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Sommée de quitter la cour familiale suite a une vente frauduleuse : Kadidjatou Compaoré ne sait pas où aller
Publié le mardi 30 juin 2015  |  Le Quotidien




Kadidjatou Compaoré, mère de 3 enfants et ménagère, ne sait plus à quel saint se vouer. Depuis mars 2013, elle est sommée de quitter le domicile familial, suite à une vente frauduleuse de la parcelle de son époux Sèba Diablé, malheureusement aujourd’hui atteint d’une maladie mentale. Nous l’avons rencontrée dans la parcelle querellée, le samedi 27 juin 2015.
Kadidjatou Compaoré est une femme battante. Il suffit d’échanger avec elle pour savoir que la quadragénaire, mère de 3 enfants, veut que la justice burkinabè traite avec diligence le dossier de la parcelle n°01, Lot n°12, section VI superficie de 394 m2 environ au secteur n°28 Ouagadougou. Dans le dénuement total, cette femme parcourt les marchés et yarrs des villages environnants de Ouagadougou pour subvenir aux besoins de ses enfants, tous scolarisés. Mais voilà qu’elle est sommée de quitter la cour acquise par son mari, Sèba Diablé, le 19 avril 1995 des mains de Salifou Tibo, cultivateur. Malheureusement, aujourd’hui, son mari, ancien mineur a tenté l’aventure en Guinée Equatoriale et est revenu avec des soucis de santé. Il souffre aujourd’hui d’une déficience mentale. C’est le projet de voyage qui a été à l’origine des déboires que vit la famille. Voici le problème tel que raconté par la femme. « Le problème a commencé il y a 8 ans environ quand mon époux a décidé de vendre notre parcelle. J’ai toujours opposé un refus catégorique. A cause de cela, mon mari me battait tous les jours. J’en avais marre. Je lui ai proposé de voir mon grand-frère pour qu’il nous prête de l’argent. Mon mari voulait l’argent pour voyager. Il a vu mon grand-frère et ils ont accordé leurs violons. Mon grand-frère est venu me remettre, 3 jours après, la somme de 1 million 500 mille francs CFA pour mon époux. Quand celui-ci a pris l’argent, il a effectivement voyagé dans les jours qui ont suivi », a-t-elle raconté. En effet, il est effectivement parti en Guinée Equatoriale. Mais ses affaires n’ont pas prospéré. Au quartier Tebtenga, les choses ont tourné au vinaigre jusqu’à ce que le grand-frère de la femme vende la maison à hauteur de 11 millions de F CFA, sans reverser un seul sou à la pauvre famille. Aujourd’hui, le grand-frère, quant à lui, vit en Italie. « Le séjour de mon mari en Guinée Equatoriale n’a pas été du tout rose. Mon mari m’envoyait de l’argent juste pour les besoins de la famille. Je l’ai toujours rappelé de tout faire pour rembourser l’argent de mon frère. Il disait qu’il n’avait pas oublié et qu’il était en train de faire de son mieux. 4 années sont passées sans qu’il ne puisse rembourser le prêt. Un soir, je suis descendue du marché. Mon fils m’a dit qu’il y a des gens qui sont venus à la maison et qu’ils veulent apparemment vendre la parcelle. J’ai dit que cela était inimaginable. Je suis allée voir mon grand-frère pour lui faire part de la situation. Il m’a dit ce jour-là qu’il voulait vendre la cour pour voyager et qu’il ne pouvait pas attendre l’argent de mon mari. Quand j’ai pris congé de lui, j’ai tout de suite appelé mon mari qui m’a dit de le supplier pour qu’il ne vende pas la cour. C’est ce que j’ai fait. Mon grand-frère a dit qu’il avait compris et qu’il n’allait pas vendre. Deux jours après, j’ai vu des gens qui sont venus à la maison avec un véhicule. Ils étaient en train de regarder la maison. Je suis allée encore voir mon frère pour comprendre. Il m’a confié ce jour qu’il avait pris l’argent », a raconté la pauvre dame les yeux englués de larme. Depuis lors, c’est devenu un véritable bras de fer entre elle et son acquéreur, un inspecteur des douanes. « J’ai posé la question à mon frère pour savoir avec qui il a vendu la parcelle. Il m’a répondu que l’acquéreur était à l’extérieur. Plus tard, j’ai su qu’il s’agit d’un inspecteur des douanes. J’ai fait le point à mon mari qui était toujours hors du pays. Trois mois sont passés sans que personne ne vienne à la maison. L’acquéreur est venu un jour pour me signifier qu’il voulait investir sur la parcelle. Je lui ai dit que je n’étais pas au courant de la vente de la parcelle et que ce n’était pas non plus mon mari qui l’avait vendue parce qu’il était à l’extérieur. Nous avons échangé pendant quelques instants. Je lui ai dit que je ne savais pas où aller et que j’étais seule à travailler pour nourrir ma famille. Il m’a proposé de chercher une maison en location et qu’il s’engageait à payer le loyer pendant 2 ans. Quand il est reparti, je n’ai pas cherché la maison parce que je n’étais pas au courant de la vente. Il m’a encore proposé d’aller voir un voisin pour qu’il construise une maison de 10 tôles, le temps qu’il finisse de construire sur la parcelle acquise. Je ne l’ai pas fait aussi parce que comme je l’ai dit tantôt, je n’étais pas au courant de la vente. Quand il est reparti, l’acquéreur a envoyé son petit-frère, trois jours après, pour me dire de sortir de la maison parce que dans la semaine, il aimerait venir construire. Je lui ai dit ce jour que je n’allais pas partir sauf si on allait marcher sur mon cadavre. Plus d’une année après, personne n’est repassée à la maison. Une nuit, l’acquéreur est revenu avec une femme pour me dire les mêmes choses. Il m’a sommée de quitter la maison parce que cela faisait longtemps qu’il a acheté la maison. Je lui ai dit ce jour que je n’étais pas la seule personne à vivre cette situation à Ouagadougou. La femme qui l’a accompagné m’a insultée. Je lui ai dit de se mettre à ma place parce qu’elle était femme comme moi », a confié Kadidjatou Compaoré. A la justice, selon l’ordonnance de référé n°055/2 du 10 mai 2013 du tribunal de grande instance de Ouagadougou, la pauvre dame a été sommée de quitter la parcelle au motif que l’acquéreur a produit un permis urbain d’habiter. Pourtant, il est reconnu que les documents de ladite parcelle ont été frauduleusement soustraits par le grand-frère de la dame, Zacharia Compaoré. Ce qui lui a permis de vendre la parcelle à l’inspecteur des douanes. Aujourd’hui, Kadidjatou Compaoré se bat comme une diable pour que la procédure en cours au pénal aboutisse. L’acquéreur par compromission propose de lui acheter un terrain non loti pour qu’elle déménage avec ses enfants. Elle attend que la justice fasse son travail car elle estime qu’elle est victime1

Par RHO
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