Institut 2iE : la gestion du directeur général décriée

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Publié le jeudi 2 juillet 2015 | aOuaga.com

© aOuaga.com par Séni Dabo
Institut 2iE : la gestion du directeur général décriée
Jeudi 2 juillet 2015. Ouagadougou. Centre d`éducation ouvrière. Les délégués du personnel et syndicaux et l`association des parents d`étudiants de l`Institut internatl d`ingénierie de l`eau et de l`environnement (2iE) ont animé une conférence de presse conjointe pour dénoncer la gestion du directeur général Amadou Hama Maïga

Les délégués du personnel et syndicaux, les parents d'élèves de l'Institut international de l'ingénierie de l'eau et de l'environnement (2iE) ont animé conjointement une conférence de presse le 2 juillet 2015 à Ouagadougou. La gestion du directeur général de 2iE, Amadou Hama Maïga, à l'origine de la dégradation du climat social a été fortement décriée.

On croyait la crise à 2iE finie avec la démission du directeur général Paul Ginies consécutive à un bras de fer avec le personnel en 2013. Que nenni ! Foi de Sina Thiam, délégué du personnel qui a lu la déclaration liminaire, "les conditions qui avaient prévalu à la crise de 2013 et au départ de M. Paul Ginies se sont maintenues et ont même empiré". Pour étayer ses propos, il a énuméré des faits et des situations allant de l'absence de dialogue et d'écoute réels vis-à-vis du personnel que des étudiants à "un autoritarisme d'un autre temps" en passant par le traitement discriminatoire du personnel, l'absence de plan de carrière et de formation, la multiplication des actes d'injustice et l'aggravation des inégalités, etc. Toutefois, contrairement à 2013, et selon M. Thiam, ce sont les étudiants qui ont crié leur ras-le-bol les premiers en début mars 2015, de retour d'un congé de 2 mois, par un mouvement de protestation contre "une décision de la direction générale fixant de faon unilatérale une date butoir pour leur réinscription alors même que certains attendaient encore des notes de la même administration qui en a la responsabilité". Grâce à une médiation des délégués du personnel, du ministère de tutelle (celui en charge de l'agriculture) et des parents, les étudiants ont mis fin à leur mouvement au bout d'environ 2 semaines. Malheureusement, et selon le délégué du personnel Sina Thiam, la direction générale a choisi ce moment pour exclure 8 représentants élus des étudiants au lieu de résoudre le problème posé. Pour gérer la nouvelle situation, il a fallu appeler à la rescousse le Président du conseil d'administration (PCA), le chef traditionnel camerounais Abdoulaye Aboubacary, qui a créé un groupe de travail incluant les parents des étudiants qui a pour mission de faire des recommandations à la session du Conseil d'administration de l'institut prévue pour se tenir le 3 juillet 2015. Toutefois, ce groupe de travail ne ... travaillera pas à cause de la récusation des parents d'élèves par les représentants de la direction générale, selon toujours M. Thiam. Et cela bien que les récusés aient accepté de se retirer pour donner une chance de résolution de la crise.
Dans sa déclaration liminaire, le délégué du personnel fera savoir qu'après les étudiants, c'est le tour du personnel, notamment ses représentants élus, d'être dans la ligne de mire de la direction générale. Ainsi, deux responsables du personnel ont déjà été licenciés et les agents de l'institut sont en sit-in de protestation depuis le 29 juin, selon M. Thiam. Pour lui, le premier directeur général africain de 2iE veut "frapper le plus fort possible, faire le plus mal possible dans le seul but de paniquer les travailleurs et mieux asseoir sa domination ...". Toutefois, le personnel n'entend pas se laisser faire et a décidé de dire non aux agissements du premier responsable. La conférence de presse du jour a pour but d'informer l'opinion de la situation qui prévaut à l'institut ainsi que les membres du Conseil d'administration dont la session du 3 juillet est beaucoup attendue même si elle ne va pas examiner les vrais problèmes de la maison, regrettent les responsables du personnel.
Dans la partie réponses aux questions, le président de l'Association internationale des parents d'étudiants de 2iE, Alexandre Somé, est revenu sur les péripéties de la crise dans laquelle il s'est retrouvé mêlé certes, pour trouver une solution, mais à son corps défendant. Pourquoi n'avoir pas récusé l'actuel directeur général, qui était l'adjoint de Paul Ginies, au moment de sa nomination ? A cette question, l'un des animateurs de la conférence de presse a dit qu'il voulait lui donner la chance de faire ses preuves mais aujourd'hui il se rend compte que c'est une erreur commise par les responsables du personnel. "Le DG a montré ses limites en matière de management", martèle un autre et un de ses collègues de préciser que les problèmes qui se posent actuellement à l'institut sont organisationnels et structurels et non financiers.
Sur les actions immédiates à mener contre la nouvelle situation délétère, les animateurs de la conférence de presse renvoient à une concertation avec la Fédération des syndicats des travailleurs de l'enseignement et de la recherche (F-SYNTER) dont le premier responsable, Mamadou Barro, a assisté à la rencontre avec les journalistes.

Séni DABO