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Accord sur le nucléaire iranien: un salut pour l’humanité ?
Publié le jeudi 16 juillet 2015  |  Sidwaya




Au terme d'une négociation acharnée qui a duré 21 mois, les grandes puissances du groupe des « 5+1 » (Chine, Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Russie et Allemagne) et l’Iran, sont parvenues enfin à un accord « historique », le mardi 14 juillet 2015 sur le dossier du nucléaire iranien. La signature « formelle » qui s'en est suivie vise à garantir que le programme nucléaire iranien ne peut avoir des débouchés militaires. Après moult tractations, la plénière des négociateurs réunis au bureau des Nations unies à Vienne, en Autriche, a accouché d'un accord de marque. L'enjeu était de taille et les négociations ont buté sur la levée des restrictions sur le programme balistique et le commerce des armes, réclamée par Téhéran lors des échanges. Les Occidentaux ont malheureusement estimé que cette demande est délicate en raison de l’implication iranienne dans plusieurs conflits, en particulier en Syrie et en Irak. Dans la convention, il est plutôt question de lever progressivement les sanctions qui pèsent sur l’Iran et de maintenir l’embargo sur les armes pendant une période d’au moins cinq ans. En échange, l’Iran a accepté la mise en place d’inspections sur ses sites nucléaires et concède à une enquête sur son programme atomique passé. Des investigations qui vont permettre de savoir si oui ou non, l'Iran développait jusqu'en 2003, un programme nucléaire militaire comme le prétendaient ses accusateurs. Mieux, le pays a convenu de réduire le nombre de centrifugeuses et son stock d'uranium enrichi, ce qui devrait rendre quasi impossible la fabrication rapide d'une bombe atomique. Des mesures qui vont permettre de pacifier le monde et de mieux contrôler l'usage de l'outil atomique qui, depuis les dernières décennies, menace l'humanité. Le texte présage également la limitation du programme nucléaire iranien pendant au moins dix ans, à partir de 2016, en échange de la suspension progressive des sanctions économiques qui ont longtemps étouffé l'économie du pays, notamment dans le secteur pétrolier. On peut affirmer que c'est une nouvelle ère qui s'ouvre dans la conjoncture des relations géopolitiques du monde. Même si certains détracteurs de l'Iran comme Israël dénoncent « une erreur historique » pour la seule raison que l'accord autorise l’Iran à poursuivre son programme nucléaire civil et lui ouvre la voie à une normalisation des relations économiques et diplomatiques avec la communauté internationale. Une perspective qui hérisse Israël et les puissances régionales sunnites au Moyen-Orient. Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a été l’un des premiers à fustiger les conclusions de la rencontre en ces termes: « L'Iran va recevoir des centaines de milliards de dollars qui vont lui permettre de faire fonctionner sa machine de terreur, son agression et son expansion au Moyen-Orient et dans le monde entier ». Depuis belle lurette, Benjamin Netanyahu s’est érigé contre l’armement iranien et n'a toujours pas baissé la garde. Il use de tous les moyens pour montrer clairement à la face, du monde, son hostilité vis-à-vis des négociations avec l'Iran. Toujours fidèle à son discours du 27 septembre 2012 devant l'assemblée générale des Nations unies, où il avait enjoint la communauté internationale de fixer une « ligne rouge claire » à l'Iran, Netanyahu pense que ce pays est un monstre qui sait profiter des occasions. Mais les Occidentaux refusent de croire à un accord mort-né. Pour le gouvernement américain, l’accord sur le nucléaire iranien est une victoire politique incontestable. Barack Obama avait beaucoup à perdre dans ces négociations même s'il doit user de coudes pour faire accepter ce compromis au Congrès New-yorkais dominé par les républicains, et les démocrates qui se montrent très méfiants. Une méfiance partagée d’ailleurs par bien des Américains qui pensent que Téhéran va tricher et va continuer à construire sa bombe. Dans les prochains jours, les élus de la première puissance planétaire devront passer le texte de l'accord au peigne fin et essayer d’y apporter des amendements avant de le mettre en vote en mi-septembre prochain. Avec une majorité républicaine qui pense que la Maison Blanche a fait trop de concessions à l’Iran, le "oui" va-t-il l'emporter? Attendons de voir. Toujours est-il que le paraphe de la convention reste, en dépit de toutes considérations pessimistes, une avancée majeure dans la lutte contre la prolifération des armes nucléaires dans le monde.


Wanlé Gérard COULIBALY
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