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Augmentation des frais du HADJ 2015 : des agences de voyage et des fidèles musulmans apprécient
Publié le mardi 7 juillet 2015  |  Le Quotidien




Le pèlerinage qui est le cinquième pilier de l’Islam nécessite beaucoup de moyens. Le prix du hadj qui était jusqu’à là à 1 810 000 francs CFA est passé à 2 330 mille francs CFA, cette année. Afin d’en savoir un peu plus sur les avis quant à cette augmentation, nous avons fait le tour de certaines agences de voyage. Sur la question, certains fidèles se sont également prononcés. Ce coût de l’avis de certaines agences ne permettra pas à tous les pèlerins de pouvoir effectuer le Hadj 2015.
Sévérine Traoré, directrice de l’agence de voyage KESSIA’S TRAVEL
« Nous avons déjà des désistements des pèlerins qui disent ne pas pouvoir aller cette année»
Nous faisons partie des 12 agences qui ont été retenues pour les trois éditions dernières. Concernant le Hadj 2015, j’avoue que les coûts ont beaucoup surpris les pèlerins et nous-mêmes, en tant qu’agence de voyage. Nous en connaissons les raisons parce que le Comité nous a donné une explication. Mais pour le pèlerin, c’est difficile de comprendre. Il fallait que les pèlerins soient informés un peu plus tôt pour pouvoir se préparer en conséquence. Mais attendre la dernière minute pour leur demander de décaisser 520 000 francs CFA en plus, ce n’est pas évident. Nous avons déjà des désistements des pèlerins qui disent ne pas pouvoir aller cette année et qui demandent à reporter leur hadj pour l’année prochaine afin de pouvoir économiser. Quand bien même ce sont des prix provisoires, on souhaiterait qu’à l’avenir, le Comité puisse fixer des prix qui se rapprochent de la réalité parce que qu’il savait depuis le début que ce serait ainsi.

Sékéna Ouédraogo, réceptionniste à Africa Voyage
« Nous sommes convaincus qu’il y a des pèlerins qui ne pourront pas partir cette année»
Je trouve le coût très élevé, cette année. On pensait que le coût s’élèverait à 1 800 000 francs CFA comme l’année passée. A notre grande surprise, ils ont augmenté jusqu’à 520 000 francs CFA et c’est vraiment difficile. Nous sommes convaincus qu’il y a des pèlerins qui ne pourront pas partir cette année. A notre niveau, le nombre d’inscrits n’a pas changé parce que les gens sont venus en tenant compte du coût de l’année passée. On aurait voulu que l’écart soit entre 100 000 ou en dessous. Sinon l’écart de 520 000 francs CFA est trop. On souhaite que prochainement, ils donnent les prix avant même qu’on ne commence les inscriptions. De cette façon, ceux qui ont les moyens viendront s’inscrire et ceux qui n’en ont pas, resteront chez eux. Mais laisser les gens s’inscrire et se lever à la dernière minute pour augmenter les prix jusqu’à 520 000 francs CFA, en plus c’est trop.

Adja Fatimata Bagué, directrice de Zahra Voyage et tourisme
« On espérait qu’au cas où ils n’arriveraient pas à baisser les prix, au moins ; qu’ils les maintiennent »
On aurait voulu que le coût soit moins élevé que l’année passée. Mais, comme ce ne sont pas les agences qui fixent les prix. Ce qui nous intéresse à notre niveau, ce sont les pèlerins. Notre rôle est de recruter. Ce que le comité de suivi va nous donner comme tarif, c’est ce que nous appliquons. C’est vrai qu’il y a beaucoup d’inscrits, mais on n’est pas sûr qu’il y ait beaucoup de partants. Pour le moment, nous sommes à la recherche de visas. En ce qui concerne l’augmentation, Cela fait deux à trois ans qu’il n’y a pas d’augmentation. On espérait qu’au cas où ils n’arriveraient pas à baisser les prix, qu’ils les maintiennent. Ce qu’on déplore, c’est que les coûts ont été fixés un peu tard. Mon souhait est que tous ceux qui se sont inscrits aient les moyens pour pouvoir aller à la Mecque. Pour les années à venir, on aimerait que nos autorités commencent les négociations assez tôt.

El Hadj Omar Razack Tapsoba, fidèle musulman
« Ils ne mettent pas l’accent sur la religion et la croyance, mais ils cherchent plutôt à se remplir les poches »
Chaque année, c’est toujours le même problème. Je trouve que c’est dommage pour notre religion. On a jusqu’à cinq piliers dans l’Islam et le seul pilier où il y a des problèmes, c’est le pèlerinage. Qui dit pèlerinage dit ressources financières. Le congrès de la communauté musulmane a porté sur le Hadj. Si vous voyez que la plupart des débats tournent autour du thème du pèlerinage, c’est parce que tout simplement il y a de l’argent dedans. Même si l’Arabie Saoudite a donné ses conditions, nous voulons qu’on nous montre les papiers qui prouvent que les choses doivent se passer ainsi. C’est une déception pour notre communauté musulmane. Ils ne mettent pas l’accent sur la religion et la croyance, mais ils cherchent plutôt à se remplir les poches. Nous avons fait le pèlerinage et nous avons vu comment ces mêmes gens arnaquent les pèlerins. C’est un problème crucial qu’il faut, à tout prix régler. Si à chaque fois, il faut doubler les prix pour pouvoir visiter notre sainte mosquée, je trouve cela décevant. Et c’est une honte pour notre communauté.

Mohamadi Zagré, directeur de
l’agence de voyage Salama voyage
« L’augmentation du prix du Hadj 2015 n’est pas due à l’incompétence du comité d’organisation »
L’augmentation du prix du Hadj 2015 n’est pas dû à l’incompétence du comité d’organisation, mais c’est au niveau de l’Arabie Saoudite même que le prix à augmenter avec la montée du dollar. Il y a aussi le fait que cette année, le gouvernement ne peut pas prendre en charge le côté restauration qui fait près de 126 000 f CFA, ainsi que l’Arabie Saoudite qui a imposé que les pèlerins prennent à manger à la Mecque et Médine et le prix avoisine les 150 000. Et ce prix c’est à raison d’un plat par jour, imaginé que ça soit 3 plats par jour. Mais le comité a lutté avec les Saoudiens et ils ont pris seulement que le plat de midi. Il y a le prix du billet d’avion aussi qui a augmenté à cause du coût du dollar, donc je ne pense pas que ce soit la faute à quelqu’un c’est le cas dans tous les pays. Ce que j’ai à dire aux pèlerins c’est de ne pas désister et de continuer à compléter le prix de leur Hadj, dans la mesure où c’est le 5e pilier c’est pour Dieu. Et comme c’est un pilier, il faut l’accomplir. A notre niveau, je n’ai pas de problème j’ai 38 pèlerins, mais il n y a pas de résistance. Il n y a que 1 seul qui a dessisté et lui aussi ce n’est pas à cause du prix, seulement il y a son fils qui devait l’aider dans son engagement, mais à la dernière minute le fils lui a demandé d’attendre l’année prochaine, car il a recruté de nouveaux employés. Sinon ce n’est pas à cause du prix, puisque c’est bien avant qu’il m’a dit cela. Le prix est élevé certes, mais comme c’est un pilier, il faut qu’on essaie d’oublier le montant et l’accomplir. C’est d’ailleurs le prix au Burkina qui est le plus élevé dans la sous-région.

El Hadj Abdoulaye Siguiré, démarcheur d’agences
« Les avions ne sont pas les nôtres et nous tenons compte du dollar »
Cette année, nous avions entendu que le pèlerinage à la Mecque coûte 2.330.000 f CFA. On nous a informés que cela est dû à l’augmentation du dollar, qui a aussi fait augmenter le transport. Ainsi chaque pèlerin devrait prévoir de l’argent pour son alimentation une fois à la Mecque. Aussi, chaque année, il y avait des dons pour envoyer certaines personnes à la Mecque. Mais cette année, ce n’est pas le cas. Mais nous avons tous mis entre les mains de Dieu, afin de pouvoir affronter tous les problèmes auxquels nous ferons face. L’augmentation du prix ne dépend pas de nous en tant que membre de l’agence de voyage. Les avions ne sont pas les nôtres et nous tenons compte du dollar. Nous demandons aux autorités de ce pays de nous aider l’année prochaine, pour que nous puissions nous en sortir, car pour cette année, c’est déjà fait. Qu’ils fassent de tels sortes que tous ceux qui s’inscriront pour le pèlerinage puissent aller à la Mecque, car, cette année ce n’est pas sûr que tout le monde aura de l’argent pour compléter le transport. Nous demandons aux agences aussi d’augmenter le délai. Nous nous excusons auprès des pèlerins pour tout ce qui se passe. Nous souhaitons qu’il y ait la paix au Burkina que nous puissions vivre dans l’harmonie et la joie. Depuis l’annonce je n’ai pas entendu quelqu’un qui a désisté d’abord. Le véritable problème ce sont les visas, beaucoup n’ont pas de visas qui constituent l’un des grands problèmes à tous les agences du Burkina. Le nombre de visas est insuffisant, il n’a que 5500 visas pour plus de 10 000 pèlerins. Il faut vraiment que le gouvernement nous aide à ce niveau, car c’est un problème entre les deux Etats.

Ibrahima Yelbi, Educateur au Collège de conviction de l’AEEMB à Nagrin
« Les Saoudiens devaient penser à réduire le coup pour permettre au plus grand nombre de pèlerins d’accomplir leur devoir »
On constate que le prix du Hadj augmente chaque année, mais pour cette année je pense que l’augmentation est de trop. Par rapport aux autres pays ce n’est pas la même chose, les gens luttent pour qu’on diminue le prix, mais on constate que chaque année au Burkina ça augmente et cela ne facilite pas la tâche aux participants. A l’allure où cela va empêcher plusieurs personnes d’effectuer le déplacement du Hadj. Mais du moment que c’est l’un des piliers de l’Islam, je pense que les gens peuvent se sacrifier pour l’accomplir quand bien même elle demeure trop élevée. Je pense aussi que ce n’est pas forcément lié à l’Arabie Saoudite, parce que si les communautés islamiques se réunissent pour discuter avec l’Emirat Arabe Unie, je pense qu’ils peuvent baisser le prix. Hormis cela, l’Arabie Saoudite c’est le centre de l’Islam, je pense qu’en considérant cela, les Saoudiens devaient penser à réduire le coup pour permettre au plus grand nombre de pèlerins d’accomplir leur devoir.

Ali Sawadogo, président de l’Association des élèves et étudiants musulmans du Burkina (AEEMB)
« Mais quiconque a les moyens d’y participer doit le faire »
Nous sommes dans une situation à la fois délicate et difficile avec l’augmentation des frais du Hadj qui va au-delà de 2 millions de francs CFA qui n’est pas à la portée de tous les burkinabè. Selon les explications cela est dû au coup élevé du dollar, et de la non subvention de la restauration comme c’était dans les années antérieures. Mais je pense aussi que c’est trop et n’est pas à la portée du Burkinabè lambda. Avec cette hausse, je pense que le taux de participation de pèlerins va baisser, mais tout compte fait je pense que ce sont de nouvelles exigences auxquelles l’ensemble des musulmans doivent travailler à s’apprêter et a pouvoir s’en sortir. Nous attendons de voir la réaction des pèlerins, comme l’information a été donnée il n y a pas longtemps. Je sais que ce n’est pas facile, c’est un problème dans presque tous les pays de la sous-région. Mais je dirai aux pèlerins, que le pèlerinage est l’un des piliers fondamentaux de l’Islam. C’est une épreuve qui demande des efforts supplémentaires, mais quiconque a les moyens d’y participer doit le faire1

Par R.O, J.S, L.R.K
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