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La division, maladie infantile du Sankarisme
Publié le lundi 22 juin 2015  |  L`Observateur Paalga
25é
© aOuaga.com par A. Ouedraogo
25é anniversaire de l`assassinat du Président Thomas Sankara.
Lundi 15 octobre 2012. cimetière de Dagnoin. Ouagadougou.Photo : Bénéwendé Stanislas Sankara et Hernesse Ouedraogo (de droite a gauche).




« Nous retirons à compter de ce jour tout soutien au candidat unique sankariste désigné lors de la Convention des 16 et 17 mai 2015. Dès cet instant, le camarade Bénéwendé Stanislas SANKARA n’est plus le candidat unique des sankaristes à l’élection présidentielle du 11 octobre 2015.



Nous mettons fin aux concertations tendant à l’établissement d’une liste commune sankariste associant l’UNIR/PS pour les élections législatives et municipales de 2015 et de 2016.

Nous déclarons maintenir, poursuivre et renforcer la dynamique unitaire de la famille sankariste engagée avant la Convention avec les partis politiques, les organisations de la société civile, les personnes-ressources qui désirent sérieusement s’investir pour la sauvegarde de l’idéal du président Thomas Sankara.

Dans les jours à venir, nous nous promettons de vous revenir avec les résultats de la large concertation que nous engageons dès ce jour pour la sauvegarde et le triomphe du Mouvement sankariste.

La Patrie ou la mort, nous vaincrons ! ». C’est en ces termes que quatre partis politiques ont annoncé à la presse, à la surprise générale, leur retrait de la Convention sankariste.

La symphonie sankariste entonnée les 16 et 17 mai 2015 au palais des Sports de Ouaga 2000 en présence de la veuve du leader de la Révolution d’août 83 va-t-elle tourner en cacophonie ? A peine se sont-ils constitués en un regroupement unique pour désigner Me Bénéwendé Sankara comme porte-étendard à la présidentielle que les héritiers politiques de Thomas Sankara se mettent à distiller des notes discordantes. L’union sacrée scellée il y a seulement un mois aura donc vécu.

Pourtant la Convention devait être celle de la réconciliation et de l’unité tant recherchée.

Le démarrage avait d’ailleurs connu un premier couac. Alors que l’essentiel des formations politiques sankaristes étaient présentes à la rencontre de Ouaga 2000, une fraction dissidente, la Convergence patriotique pour la renaissance/Mouvement progressiste (CPR/MP) de Jean-Baptiste Natama, tenait une contre-convention pour dénoncer le mode de désignation du candidat sankariste.

Cela n’avait pas outré certains responsables des partis sankaristes qui considéraient la dissidence de la CPR/MP comme un épiphénomène d’autant plus que ses leaders « n’ont pas de passé ni de militants engagés et connus dans la galaxie sankariste ».

Un mois plus tard, une autre secousse allait fissurer l’organisation faîtière mise sur orbite pour la course à la présidentielle d’octobre 2015 : en effet, le Front des forces sociales (FFS), qui venait quelques jours auparavant d’accompagner son fondateur, Norbert Michel Tiendrébéogo, à sa dernière demeure, a porté un coup de canif à l’union en se retirant de la Convention de façon tonitruante. Comme il n’y a jamais deux sans trois, l’accord politique vient de nouveau de recevoir du plomb dans l’aile avec le départ de quatre autres partis, la CDS, l’ADR, la Convergence de l’espoir et l’URD/MS.

Pendant que Me Sankara séjournait en France dans la perspective de la présidentielle, certains de ses camarades de lutte faisaient bande à part en quittant la Convention. Pourtant beaucoup étaient unanimes à reconnaître que Bénéwendé était l’étoile la plus brillante pour porter les couleurs de la Convention sankariste.

Pourquoi un tel revirement ? Comme dit plus haut, la confection des listes communes pour les prochaines élections en serait la cause officielle. Est-ce la seule raison ? Le style de management de Me Sankara explique-t-il tout ça ou c’est sa personnalité qui pose problème?

En attendant d’en savoir davantage, il faut dire que l’histoire a montré que les partis sankaristes ont fait des querelles leur sport favori. Depuis le retour à une vie constitutionnelle le 2 juin 1991 après onze années de régime d’exception, le Mouvement pour la tolérance et le progrès (MTP) de Nayabtigoungou Congo Kaboré et le Bloc socialiste burkinabè (BSB) d’Ernest Nongma Ouédraogo ont été portés sur les fonts baptismaux.

Par la suite, les responsables de ces deux partis ont fusionné avec d’autres personnalités du régime défunt du Conseil national de la révolution (CNR) telles que Valère Somé et Boukari Kaboré, dit ‘’le Lion’’, pour donner naissance au Front sankariste (FS), dirigé par Ernest Nongma Ouédraogo.

Alors que le FS tente de ratisser large pour former un grand bloc monolithique, un Comité de réflexion et d’action pour l’unité des Sankaristes (CRAUS) accoucha du Front des forces sociales le 2 octobre 1996, présidé par Fidèle Kientéga. Les différentes dissensions-fusions donnent naissance à la Convention des partis Sankaristes (CPS) et à l’UNIR/MS avec Me Bénéwendé Sankara. Ce dernier va à son tour enregistrer des départs de ses rangs pour la création d’autres partis sankaristes.

Querelles de leadership ou orgueil de ses leaders ? Toujours est-il que chaque fois que les héritiers de Thomas Sankara se rapprochent, c’est pour mieux se diviser. Il faut alors croire que la division est la maladie infantile du sankarisme.

A quatre mois d’une présidentielle qui s’annonce serrée, la guerre fratricide vient rappeler une fois de plus que deux choses seulement font l’unité des sankaristes : leur idole, Sankara, et leur ennemi juré, Blaise Compaoré.



La Rédaction
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