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Crash du vol d’Air Algérie: dysfonctionnements "accablants" (avocat victimes)
Publié le vendredi 3 juillet 2015  |  AFP
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© aOuaga.com par A.O
Crash du vol AH 5017 : 17 restes de victimes rapatriés au Burkina
Mardi 13 janvier 2015. Ouagadougou. Aéroport international. Les restes de 17 des 28 victimes burkinabè du crash du 24 juillet 2014 du vol AH 5017 d`Air Algérie (116 victimes au total) sont arrivés de France pour être inhumés après des tests ADN




Paris - Les dysfonctionnements révélés par l’enquête judiciaire sur l’accident de l’avion d’Air Algérie qui avait fait 116 morts en juillet 2014 au Mali sont "accablants" pour la compagnie algérienne et Swiftair, auprès de qui l’avion avait été affrété, a déclaré vendredi à l’AFP l’avocat de victimes, Me Bertrand Courtois.

"Il y a eu une succession d’erreurs, de maladresses et d’incompétences qui, à la fin, coûtent cher", a estimé de son côté la présidente de l’association des victimes françaises, AH5017 Ensemble, Sandrine Tricot, contactée par l’AFP.

Comme l’a révélé Le Figaro, les familles des victimes ont été reçues mardi par les juges d’instruction en charge de l’enquête à Paris. "Nous avons été un peu abasourdis", résume Sandrine Tricot.

Le vol Ouagadougou-Alger s’était écrasé le 24 juillet 2014 dans le nord du Mali. Le McDonnell 83, affrété par Air Algérie auprès de la compagnie espagnole de leasing Swiftair, transportait 110 passagers, dont 54 Français, des Burkinabè, des Libanais, des Algériens et six membres d’équipage, tous Espagnols.

La cause principale de l’accident, déjà révélée par le Bureau d’enquêtes et analyses (BEA), réside dans la non-activation par les pilotes du système d’antigivre des moteurs, ce qui a pu provoquer le décrochage de l’avion.

Les familles ont aussi appris que le pilote a tenté de maîtriser l’inclinaison de l’avion en tirant le manche vers lui, alors qu’il aurait dû le pousser en avant, explique la présidente de l’association.

D’autres éléments troublent les familles des victimes: si le pilote et le copilote avaient respectivement 12.000 et 7.000 heures de vol à leur actif, tous deux étaient des saisonniers, exerçant ce métier durant six mois de l’année, et ils n’avaient volé qu’une fois en Afrique. "Il s’agit pourtant d’une zone où la météorologie est difficile", estime l’avocat, qui représente les proches de 52 victimes.

Autre question aux yeux des victimes: pourquoi n’y avait-il pas à Ouagadougou de personnel au sol spécialisé dans les avions McDonnell Douglas, ce qui a ajouté une charge de travail à l’équipage, selon la présidente de l’association.

"Pourquoi le plan de vol a changé avant le décollage?", demande aussi Sandrine Tricot.

Enfin, les conversations avec la tour de contrôle se sont déroulées en français, une langue que ne maîtrisaient pas les pilotes espagnols, selon une source proche du dossier, qui précise que "cela a pu créer un contexte de stress".

"Tous ces indices et ces éléments, s’ils sont confirmés plus en avant dans le cadre de l’enquête, sont accablants pour Air Algérie et Swiftair", a commenté Me Courtois, qui défend aussi l’association des victimes.

"Nous attendons une pleine coopération de l’Algérie et d’Air Algérie, qui n’est pas acquise aujourd’hui", relève aussi l’avocat. Selon la présidente de l’association de victimes, "les juges n’ont même pas encore pu récupérer le contrat qui lie Air Algérie et Swiftair".

Selon une source proche du dossier, les juges attendent le retour d’une commission rogatoire internationale (CRI) auprès de l’Algérie. Lors de la réunion, les deux magistrates ont aussi annoncé que de nouvelles CRI seraient nécessaires, aux États-Unis à propos de la fabrication des avions, et en Espagne à propos de la formation des pilotes.


arb/sva/sd


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