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Grève de la faim à Bobo : Les réponses de Seydou au Directeur général de la FILSAH
Publié le samedi 30 mars 2013   |  Burkina 24




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Ce vendredi 29 mars 2013, le Directeur général de la Filature du Sahel (FILSAH), avait appelé, via Burkina 24, le gréviste de la faim de la société, Seydou Ouédraogo, à « surseoir à sa grève de la faim », promettant de le rencontrer. Ayant pris connaissance du message du DG à travers un journaliste de Burkina 24, Seydou Ouédraogo, sans accepter de mettre un terme à sa grève à ce stade des concertations, dit être ouvert au dialogue. Mais sous certaines conditions.

Monsieur Ouédraogo dénonce « une campagne de désinformation »

Pour le secrétaire général des délégués du personnel de la FILSAH, qui observe sa grève de la faim pour interpeller le gouvernement sur la situation déplorable de ses collègues et lui-même, les interventions médiatiques du DG et du Directeur des Ressources Humaines sont une campagne de désinformation : « Ils déclarent sur les médias que je viens régulièrement au travail, pour sous-entendre que je n’observe pas de grève. C’est faute d’arguments. Moi seul je connais ma souffrance et ma détermination à aller jusqu’au bout.

« Je suis affaibli sans pour autant perdre mes mouvements, pour l’instant »

Ce sont les mêmes personnes qui ont lancé un processus de licenciement de M. Ido, délégué du personnel, parce qu’il s’est reposé un jour férié, qui me reprochent de venir accomplir mon travail quand mes efforts me le permettent encore. Le jour viendra peut-être où je ne pourrai plus prononcer un mot. Mais pour l’instant, je suis affaibli sans, pour l’instant, perdre mes mouvements ».

Le gréviste de la faim a par ailleurs rappelé qu’il a été élu à deux reprises par ses collègues, et que c’est « une manipulation que de se servir de quelques travailleurs innocents pour tenter de le discréditer à la télévision nationale. » « Ces travailleurs ont été désignés par le DRH qui leur a dicté ce qu’il fallait dire et l’interview s’est passée en sa présence, donc sous pression », a noté M. Ouédraogo.

La question du poids clairement tranchée

Nous avons cherché à savoir la vérité sur la perte de poids de M. Ouédraogo. « J’avais 84 kilos, et une semaine après, la visite à l’infirmerie a révélé 74 kilos », a déclaré l’intéressé. Sur le champ, nous avons joint au téléphone l’attaché de santé commis au suivi médical du gréviste de la faim. « Je ne connaissais pas son poids le jour où il a entamé sa grève, mais il disait en avoir 84 kilos. Je savais seulement que le 14 juin 2012, lors d’une visite, il pesait 76 kilos. Une semaine après la grève, il pesait 74 kilos », a-t-il révélé.

« Je ne cesserai pas cette grève tant que le gouvernement ne se penchera pas sur la situation des quelque 400 travailleurs de la FILSAH »

Autrement, le DG s’est basé sur le poids de M. Ouédraogo en mi-juin 2012 pour dire qu’il a perdu 2 kilos au lieu de 10. Selon M. Ouédraogo, sa « mise en quarantaine » entre Octobre et mars lui ont permis de prendre du poids. Une source médicale a pu confirmer à Burkina 24 que M. Ouédraogo pesait effectivement 84 kilogrammes, le 21 mars dans la mi-journée.

« Le DG n’est pas ouvert au dialogue »

Rappelant que les délégués du personnel ont entamé des négociations depuis environ deux ans avec la direction générale, sans gain de cause, M. Ouédraogo estime que le DG n’est pas ouvert au dialogue. « Si quelqu’un déclare à qui veut l’entendre que celui qui n’est pas avec lui est contre lui, allez-vous dire que cet homme-là est prêt au dialogue ? » s’interroge Seydou Ouédraogo.

« Si le DG n’a jamais appliqué les conclusions signées de nos négociations à l’inspection du travail, ce n’est pas une promesse de dialogue par téléphone qu’il tiendra »

Il a, par ailleurs, illustré une phrase que le DG ne manquerait pas de prononcer à chaque réunion avec les délégués du personnel : « Celui qui n’est pas d’accord avec ma politique de gestion des ressources humaines, la porte de la FILSAH est grandement ouverte ». Le gréviste a ajouté que même les 10 points de revendications qui ont fait le consensus à l’inspection du travail n’ont jamais été appliqués, d’où le transfert de l’affaire au conseil d’arbitrage de la cour d’appel.

M. Ouédraogo prêt au dialogue, à condition que…

A propos de la commission que le DG, M. Nabolé, a chargé Burkina 24 de transmettre à Seydou Ouédraogo, celui-ci répondra : « Si le DG n’a jamais appliqué les conclusions signées de nos négociations à l’inspection du travail, ce n’est pas une promesse de dialogue par téléphone qu’il tiendra ». « Je ne cesserai pas cette grève tant que le gouvernement ne se penchera pas sur la situation des quelque 400 travailleurs de la FILSAH », a-t-il ajouté. Toutefois, M. Ouédrogo se dit prêt au dialogue avec le DG, à condition que cette négociation se fasse avec tous les délégués du personnel de la FILSAH. « Parce que je ne mène pas un combat personnel, et parce que les choses doivent être transparentes », explique M. Ouédraogo.

Seydou Ouédraogo félicite le Directeur général…

En conclusion, Seydou Ouédraogo a « félicité le DG pour avoir reconnu publiquement que la FILSAH a fait un rendement d’au moins 94 %, malgré toutes les difficultés que vivent les travailleurs ».

En rappel, Seydou Ouédraogo a entamé, depuis le 21 mars 2013, une grève illimitée de la faim pour protester contre le climat qui règne au sein de la FILSAH, et contre notamment le non-respect de la législation du travail dans l’entreprise.

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