Développer une meilleure connaissance des marchés de travail ruraux et des stratégies d’insertion des jeunes ruraux. C’est la vision du projet « Emplois des jeunes ruraux et migration en Afrique de l’Ouest » initié par le Centre d’études, de documentation et de recherches économiques et sociales (CEDRES au Burkina), l’Initiative prospective agricole et rurale (IPAR au Sénégal) et l’Association de recherche et de formation en anthropologie des dynamiques locales (MISELI au Mali) et dont le lancement officiel au Burkina a eu lieu le vendredi 22 mars 2013 à Ouagadougou.
La question de l’emploi constitue une préoccupation majeure pour de nombreux Etats qui la placent au centre de toute perspective de développement en termes de politiques économiques. Selon des travaux de recherche, il ressort que les pays d’Afrique subsaharienne et particulièrement ceux de l’Afrique de l’Ouest sont confrontés simultanément à deux défis majeurs que sont : une transition démographique inachevée et une transition économique embryonnaire. Afin de développer une meilleure connaissance des marchés de travail ruraux et des stratégies d’insertion des jeunes ruraux, il a été initié le projet « Emplois des jeunes ruraux et migration en Afrique de l’Ouest » (EJMAO) par trois structures de recherche de la sous-région. Ce sont le Centre d’études, de documentation et de recherches économiques et sociales (CEDRES au Burkina), l’Initiative prospective agricole et rurale (IPAR au Sénégal) et l’Association de recherche et de formation en anthropologie des dynamiques locales (MISELI au Mali). Si le lancement international s’est déroulé à Dakar en septembre 2012, au Burkina, il a été lancé officiellement le 22 mars dernier à Ouagadougou. Il s’agissait au cours de cet atelier d’impliquer les partenaires nationaux et de susciter leur participation active dans la conception, la mise en œuvre et le suivi du projet EJMAO au Burkina.
Le directeur du CEDRES, Pr Taladidia Thiombiano indique que le problème de l’emploi des jeunes n’a pas encore trouvé de solution et c’est ce qui justifie cette recherche qui porte sur le Burkina, le Mali et le Sénégal. L’objectif est d’analyser le marché du travail en milieu rural et de fournir aux autorités politiques des résultats de recherche pour la formulation de politiques d’emploi des jeunes ruraux. Il souligne qu’une chose est d’identifier un problème et une autre est d’en trouver des solutions adéquates parce que les problèmes que pose l’état actuel de l’emploi des jeunes ont été identifiés mais, jusqu’à présent, les solutions pour y remédier ne sont pas encore véritablement trouvées. Pour le ministre de la Jeunesse, de la Formation professionnelle et de l’Emploi, Dr Basga Emile Dialla, une politique de promotion de l’emploi des jeunes qui ne prend pas en compte à la fois les attentes des jeunes, leurs stratégies d’insertion et les meilleures connaissances produites au plan scientifique, ne peut véritablement pas avoir d’impact durable. C’est dans ce sens qu’il souhaite l’implication effective et permanente des différents acteurs aux étapes clés du processus de promotion des jeunes. Le Pr Taladidia Thiombiano relève que la recherche des solutions sera efficace dans l’unique mesure où elle est éclairée par une intelligence du contexte et une imagination capable des combinaisons et des projections les plus fertiles.
