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Burkina : la garde présidentielle toujours déterminée à obtenir le départ du Premier ministre
Publié le samedi 4 juillet 2015  |  AFP
25è
© présidence CI par DR
25è Sommet ordinaire des Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Union Africaine (UA): Le président Ouattara a échangé avec le Premier Ministre Isaac ZIDA
Dimanche 14 juin 2015, à Johannesburg (Afrique du Sud). En marge du 25è Sommet ordinaire des Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Union Africaine (UA), le Président de la République, SEM Alassane Ouattara, a échangé avec le Premier Ministre de la Transition Isaac ZIDA.




Ouagadougou - Le Régiment de sécurité présidentielle (RSP), l'ancienne garde prétorienne du président Blaise Compaoré, se disait toujours vendredi déterminé à obtenir le départ du Premier ministre burkinabè, Isaac Zida, avec qui il est en conflit ouvert.
"On ne transigera pas avec le départ du Premier ministre qui, pour ses intérêts personnels, nous fait porter de funestes projets" de complot contre lui, a déclaré à l'AFP un haut responsable du RSP sous couvert d'anonymat, qui a dit à l'inverse "faire confiance au président" Michel Kafando.
"Le problème n'est pas de remettre la transition (démocratique) en cause (...) Nous voulons que les élections se tiennent le 11 octobre avec un autre Premier ministre civil", a-t-il poursuivi.

Les relations sont tendues entre le RSP, considéré comme le bras armé de l'ex-président Blaise Compaoré --renversé en octobre par la rue après 27 ans de règne-- et M. Zida, dont il est pourtant le numéro 2.
Les éléments de la RSP "sont en attente. Il y en a qui ne sont pas repartis chez eux depuis", affirme un autre officier, souhaitant qu'une solution soit trouvée afin que "la tranquillité revienne dans la caserne".
Le gouvernement burkinabè a affirmé jeudi qu'un complot contre le Premier ministre Isaac Zida et fomenté par des membres de la garde présidentielle avait bien été déjoué il y a quelques jours.

Cette thèse est battue en brèche par plusieurs officiers du régiment controversé, qui accusent M. Zida d'avoir "inventé" de toutes pièces "un faux complot contre sa personne afin de créer des troubles et de se maintenir au pouvoir".
Plusieurs personnalités de la société civile, interrogées par l'AFP, ont également émis des doutes sur un tel scénario, et une source diplomatique évoquait mardi l'hypothèse d'un "truquage".

Les autorités de transition doivent rendre les rênes du Burkina Faso à un exécutif élu à l'issue de la présidentielle dont le premier tour est prévu pour le 11 octobre.
Une dizaine de soldats du RSP ont été mis aux arrêts mardi pour avoir tiré la veille au soir des coups de feu en l'air dans l'enceinte de leur caserne.

Ces tirs, brefs, se sont produits après que le chef et deux gradés du Régiment ont été interrogés par la gendarmerie dans la journée de lundi.
Vendredi, le Cadre de concertation de partis politiques (CCPP), qui réunit les partis de l'ancienne opposition à Blaise Compaoré, à "condamné fermement" les "agissements irresponsables" du RSP, qui s'érige en "perturbateur de la transition".

Ses "interventions intempestives" apportent "des arguments de poids" à "ceux qui pensent qu'il faut au plus tôt revoir son statut, ses missions et sa localisation dans l'enceinte du palais présidentiel", a ajouté le CCPP.
"Aucune unité militaire ne peut se proclamer d'élite si elle refuse toute discipline et si elle ne conçoit pas son rôle et son action dans le cadre de l'intérêt du peuple", a-t-il commenté.
En décembre, le Premier ministre avait publiquement réclamé la dissolution "pure et simple" du RSP.

Mais début février, ce corps d'élite, dont les 1.300 hommes sont considérés comme les mieux formés de l'armée burkinabè, avait provoqué une brève crise politique en exigeant sa démission, le contraignant à changer d'avis.
Le RSP est accusé d'être impliqué dans des assassinats politiques comme celui du journaliste Norbert Zongo à la fin des années 1990.



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