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Le Pays N° 5326 du 28/3/2013

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PAQUES 2013 : le chemin de croix, un exercice de piété populaire
Publié le vendredi 29 mars 2013   |  Le Pays




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Le temps de carême… Il est connu chez les catholiques comme une période de sanctification du chrétien, un temps durant lequel les fidèles devront se préparer pour attendre la fête de la résurrection, la Pâques. Au cours de ce temps qui dure 40 jours, il y a un acte de foi important qu’accomplissent les fidèles catholiques et de façon hebdomadaire : le chemin de croix. Qu’est-ce que le chemin croix pour les catholiques ? Que font-ils pendant le chemin de croix ? Quelle est son origine, ce qu’en pensent les religieux ? Voici quelques éléments de réponses.

Chaque vendredi, au sein des paroisses, des Communautés chrétiennes de base (CCB), les chrétiens catholiques, pendant le temps de carême, s’adonnent à ce qui semble être « l’activité phare du temps de carême », le chemin de croix. Il est l’exercice favori des fidèles pendant le temps de carême. Dans les différents quartiers de la ville de Ouagadougou, il n’est donc pas rare de voir certains « six-mètres » pris d’assaut par des groupes de fidèles marchant derrière une croix portée par un enfant de choeur. Selon le Père Joachim Somé, aumônier des étudiants de la paroisse universitaire Saint Albert le Grand de la Rotonde, « c’est le carmélitain Jean Van Paesschen qui a livré, pour la première fois, la trace d’une « via crucis » en 14 stations ». Parmi les pieux exercices destinés à vénérer la Passion de Jésus, peu sont autant estimés par les catholiques comme le chemin de croix ou via crucis. L’Eglise estime qu’il permet de « revivre avec une attention particulière cette ultime étape du chemin parcouru par Jésus durant sa vie terrestre : depuis le Mont des Oliviers, dans le domaine appelé Gethsémani où le Seigneur fut saisi par l’angoisse, jusqu’au Mont du Calvaire où il fut crucifié entre deux bandits, et au jardin où il fut déposé dans un sépulcre neuf, creusé dans le roc ».

Quant au sens du chemin de croix dans l’Eglise, le Père Joachim Somé fait savoir qu’il s’agit « d’un exercice de piété. L’exercice de piété vient du terme latin exercitium qui indique une action qui demande effort et attention ». Le chemin de croix, poursuit le Père Joachim Somé, désigne « l’engagement que le disciple du Christ doit avoir tant dans la pratique de la vertu que dans la pratique de l’oraison ». Il ne devra donc pas se limiter au simple acte du chemin, ni seulement à la méditation mais s’adonner à « une méditation accompagnée d’actes vertueux dans le sens d’imiter le Christ dans sa passion ». Il est constitué de 14 stations (cf. encadré). Sa durée n’est pas déterminée et il est ponctué de prédications, de méditations et de prières, effectuées en s’arrêtant devant chacun des 14 tableaux, crucifix ou autres symboles disposés soit autour de l’église ou d’un lieu attenant (généralement une voie reproduisant la montée vers le Golgotha), soit dans une église. L’Eglise catholique, tout en partageant cette dévotion du chemin de croix, n’en a jamais fait une liturgie proprement dite. Il est par conséquent reconnu par Rome comme une expression de la foi chrétienne et fait partie de ce qu’on appelle « les exercices de piété populaire » que l’Eglise approuve et encourage. L’aumônier des étudiants confirme qu’en effet, le chemin de croix n’est pas un acte liturgique, « c’est un acte de foi, un témoignage de la foi ou encore une respiration de la foi chrétienne ». Le chrétien partage donc, par le via crucis ou chemin de croix, la souffrance endurée par son Sauveur dans une procession de prières et de chants qui font revivre aux fidèles les grandes étapes de la souffrance de Jésus.

L’ultime temps du carême ?

Le temps de carême étant celui des 40 jours (quadragesima) de préparation à Pâques, il est une retraite durant laquelle il est proposé au fidèle de prendre l’exemple du Christ. Pour le droit canonique, « pendant tous les vendredis, à moins qu’ils ne coïncident avec une solennité, on doit observer l’abstinence de viande ou de tout autre aliment déterminé par la conférence épiscopale, on gardera jeûne et abstinence le mercredi des Cendres et le vendredi saint » (code de droit canonique 1251). A ces efforts s’ajoute le chemin de croix chaque vendredi. Il est difficile de parler de chemin de croix sans évoquer le vendredi saint. Le Père Joachim Somé explique : « Le chemin de croix est en rapport avec le vendredi historique que l’Eglise, dans sa piété, appelle le vendredi saint. Le vendredi saint est situé dans la semaine pascale appelée aussi semaine sainte. Il constitue, avec le jeudi saint et le samedi saint, le triduum pascal, c’est-à-dire les trois jours saints où l’Eglise célèbre le mystère de la passion-mort et la résurrection de Jésus Christ ». Le vendredi saint est célébré le dernier chemin de croix avant la Pâques. Voici ce qu’en pense l’aumônier des étudiants : « Ce jour-là, tout chrétien pratiquant doit entrer dans une méditation profonde de la passion du Christ et aussi dans une contemplation du mystère de la croix. C’est le premier jour du jeûne pascal, comme le rappel le concile Vatican II. C’est un jour de jeûne et d’abstinence. Dès le jeudi saint, à la fin de la célébration de la cène, les chrétiens sont invités à entrer dans le grand silence du recueillement et de la prière qui se prolonge jusqu’à la veillée pascale. Le vendredi saint, après la célébration de la passion, les chrétiens sont davantage plongés dans ce silence qui symbolise la domination des ténèbres, et surtout le silence du tombeau qui doit couvrir toute la journée du samedi saint. Les fidèles ne doivent donc pas être très agités au point de tomber dans la distraction ou d’être déjà dans l’euphorie de la fête. Cependant, dans le silence et le recueillement, ils doivent pouvoir préparer la grande joie qui va s’éclater à la vigile pascale ». Il faut donc faire attention, prévient le Père Joachim Somé. Entre la préparation de la fête et le climat de recueillement du vendredi saint, il y a un effort à faire. Il laisse entendre qu’il ne faut pas non plus tenir des « attitudes doloristes » mais de vivre pieusement dans la foi et surtout avoir les yeux rivés sur le jour de Pâques « où l’Eglise contemple le Christ ressuscité dans une grande joie ». A en croire l’aumônier, le Père Joachim Somé de la paroisse universitaire de la Rotonde, cette manière de célébrer ces trois jours a évolué car le chrétien, dans le temps, célébrait ce mystère en une nuit, la vigile pascale.

Les 14 stations du chemin de croix

1. Jésus est condamné à être crucifié 2. Jésus est chargé de sa croix 3. Jésus tombe pour la première fois sous le poids de la croix 4. Jésus rencontre sa mère 5. Simon de Cyrène aide Jésus à porter sa croix 6. Véronique essuie le visage de Jésus 7. Jésus tombe pour la deuxième fois 8. Jésus rencontre les femmes de Jérusalem qui pleurent 9. Jésus tombe pour la troisième fois 10. Jésus est dépouillé de ses vêtements 11. Jésus est cloué sur la croix 12. Jésus meurt sur la croix. 13. Jésus est détaché de la croix et son corps est remis à sa mère 14. Le corps de Jésus est mis au tombeau

N B : le nombre de stations a longtemps été variable, mais il est fixé à 14 depuis le XVIIe siècle

Poème : Victime Expiatoire

En donnant son corps et son sang en plénitude, Il nous invite tous à faire autant pour la multitude. En ne renonçant pas à la mort qui le malmène, Il donne ainsi naissance à la très sainte Cène.

Son pardon sincère à celui qui l’a trahi, Est signe aux yeux de tous qu’il est Rabi. Choisir de le vendre rien que pour amasser de l’argent, Il choisit de se rendre pour ramasser nos actes insolents.

Arrêté à Gethsémani pendant sa prière, Ses disciples le fuient tous par derrière. Et avant que l’aimé ne revienne à la raison, Le mâle de la poule a chanté la dernière.

Auditionné sans défense devant les grands prêtres, Indexé avec menace comme étant le grand traître, Frappé à la joue mais toujours resté impavide, Il confirme qu’il est fils de Dieu et roi que David.

Livré sans scrupule à la vindicte populaire, Il devient caution pour la libération d’un impopulaire. Condamné injustement et fatalement à la mort, C’est justement la preuve d’une justice sans remords.

Sur le chemin très torturant du calvaire, Ce sont nos actes douloureux et pervers Qu’il porte sur ses épaules d’innocence Afin de nous sauver de la potence.

Quand il succombe sous le poids de la croix, Ce sont les péchés d’un monde aux abois. Quand il se relève et reprend ses forces, C’est notre condition humaine qu’il renforce.

Au Golgotha, dépouillé de ses vêtements, Il met à nu le prix de nos agissements. Cloué cyniquement sur la croix, Il trace pour notre salut la voie.

Mort gracieusement aux yeux des méchants, Il promet humblement les cieux aux croyants. Ressuscité triomphalement par la main du Père, Il donne et laisse largement la paix à notre terre.

Anselme Dipama

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