir leur forme habituelle. Ce qui tranche avec l’ancienne époque où ces derniers, avec la dégénérescence des cellules, paraissaient pour le moins chétifs. C’est la preuve que beaucoup de signaux positifs en matière de lutte contre le Sida ont été envoyés. Seulement voilà ! C’est au moment où le Sida régresse que certaines maladies, nouvelle génération pour ainsi dire, prennent de plus en plus de l’ampleur. Il s’agit, entre autres, de l’hypertension artérielle, du cancer, des maladies cardio-vasculaires, de l’insuffisance rénale, etc., qui, d’année en année, endeuillent bien des familles à travers le monde, notamment en Afrique. C’est le lieu d’interpeller les partenaires techniques et financiers pour qu’ils ouvrent l’œil et le bon sur ces pathologies mortelles qui, pour la plupart, nécessitent des évacuations. Le plus tôt sera donc le mieux.

Boundi OUOBA
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