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Le Pays N° 5326 du 28/3/2013

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EL HADJ Noufou Ouedraogo (ancien président de l’ASFA-Y et des supporters) : « Je pars sans rancune »
Publié le vendredi 29 mars 2013   |  Le Pays


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© Le Pays par DR
EL HADJ Noufou Ouedraogo (ancien président de l’ASFA-Y et des supporters)


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Avec lui, nous pouvons échanger pendant des heures interminables sur un sujet qu’il adore tant, le football. El Hadj Noufou Ouédraogo, ancien président de l’ASFA-Y et du Comité national de soutien aux Etalons, a décidé, lors d’une conférence de presse tenue le 7 mars 2013 à Ouagadougou, de prendre sa retraite du milieu du football. Quelques jours après, nous avons abordé avec lui, plusieurs sujets le concernant dans le milieu du football. Qui savait par exemple que Noufou Ouédraogo a été footballeur à l’USY et au RCB ? Difficile de le savoir pour de nombreux jeunes puisqu’il n’a pas marqué son époque comme il le dit lui-même. Du wack à la tricherie en passant par ses brouilles avec d’autres dirigeants et ses relations avec le président du Faso, Blaise Compaoré, El Noufou Ouédraogo parle de tout cela sans détour.

Le Pays : Comment pouvons-nous expliquer votre décision de prendre votre retraite du milieu du football ?

Noufou Ouédraogo : En 1995, j’ai créé le Comité national de soutien aux Etalons et j’ai eu la chance de travailler avec cinq ministres des Sports, voire quatre à cinq présidents de la Fédération burkinabè de football (FBF). Je n’ai jamais été convoqué par la Cour des comptes et mon bilan a toujours été positif. L’ancien ministre des Sports, Jean-Pierre Palm, avait convoqué, en son temps, le comité que je dirigeais et la coordination de Mahamadi Kouanda afin qu’on puisse créer une union des supporters pour travailler ensemble. Je n’ai pas hésité un seul instant à y adhérer et j’ai été nommé président d’honneur à vie chargé de la mobilisation et de l’animation de l’Union nationale des supporters des Etalons (UNSE). Je n’ai eu aucun problème avec les présidents qui se sont succédé à la tête de l’UNSE, à savoir Soumaïla Ilboudo, Georges Marshall et Yacouba Jacob Barry. De 1995 à aujourd’hui, cela fait quand même beaucoup et lorsque nous étions en Afrique du Sud pour la CAN 2013, je me suis réconcilié avec l’entraîneur Drissa Traoré « Saboteur » et Dieu avait bien fait les choses puisque c’est dans ce pays que nous avons eu des problèmes. Mais auparavant, en 1995 avant de me rendre à la Mecque pour le pèlerinage, j’ai envoyé des gens le voir pour lui demander pardon et Saboteur a dit qu’il n’y avait pas de problème et à mon retour, il est venu me saluer. Je tiens à dire que je n’ai jamais vu les Burkinabè autant mobilisés comme récemment en Afrique du Sud. Par rapport à cette décision d’aller à la retraite, j’ai encore en mémoire cette phrase qui dit ceci : « Il faut quitter les choses avant qu’elles ne te quittent ». Actuellement, j’ai 73 ans et je n’arrive plus à parcourir tout le Burkina comme à une certaine époque et c’est donc le moment pour moi de laisser la place aux jeunes mais, je reste disponible pour ceux qui me solliciteront pour des conseils. C’est ainsi que j’ai écrit au ministre des Sports et des loisirs pour annoncer ma retraite de l’UNSE et j’en ai fait de même au président de la FBF dont je suis un des conseillers. Je pars sans rancune avec qui que ce soit dans le milieu du football.

Pensez-vous avoir réalisé tous vos projets avant de prendre cette retraite ?

J’ai effectivement des projets, qui sont au nombre de quatre, que je voudrais réaliser avant d’abandonner définitivement la famille du football. Dans un premier temps, je voudrais m’occuper de mes affaires pour pouvoir nourrir ma famille, ensuite tout mettre en œuvre pour que mon centre Naaba Kango puisse produire de grands footballeurs professionnels qui pourront jouer en équipe nationale et que j’y gagne aussi ma vie. J’ai un projet d’organisation d’un match de gala entre les Silures de Bobo-Dioulasso et le Kadiogo dont 60% des recettes iront à la famille de feue Maman Kadiogo et 40% à celle de feu Jacques Yaméogo qui ont tout donné au football alors que nous n’avons rien à leur donner en tant que supporter. Enfin, je veux organiser un tournoi qui va regrouper l’USY de Ouahigouya qui est ma région natale, le RCB, l’EFO et l’ASFA-Y afin de remercier les supporters pour tout ce qu’ils ont fait pour moi. J’ai connu la déception en football mais, il m’a aussi procuré du plaisir, de la joie et permis de rencontrer des grands dirigeants du football dont le Français Bernard Tapie, les Ivoiriens Simplice Zinsou de l’Africa sports et qui était de la CAF, Me Roger Ouégnin de l’ASEC Mimosas, le président de la CAF, Issa Hayatou, l’Italien Silvio Berlusconi et c’était avec ce dernier que nous devrions nouer un partenariat avec le centre Naaba Kango. Je saisis cette opportunité pour remercier le président de la CAF parce que j’ai reçu une décoration de l’instance du football africain et lors de la dernière CAN en Afrique du Sud, j’avais au moins dix tickets VIP pour tous les matchs et j’aimerais aussi remercier votre confrère le Malien Djibril Traoré (NDLR : il est membre de la commission média de la CAF). A titre exceptionnel, je voudrais remercier le président du Faso, Blaise Compaoré, qui m’a soutenu (NDLR : il insiste sur le verbe soutenir) et sa majesté le Moro Naaba. Je rappelle qu’avant le match contre la Centrafrique, qualificatif pour la CAN 2013, j’étais allé voir le Moro Naaba, qui est notre grand-père dans la tradition, assisté de ses ministres et à qui j’ai demandé comment on fait. Il a réagi en disant ceci : « Noufou, avec la bénédiction de nos ancêtres, je te donne la route et fais ce que tu peux pour qu’on gagne le match ». Après le match, le président du Faso et le Moro Naaba m’ont appelé pour me dire, « Ne y tuuma » (félicitations) et cela veut dire beaucoup de choses. Le Moro Naaba m’a aussi dit « Wend na yô » (que Dieu te paie). Tout cela n’a pas de prix et nous avons fait tout ce que nous pouvions. Maintenant, il est temps de partir.

« J’étais ailier droit et quand je touchais le ballon, vous ne pouvez qu’être content »

Vous déclarez avoir été footballeur mais, comment pouvons-nous prouver cela puisqu’ils sont nombreux à ne pas le savoir ?

J’ai toujours dit que vous allez vérifier toutes les licences du district de Ouagadougou à l’époque et vous ne verrez jamais mon nom quelque part parce que deux joueurs évoluaient avec la même licence. C’était moi-même Noufou Ouédraogo et Namgniga qui vit présentement à Ouahigouya et qui a aussi joué en équipe nationale. Par contre, je n’ai pas été international. Il arrivait qu’en fonction des matchs, Adama Traoré « Dakarois », qui fut ancien gardien et entraîneur de Yatenga club, changeait nos photos sur la même licence mais, Namgniga était meilleur que moi. Arrivé à Bobo-Dioulasso, le président Namogo m’a confié à Karamoko Sall et c’est ainsi que j’ai joué au Racing club de Bobo aux côtés des joueurs comme Mamadou Sidibé « Petit Madou » qui a été un grand parmi les grands footballeurs du Burkina. Mais, mon métier ne me permettait pas d’être un grand joueur puisque j’étais mécanicien dans la perspective d’être chauffeur pour chercher à gagner ma vie et je pouvais faire deux à trois semaines sans me rendre aux entraînements sinon, j’étais ailier droit et quand je touchais le ballon, vous ne pouviez qu’être content. Dès que j’ai eu mon permis de conduire en 1959-1960, je suis allé en Côte d’Ivoire et je n’ai aucun regret aujourd’hui. Il faut rappeler qu’à l’époque, nous quittions Ouahigouya en camion benne pour venir jouer à Ouagadougou et la voie n’était pas bitumée. Nous avions droit à une bouteille de Soda pour deux joueurs et étions heureux de boire l’eau de robinet à la fin du match puisque nous ne connaissions pas ça. Je me rappelle qu’une fois, nous étions menés par la Jeanne d’Arc (aujourd’hui ASFA-Y) à Ouagadougou par 3 buts à 0 au cours de la 1re période et nous avions mis 5 buts lors de la 2e partie. Une situation s’est produite lorsque nous avions inscrit un 6e but puisque le président de l’ASFA-Y, Maxime Ouédraogo, s’est levé dans la tribune et a dit « jamais » et le but a été refusé.

Il semble qu’à l’époque, les gens faisaient beaucoup le « wack ».

Est-ce qu’on connaissait le wack ? Sinon je sais qu’il y en avait quand même. Mon équipe, le Stade du Yatenga, avait un match contre l’EFO en demi-finales de la coupe du Faso et une personne nous a demandé de lui envoyer un charognard vivant et après avoir fait ce qu’il devait faire, il nous a dit que si nous attrapions le charognard jusqu’à la fin du match, l’adversaire ne pouvait nous battre. Nous avions confié le charognard à un de nos éléments qui a été ministre et dirigeant du Stade du Yatenga mais, je ne vous donnerai pas son nom. Nous menions par 2 buts à 0 lors de la 1re partie et à environ cinq minutes de la fin du match, celui qui tenait le charognard a voulu prendre quelque chose et l’oiseau s’est envolé. L’EFO a finalement marqué 3 buts pendant ces dernières minutes et gagné le match.

Comment pouvons-nous comprendre qu’un bon croyant en Dieu comme vous puissiez croire au wack ?

Personnellement, je crois. Mais ce sont les gens qui transforment le nom. Lorsque les musulmans, les catholiques, les protestants et les coutumiers demandent quelque chose, ils font référence à Dieu. Tous demandent à Dieu avec leur chapelet ou autre chose de les aider pour faire ceci ou cela et pour moi, tout ce qu’on fait, c’est le wack. Le musulman s’asseoit avec son chapelet pour prier, sollicitant Dieu avec la promesse de payer après, pendant que le catholique participe à une messe pour demander quelque chose à Dieu, et pour la tradition, on prend un poulet ou une chèvre pour accomplir un rite afin que Dieu réagisse favorablement en promettant de revenir faire un don. Lors de la dernière CAN en Afrique du Sud, nous étions autour de cinquante musulmans qui prions par exemple à partir de 22h jusqu’à 2h du matin et il y en a qui faisaient le jeûne après un match et les catholiques organisaient des messes. Si vous entendez une personne vous dire qu’il n’y a pas de wack, c’est qu’elle vous trompe puisqu’elle-même ira faire cela derrière vous. Il y a même des joueurs qui disent ne pas faire le wack. Quand nous partions en Angola pour la CAN 2010, il y avait cinq marabouts dans l’avion pour les joueurs. Demandez à l’ancien président de la Fédération ivoirienne de football (FIF), Jacques Anouma, ce qu’ils ont fait dans leur vestiaire pour battre les Etalons ici à Ouagadougou lors des éliminatoires jumelées CAN et Coupe du monde 2010. Ils ont tué une chèvre le jour du match et les joueurs ont marché sur le sang avant de sortir et je ne sais pas où était notre sécurité. C’est le manager des Eléphants à l’époque, Kaba Koné, que je connais bien qui m’a fait cette révélation en me disant que son wack a pris le dessus sur le mien.

Qu’est-ce qui s’est réellement passé entre Saboteur et vous pour que vous parliez d’un moment fort de réconciliation entre vous en Afrique du Sud ?

Avec Saboteur, nous avions bien travaillé jusqu’à la qualification des Etalons pour la CAN de 1996 en Afrique du Sud mais, avant de s’y rendre, il y avait déjà une division au sein de la famille du football burkinabè. On ne se saluait pas, même avec les joueurs, puisque Saboteur refusait qu’on les approche. Après les deux premières défaites à la CAN face à la Sierra Leone et la Zambie, nous avions dit que trop, c’est trop et les supporters ont décidé de se rendre à l’hôtel de l’équipe, mais il y avait la sécurité et même que le ministre des Sports, le colonel Joseph André Tiendrebéogo, et le président de la FBF, le colonel Mohamed Souley, ont tout mis en œuvre pour ne pas que nous approchions le groupe. Malgré tout, nous avions exigé le départ de Saboteur et c’est son adjoint feu Calixte Zagré qui l’avait remplacé. J’étais le meneur et j’en étais conscient. Dans ces conditions, c’est moi qui dois aller vers Saboteur pour lui demander pardon et nous nous sommes réconciliés en Afrique du Sud où notre mésentente avait commencé.

« Je n’ai aucun autre bulletin de vote si ce n’est celui de Blaise Compaoré »

Mais, comment avez-vous géré cette situation depuis 1996 puisqu’entre-temps, il était revenu à la tête des Etalons sous l’ère du président de la FBF Seydou Diakité et vous étiez toujours avec les supporters ?

Nous nous saluons mais, les relations n’étaient pas bonnes. C’était lors d’une rencontre entre le ministre des Sports et des loisirs, le colonel Yacouba Ouédraogo, et les supporters à la CAN 2013 que j’ai publiquement pris la parole. J’ai dit que c’est ici en Afrique du Sud que mes problèmes avec Saboteur ont commencé à cause des Etalons mais, que tout est fini et nous repartons sur de bonnes voies et que nous allions ramener le trophée au Burkina même si nous étions à un pas de réaliser ce rêve. C’est le courage d’un homme d’avouer et reconnaître publiquement son tort et prôner la réconciliation.

Comment expliquez-vous qu’il y ait eu à un moment deux structures de soutien aux Etalons dont l’une dirigée par vous et l’autre par Mahamadi Kouanda ?

Il faut situer les choses puisque Mahamadi Kouanda est venu nous voir pour que nous puissions travailler ensemble et cela est normal. Mais je n’étais pas d’accord avec sa proposition puisqu’il demandait à ce qu’on se sépare de certaines personnes qu’il remplacerait par ses hommes. Je lui ai fait savoir que les choses ne fonctionnent pas ainsi et j’ai proposé la tenue d’une assemblée générale au cours de laquelle, nous allons mettre en place un bureau consensuel. C’est à l’issue de tout cela qu’il est allé créer sa coordination mais, Kouanda ne devait pas le faire puisque c’est le Premier ministre Kadré Désiré Ouédraogo qui avait mis en place la coordination pour soutenir les Etalons à la CAN 98. C’est après celle-ci que les autorités ont décidé de mettre en place le Comité de soutien aux Etalons qui était un démembrement de la FBF à travers son article 57 avec comme président Franck Compaoré, membre de la FBF et n’étant pas membre de celle-ci, j’étais le vice-président chargé de la mobilisation et de l’animation. Par la suite, le ministre des Sports et des loisirs, Jean-Pierre Palm, m’a rencontré de même que Mahamadi Kouanda. Ce dernier m’a demandé après de le laisser diriger parce qu’il disait vouloir faire sa politique. Je lui ai fait ma proposition qu’il n’a pas approuvée. Je ne sais pas quel accord il avait avec le ministre Jean-Pierre Palm mais, ce dernier avait déclaré qu’il a l’aval du chef de l’Etat pour que tous les supporters des Etalons soient dans un même et unique bureau. Mahamadi Kouanda a tout essayé mais comme Jean-Pierre Palm est « bandit » comme lui et lorsque deux « bandits » se rencontrent, ils ne peuvent que se flinguer. Entre-temps, il disait avoir suspendu ses activités et qu’il a finalement dissout sa coordination sous l’ère du colonel Yacouba Ouédraogo qui est un rassembleur. Mais, je tiens à préciser qu’il n’y a jamais eu cette assemblée générale où il a été élu président d’honneur de l’UNSE ni même conseiller de l’actuel président de la FBF puisque les conseillers que nous sommes avons tenu des réunions à plusieurs reprises sans qu’on nous dise qu’il en fait partie.

Pourquoi n’arrivez-vous pas à vous entendre ?

Je ne vois pas pourquoi nous avons un problème. Certainement que nous n’avons pas le même but à travers les supporters parce que Mahamadi Kouanda est un politicien pendant que moi, je suis un commerçant et je ne vois pas où nous allons nous rencontrer.

Comment expliquez-vous qu’en tant qu’opérateur économique, vous n’avez pas de problème dans vos affaires avec le parti au pouvoir alors que vous avez toujours clamé votre militantisme au RDA ?

Je ne sais pas si vous êtes venu pour qu’on parle de football ou de politique. Je vous informe que je suis recensé au RDA mais, tant que le président du Faso, Blaise Compaoré est au pouvoir, je n’ai aucun autre bulletin de vote si ce n’est celui de Blaise Compaoré. Au RDA tout comme au CDP, on me connaît pour ça et c’est ce qui explique que lors des campagnes et votes des législatives et municipales, je reste tranquille chez moi. Par contre, quand il s’agit de la présidentielle, je m’investis à fond pour son élection. Nous pouvons mettre des années sans nous voir et lorsque nous nous rencontrons, nous échangeons sur la vie, le football mais jamais, le président Blaise Compaoré ne m’a parlé de politique.

A ce sujet, le président Blaise Compaoré, dit-on, vous a beaucoup aidé à reprendre vos affaires lorsque celles-ci ne marchaient plus.

Si le président Blaise Compaoré m’a aidé, c’est un Burkinabè qu’il a soutenu. Je veux qu’une personne lève le petit doigt et dise qu’elle a pu rencontrer le président du Faso par rapport à son problème et celui-ci ne l’a pas aidé.

« En 2002 au Mali, des gens ont fait des sacrifices pour que les Etalons perdent »

On raconte qu’il est difficile pour les entraîneurs de travailler avec vous au centre Naaba Kango parce que vous les changez à votre guise au résultat du tournoi de la solidarité dont vous êtes le promoteur.

Ce n’est pas vrai. Je n’aime pas une personne qui a un parti pris comme par exemple avoir ses joueurs préférés dans un groupe. On demande de la formation à un entraîneur de centre et lorsque les jeunes jouent, on doit savoir qu’ils appartiennent à un centre de formation et les résultats au tableau d’affichage ne comptent pas. Au Burkina, il n’y a pas ce centre de formation qui paie mieux que le mien et nous ne pouvons pas mettre autant de moyens sans pouvoir sortir au minimum trois joueurs pour des clubs au niveau national. Cela veut dire que les enfants n’ont rien appris et c’est ce qui explique que je me suis tourné vers un Européen et aujourd’hui, on peut être satisfait du travail déjà effectué.

Avec lequel des ministres des Sports, vous vous êtes mieux entendus pendant votre parcours de dirigeant ?

J’ai travaillé avec les ministres Théodore Kilimité Hien, Joseph André Tiendrébéogo, le général Ibrahim Traoré, René Emile Kaboré, Toundoun Cessouma, Jean-Pierre Palm et maintenant le colonel Yacouba Ouédraogo. Je souhaite qu’il y ait une table ronde avec tous ceux qui s’agitent aujourd’hui autour de notre football parce que lors de la CAN 2002 au Mali, des gens qui se réclamaient supporters étaient venus en Patrol avec des marabouts pour faire des sacrifices sur le pont de Markala afin que les Etalons perdent. A la CAN 2012 à Malabo, j’ai eu la chance d’être avec le général Honoré Traoré, le ministre des Sports et des loisirs, le colonel Yacouba Ouédraogo, Mahamadi Kouanda et bien d’autres personnes au salon d’honneur de l’aéroport. J’ai dit au ministre que dans la vie, il faut être croyant et savoir pardonner sinon, le général Honoré Traoré ne serait pas assis avec certaines personnes d’entre nous dans le salon d’honneur de l’aéroport de Malabo pour ce qu’ils ont fait au Mali alors qu’il était président de la FBF. Toute chose a un temps parce que chacun sait ce qu’il a fait. Le général Honoré Traoré a répondu que le pardon coûte cher et je pardonne. Nous avons tout vu en football et tous les ministres étaient les mêmes pour moi.

Et les présidents de la FBF ?

Nous avons bien travaillé avec tous les présidents qui se sont succédé jusqu’à présent à la tête de la FBF. Lorsqu’ils n’arrivaient pas à résoudre nos problèmes, ils ne nous décevaient pas et il n’y a pas ce président de la FBF avec lequel, j’ai pris de l’argent mais, quand il s’agit des problèmes de supporters, nous nous tournions vers notre ministère de tutelle. Je vais prendre l’exemple sous le mandat de l’ancien président Seydou Diakité, également ancien président de l’ASFA-Y qui est mon fils et lorsque nous avions à gérer certains matchs, j’appelais son vice-président Salif Kaboré, ancien président de l’EFO, qui a logé derrière chez moi. Ce dernier prenait-il l’argent avec Seydou Diakité ? Etait-ce pour la FBF ou pour lui ? Je ne saurai vous le dire. Il y avait un match contre l’Afrique du Sud (NDLR : éliminatoires jumelées coupe du monde et CAN 2006) et une personne nous a dit que nous pouvions le gagner mais, il fallait un certain montant et avant une certaine heure. J’en ai fait le point à Salif Kaboré qui m’a dépêché un membre de la FBF avec une enveloppe et nous avons gagné le match par 3 buts à 1.

Quelle a été la plus grande déception dans votre parcours ?

Il y en a eu trois. En 63-64, j’étais rentré de mes congés en Côte d’Ivoire et l’USY avait un match contre l’EFO qui avait gagné par 3 buts à 1 en demi-finales de la coupe du Faso, pour lequel on me demandait de jouer mais j’ai refusé. Ensuite, quand l’EFO a battu l’ASFA-Y en finale de la coupe du Faso à Ouahigouya et enfin lorsque l’Egypte a défait le Burkina par 2 à 0 en demi-finales de la CAN 98 à Bobo-Dioulasso.

Et la plus grande joie ?

Le football m’a procuré beaucoup de joie. J’ai eu du plaisir à battre l’EFO par 3 buts 0 avec l’ASFA-Y pour remporter la 1re fois la coupe des Leaders. J’étais aussi heureux d’une victoire du RCB devant l’EFO par 12 buts à 1 en coupe nationale de même que la belle victoire des Etalons cadets à la CAN de leur catégorie en 2011 et le titre de vice-champions d’Afrique remporté par les Etalons à la dernière CAN en Afrique du Sud.

Et si tout cela était à refaire, seriez-vous prêt à recommencer ?

J’allais demander à Dieu de me donner les moyens pour faire beaucoup plus, construire beaucoup de mosquées et ce qui me tient à cœur, c’est d’aider les personnes en situation difficile.

Qu’est-ce que vous auriez aimé dire que nous n’avons pas pu aborder ?

Je demande aux Burkinabè de se mobiliser davantage derrière les Etalons, en laissant de côté, la jalousie, les mesquineries pour que notre football puisse aller encore plus loin. Que Dieu le Tout-Puissant continue de nous donner la paix pour que chacun de nous puisse diriger son projet et qu’il nous donne longue vie de même qu’au président du Faso, Blaise Compaoré, et au Moro Naaba.

Propos recueillis par Antoine BATTIONO

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