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Délestages et prières pour la paix rythment le jeûne des Burkinabè
Publié le mercredi 24 juin 2015  |  Agence de Presse Africaine
Aïd
© aOuaga.com par A.O
Aïd El Fitr 2014 : le Camp Sangoulé Lamizana, un autre lieu de prière
Lundi 28 juillet 2014. Ouagadougou. L`aumônier militaire musulman, El hadj Boureima Compaoré, a dirigé la prière de l`Aïd El Fitr marquant la fin du jeûne de Ramadan dans la mosquée sise à l`intérieur du Camp général Sangoulé Lamizana




Entamé depuis le 18 juin dernier au Burkina Faso, le mois de Ramadan s’écoule au rythme des délestages que connait le pays depuis quelques mois et des incantations des fidèles musulmans pour que règne la paix durant les joutes électorales d’octobre prochain.

Dans un pays où 60 pour cent de la population se réclame de l'islam, le jeûne exerce une forte influence sur les pratiques et comportements. Ainsi, la rupture du jeûne étant située aux environs de 18h30 locales et GMT, les services ont tendance à se vider de leur personnel bien avant l'heure de la coupure et il ne reste sur place que peu de travailleurs consciencieux.

Dans les quartiers populaires de la capitale, l'animation est de mise à l'heure de la coupure, moment où les marchés et restaurants de fortune fonctionnent à plein régime. Au grand bonheur, des vendeurs à la sauvette qui font de bonnes affaires, loin du regard des agents des impôts.

La bouillie de mil, les galettes de mil, les jus de gingembre, d'orange, les fruits et les dattes sont les produits proposés à l'œil gourmand des acheteurs. Sans oublier les plats classiques à base de riz et de pâte de maïs.

‘'J'arrive à vendre pour environ 3.000 F CFA par nuit, de la bouillie'', informe Adèle Traoré, lycéenne en vacances.

Quant à Salif Ouédraogo, propriétaire du restaurant ‘'le plaisir partagé'', un établissement au sud de Ouagadougou, il a dépassé le cap de sa trentaine de clients traditionnels et accueille depuis le début du Ramadan une très forte clientèle.

‘'Face à la forte demande, j'ai doublé mes commandes et embauché 2 employés supplémentaires pour le mois de Ramadan. J'espère de bonnes recettes'', dit-il, cachant à peine sa joie de voir tant de solliciteurs.

Contexte de la transition oblige, les acteurs économiques font profil bas et aucune augmentation significative n'a été observée sur les produits de première nécessité. Ainsi en est-il du sucre qui, contrairement aux autres années, n'a pas connu de hausse.

Les mises en garde du ministère du Commerce sont sûrement passées par là, de même que la disponibilité en quantité des denrées.

La principale société sucrière du pays, la Société sucrière de la Comoé (SN Sosuco), propriété du groupe Aga Khan, a récemment tiré la sonnette d'alarme sur la fraude qui sévissait dans le secteur. A l'appui, elle avait dit qu'elle n'avait en réserve pas plus de 30 000 tonnes de sucre.

Le Gouvernement, pour sauver la production locale, à dû suspendre les importations pour un temps donné en obligeant les 10 grands importateurs à enlever le sucre de la SN Sosuco, avant toute importation.

Dans les mosquées, l'heure est au recueillement et sur les conseils des guides religieux, on se lance dans des invocations pour la paix, la bonne pluviométrie et des élections apaisées en octobre prochain (la présidentielle couplée aux législatives).

‘'Le Ramadan est un grand moment d'exaucement des vœux. Aussi, nous avons demandé aux fidèles de beaucoup prier pour nos préoccupations du moment'', explique l'Imam Youssouf Sawadogo de la Mosquée Nimatullah.

Quelquefois, certains lieux de culte peuvent abriter, le temps de la rupture, un petit festin. Ces moments de gueuleton sont possibles grâce aux associations caritatives musulmanes, sous influence qatarie, turque et koweitienne.

Au niveau de la Fédération des associations islamiques du Burkina Faso (FAIB), la faitière en place depuis 2005, le cap est désormais mis sur l'organisation de la nuit du destin et l'activation de la commission chargée de scruter la lune en vue de la fin du Ramadan.


TT/cat/APA
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