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Médias : l’OBM auditionne le directeur de publication de l’Ouragan
Publié le jeudi 25 juin 2015  |  OBM
Transition
© Autre presse par Roger Nana
Transition : le chef de l`Etat expose les priorités à la presse
Jeudi 22 janvier 2015. Ouagadougou. Palais de Kosyam. Le président du Faso, président de la transition, Michel Kafando, a rencontré les patrons d`organes de presse et les responsables et représentants d`associations et syndicats de presse pour leur exposer les priorités de la transition. Photo : Jean-Baptiste Ilboudo, président de l`Observatoire burkinabè des médias (OBM) et porte-parole de la presse




Le 22 mai 2015, l’OBM a reçu en audition Monsieur Lohé Konaté, Directeur de Publication du Journal L’Ouragan. Cette audition fait suite à la plainte déposée auprès de l’OBM par l’architecte Lahousseni Tahar Ouédraogo pour le compte du groupement SOJO-MIDDLE. L’article incriminé est publié dans l’édition N° 282 du 1er Mai 2015, sous le titre « Gros scandale ».
Monsieur Ouédraogo reproche au journal de l’avoir fait « apparaitre de manière diffamatoire ». Le plaignant en attendant de porter plainte, voudrait savoir « s’il s’agit d’une paresse intellectuelle et d’un manque de professionnalisme de la part de Monsieur Konaté ou s’il a reçu quelques avantages matériels pour s’adonner à un tel mercenariat intellectuel ». En outre, le plaignant se demande si le journaliste aurait pris fait et cause pour une des parties dans le cadre du conflit qui divise l’ordre des architectes du Burkina.
Le Directeur de Publication de l’Ouragan a déclaré que son journal a traité d’un sujet où les plaignants se trouvent impliqués dans (3) éditions successives. Il dit n’avoir « pas reçu de droit de réponse avec des preuves démontrant le contraire de ces allégations » et justifie son attitude par la « préoccupation d’informer ses lecteurs et non de s’ « immiscer dans les querelles internes à une corporation ».

Observations

L’OBM constate à travers la réponse de Lohé Konaté que :

- En aucun moment, sur la série d’articles, (3 selon le directeur de publication) le journaliste n’a contacté les mis en cause, alors que vu la sensibilité des accusations, il avait la latitude de le faire. Il avait l’obligation professionnelle de vérifier sa source en recoupant l’information.

- L’information n’est pas équilibrée. On n’écrit pas un article pour en attendre un droit de réponse. On recoupe les faits et les sources afin de donner une information complète aux lecteurs.

- Lohé Konaté soutient qu’il n’avait aucune arrière-pensée sauf le souci de donner l’information à son lectorat. Il a soutenu devant l’OBM n’avoir rien reçu en contrepartie de quoi que ce soit. L’OBM prend acte cette déclaration, n’ayant aucun moyen de le vérifier. Les plaignants non plus n’ont pas donné d’indices relativement à cela.

Conclusion :

Il est constant que l’Ouragan n’a pas contacté les mis en cause, pour avoir leur version des faits. Il s’est appuyé sur des documents pour écrire la série d’articles. L’article incriminé serait, selon le directeur du journal, par ailleurs, un point de vue d’un lecteur. L’OBM estime que cela ne dispense pas le journaliste de sa responsabilité de vérifier l’exactitude de l’information. Ici, l’équilibre de l’information est en cause.
Les mis en cause avaient la possibilité d’user de leur droit de réponse. C’est un droit qu’ils sont libres d’user ou pas.
Sur le fait diffamatoire présumé, l’OBM ne peut se prononcer.
En conclusion, l’OBM estime que c’est un article à charge. Il est constant que le journaliste n’a pas tenté de donner la parole à la partie incriminée et que cela dénote d’un certain manque de professionnalisme sur le traitement des sujets sensibles.

En conséquence, l’OBM adresse un avertissement à l’Ouragan et à son Directeur de Publication.

L’Observatoire recommande :

Au journal L’Ouragan

- d’être plus méticuleux dans le traitement de l’information mettant en cause des personnes morales et physiques, notamment lorsqu’il s’agit d’affaire de sexe, d’argent et de sang. Le fait que l’article soit celui d’un lecteur, n’engage pas moins la responsabilité du journal par rapport au contenu ;

- de donner systématiquement la parole aux parties en cas de conflit ou de divergence d’opinions.

Au groupement SOJO-MIDDLE

- d’user de son droit de réponse dans cette affaire pour donner sa version des faits, s’il tient à en rester là ;

- d’éviter à l’avenir l’usage de termes peu courtois dans le cadre d’une saisine.

Ouagadougou, le 24 juin 2015


Le Président

Jean-Baptiste ILBOUDO

Officier de l’Ordre national
Chevalier de l’Ordre du mérite des arts, des lettres et de la communication

N.B : le surtitre et le titre sont du site
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