Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratiques    Le Burkina Faso    Publicité
aOuaga.com NEWS
Comment

Accueil
News
Société
Article
Société

Lutte contre la violence basée sur le genre: difficile combat, mais pas impossible
Publié le jeudi 25 juin 2015  |  L'Opinion




Le vendredi 19 juin dernier s’est tenu au siège du secrétariat permanent du comité national de lutte contre le SIDA et les IST une table-ronde de plaidoyer sur le thème « Mobiliser les leaders locaux pour lutter contre la violence basée sur le genre ». Cette table-ronde marque le début d’un projet dénommé « Beogo Néeré » « qui signifie en français « Demain sera meilleur ».

Dans notre contexte, la préparation au mariage constitue un des moments privilégiés dans la vie du couple où les futurs mariés partagent des cadres communs d’apprentissage de la vie commune. Ce cadre leur est offert par des institutions « mairies, églises, mosquées » qui, dans les 45 jours qui précèdent le mariage, mettent les couples candidats au mariage en contact avec des personnes ressources pour être accompagnés. Ces personnes ressources sont des conseillers psychosociaux et spirituels qui, par le biais de sessions de formation ou de séries d’entretiens avec les partenaires, leur donnent des informations et leur prodiguent des conseils pour réussir leur future vie de famille. Ces instants de préparation au mariage sont donc des opportunités à saisir pour aborder la question de violence basée sur le genre au sein du couple. C’est pour cette raison que le projet s’est donné pour objectif de former les leaders, communautaires. Cette table-ronde a réuni des autorités municipales, coutumières, religieuses et sanitaires de la zone d’intervention du projet. Selon une étude réalisée par l’INSD en 2012 au Burkina Faso, une femme sur cinq 20% a déclaré avoir subi dans sa vie à un moment quelconque depuis l’âge de 15 ans des actes de violences physiques « dont 32% dans la région du Centre et 34% à Ouagadougou ». Au cours des 12 mois ayant précédé l’enquête, 9% des femmes de 15 à 49 ans ont été victimes de violences physiques. Dans 11% des cas, les femmes ont déclaré avoir été confrontées à un moment donné, à des actes de violences physiques de la part de leur mari ou partenaire. Parmi les femmes non célibataires, 31% ont été blessées à la suite d’actes de violences physiques ou sexuelles commis par leur mari ou partenaire. Parmi les femmes ayant subi des actes de violences physiques, 59% n’ont jamais recherché d’aide.
L’un des défis majeurs qui se posent dans les approches couples « hommes femmes » est l’implication et la responsabilisation des hommes dans la démarche de santé. Dans la prise en charge du VIH/SIDA le défi de la fréquentation des centres de santé « communautaire » par les hommes à mainte fois été démontré. Selon plusieurs statistiques les hommes ressentent beaucoup plus de difficultés que les femmes à recourir à des établissements de prise en charge du VIH/SIDA et que la qualité du suivi des hommes est souvent plus faible. Ainsi sont-ils beaucoup plus réticents à pratiquer le test et à obtenir des soins. L’analyse des mécanismes socioculturels qui expliquent cette situation met en évidence une représentation sociale négative de l’infection à VIH, considérée par les hommes infectés comme une maladie indigne. Beaucoup décrivent leur séropositivité comme une « défaite » au détriment de leur image sociale. La peur d’être vus dans une situation humiliante dans des établissements de santé pour le VIH, qui sont comparables à des lieux de « charité », intensifie aussi le sentiment d’échec. Ces sentiments sont également ressentis par les hommes qui doivent s’impliquer dans la prise en charge de leur conjointe infectée. Un enjeu majeur pour palier cette situation est de rendre les centres de santé attractifs pour les hommes.

Wendlassida
Commentaires