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La Culture dans le développement socio-économique du Burkina: Un secteur transversal à potentiel diversifié
Publié le mercredi 20 mars 2013   |  Burkina24




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La culture a toujours joué un rôle social et économique considérable dans les sociétés en général et dans la société Burkinabè en particulier. Mais il aurait fallu attendre très longtemps pour évaluer son impact réel sur le développement. Une étude commanditée par le Ministère de la culture et du tourisme en 2011-2012, en collaboration avec l’UNESCO, le confirme bien. Du reste, le gouvernement l’avait déjà bien compris en inscrivant le secteur de la culture comme un des « piliers de la croissance accélérée » dans le cadre de la Stratégie de Croissance Accélérée et de Développement Durable (SCADD), adoptée en 2010, la classant parmi les secteurs prioritaires au même titre que l’agriculture, les mines et les PME/PMI, etc .

La Politique nationale de la culture dont s’est doté le Burkina Faso en 2009 vise à fonder l’avenir de la Nation sur les valeurs et les réalités endogènes. A ce titre, elle propose de « promouvoir le patrimoine culturel et la créativité artistique afin d’accroître la richesse nationale et de contribuer au rayonnement du pays ».

La richesse du patrimoine culturel et la créativité des acteurs ont conduit à l’émergence de nombreuses activités culturelles modernes qui ont permis le rayonnement du pays sur l’échiquier international. Ce dynamisme culturel se traduit par la tenue régulière de grandes manifestations telles que le FESPACO (Festival panafricain du Cinéma et de la Télévision de Ouagadougou) ; le SIAO (Salon International de l’Artisanat de Ouagadougou) ; la Semaine Nationale de la Culture) ; le FITMO (Festival International de Théâtre et de Marionnettes de Ouagadougou) ; le FITD (Festival International de Théâtre pour le Développement) ; les NAK (Nuits Atypiques de Koudougou) ; le FESTIMA (festival des masques) ; Jazz à Ouaga ; Waga Hip Hop, etc. Ces initiatives sont autant d’opportunités offertes aux créateurs et entrepreneurs culturels pour valoriser les expressions culturelles et développer leurs affaires.

La culture burkinabé est à la fois un mélange de pratiques traditionnelles et modernes. Elle est partie intégrante de la vie quotidienne et de l’identité des citoyens et des communautés. A ce titre, notre pays souscrit à la définition de l’UNESCO qui stipule que la culture est « l’ensemble des traits distinctifs, spirituels et matériels, intellectuels et affectifs qui caractérisent une société ou un groupe social. Elle englobe, outre les arts et les lettres, les modes de vie, les droits fondamentaux de l’être humain, les systèmes de valeurs, les traditions et les croyances».

En fait, le potentiel culturel burkinabé est très riche et se caractérise par la multiplicité et la diversité de ses formes d’expressions. Ce potentiel doit être perçu comme une matière première inépuisable, un gisement à la disposition des créateurs et des entrepreneurs. Outre ce volet économique, la culture, parce qu’elle façonne le citoyen, est à l’origine de nombreux comportements qui ont des impacts sur le social et l’économie du Burkina Faso tant du point de vue de l’économie domestique que de celui de ses relations avec le reste du monde.

Au plan économique

De 1999 à 2009, le Burkina Faso a réalisé de bonnes performances macro-économiques. Le Produit Intérieur Brut (PIB) à prix courant est passé de 1854 milliards F CFA à 3941 milliards F CFA pendant cette période, soit un taux de croissance annuelle moyen de 7,83%. Cette bonne performance macro-économique a été obtenue grâce à l’adoption et à la mise en œuvre de programmes de stabilisation et de réformes structurelles pour améliorer la gestion des finances publiques et libéraliser l’économie.

D’après le rapport de l’étude d’impacts, en 2009, la valeur ajoutée dégagée par les filières culturelles est estimée à environ 80 milliards F CFA soit 2,02% du PIB. La culture génère 164 592 emplois directs représentant 1,78% des actifs occupés. La contribution de la culture à la formation du revenu national est donc une réalité concrète. La preuve est faite par la présence, dans tous les secteurs économiques (primaire, secondaire et tertiaire) de produits et d’acteurs culturels qui apportent leurs contributions sous la forme de salaires et d’honoraires perçus, d’intérêts et de dividendes versés, d’impôts payés et de devises encaissées. En outre, la culture a des effets positifs indirects sur les emplois à travers des secteurs importants comme ceux de l’hébergement, de la restauration, des débits de boisson, de l’artisanat, des transports et de l’éducation. Cette situation donne une idée sur les effets d’entrainement du secteur culturel en termes d’emplois générés dans bien d’autres domaines de l’économie burkinabè.

Au plan international, la culture burkinabè se vend bien à travers les exportations de biens culturels qui sont des sources de revenus substantiels pour l’ensemble du pays. En 2011, la valeur de ces exportations était estimée à 13 milliards F CFA, pour les aspects perceptibles.

En réalité, tous les contrats obtenus chaque année par des centaines d’artistes qui prestent à l’extérieur génèrent des revenus importants mais difficiles à capitaliser.

Outre sa contribution au secteur primaire et secondaire, la culture est une composante importante du secteur tertiaire dans lequel sont rangées les activités de toutes les filières culturelles tels que les arts de la scène et du spectacle ; les arts du cinéma ; l’audiovisuel et le numérique ; la musique enregistrée ; le livre et la presse écrite, le patrimoine culturel, les festivals et manifestations culturelles. A cela s’ajoute les nombreux opérateurs dans l’informel à savoir ceux de l’artisanat d’art (couturiers, acteurs de l’art capillaire, potiers, maroquiniers, vanniers, acteurs de l’art culinaire, acteurs du tissage et de la teinture), des arts plastiques (sculpteurs, artistes-peintres, dessinateurs, photographes) et des arts appliqués (designers, stylistes, modélistes, décorateurs). Le secteur tertiaire est donc essentiellement culturel.

Au plan social

La culture constitue le socle du développement social de notre pays. Ce socle bâti pendant des siècles se compose de milliers d’usages et de pratiques qui établissent les liens sociaux et en assurent la régulation. Le rôle social de la culture s’affirme profondément entre autres, à travers :

• Sa contribution dans la prévention et la gestion des conflits, (ex : la parenté à plaisanterie) ;

• Son rôle intégrateur dans la construction de la nation (ex : les valeurs de solidarité, d’intégrité, de courage, etc.) ;

• L’importance des valeurs traditionnelles dans la promotion du développement durable et des initiatives endogènes de développement (Ex : le Kombi naam dans les six S);

• Le rôle des croyances, systèmes d’interdits et sanctions sociales dans le développement durable (ex : les nombreux interdits de coupe abusive des arbres);

• L’apport des savoirs locaux, notamment le zaî, comme facteur d’impulsion du développement agricole ;

• L’autonomisation sociale des femmes (Ex : dans l’artisanat d’art).

L’optimisme est donc de mise quant aux perspectives pour peu que l’on mette l’accent sur une meilleure promotion du patrimoine et de la diversité des expressions culturelles burkinabè ainsi que la formation, l’éducation artistique et culturelle dans les ordres d’enseignements, afin de réussir l’inculturation mais aussi l’ouverture par une coopération culturelle dynamique.

Autre défi, la promotion culturelle passe par la visibilité de la culture burkinabè dans les espaces publics et privés. En somme il s’agit de mobiliser davantage de ressources intellectuelles et financières pour mieux valoriser le patrimoine en vue de développer les industries culturelles, créatives et touristiques.

Au regard de l’analyse précédente, on peut dire que la contribution du secteur de la culture à la formation du revenu national, au développement social et au rayonnement international du Burkina Faso est une réalité concrète.

C’est ce à quoi s’attèle, en ce moment, le Ministère de la Culture et du Tourisme.

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