Accueil    Shopping    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Burkina Faso    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article


 Titrologie



Le Pays N° 5199 du 19/9/2012

Voir la Titrologie

  Sondage

 Autres articles


Comment

Politique

Manifestations violentes contre des candidatures : Il faut rappeler le CDP à l’ordre
Publié le mercredi 19 septembre 2012   |  Le Pays


Primaire
© Sidwaya
Primaire : Le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP)/Boulkiemdé
Samedi 25 août 2012. Le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP)/Boulkiemdé a arbitré, ses candidatures en vue des élections législatives de décembre prochain.


 Vos outils




 Vidéos

 Dans le dossier

La révolte gronde à l’intérieur des partis politiques burkinabè. En effet, la constitution des listes électorales en vue des élections couplées législatives/municipales du 2 décembre prochain y provoque des déchirures comme dans le cas du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP). Le parti majoritaire à l’hémicycle se trouve aujourd’hui lézardé par suite du maintien ou du parachutage de candidats-vedettes, et donc du rejet de militants qui auraient l’appui de la base. Ceux qui se sentent frustrés ou floués tendent de plus en plus à exprimer leur mécontentement dans des scènes de violence dignes du cinéma. Des scènes de violence inouies devenues le seul recours possible des contestataires du principal parti de la majorité présidentielle. Il y a comme un relâchement ou tout simplement une absence de discipline dans les rangs du CDP. Ce parti, qui a toujours paru bien organisé et discipliné, donne l’impression de tanguer. En fait, cette violence dans les rangs de la majorité traduit une forme d’incivisme et d’intolérance. Elle nous paraît avoir pour sources : l’impunité et la mal gouvernance. Marquées des abus de toutes sortes, celles-ci prennent chaque jour de l’ampleur au pays des « Hommes intègres ». Plus certains recommandent, célèbrent ou chantent la paix, plus d’autres s’emportent. Il est vrai qu’on n’a pas tous les mêmes problèmes. Mais, pourquoi d’autres ne semblent même pas connaître de souffrance ? Rien ne justifie pour autant ces saccages et autres actes de vandalisme par lesquels certains cherchent à évacuer le trop plein d’énergies négatives. Jusque-là, on s’était habitué aux dérives de l’opposition qui ruait dans les brancards pour dénoncer les cas de fraudes, etc. Il y a aussi la société civile : longtemps, elle a battu le macadam pour lutter contre la vie chère et les abus de toutes sortes. Le citoyen lambda lui-même prend aujourd’hui plaisir à descendre dans la rue. Pour un rien, on prend aujourd’hui d’autres contribuables en otages en occupant les rues et en les empêchant pratiquement d’aller au travail ou de faire leurs courses. On espère ainsi mieux se faire entendre et défendre ses droits. Nous semblons nous habituer peu à peu à cette société de violence qui s’installe insidieusement dans nos villes et campagnes. Nul n’ignore cependant quelles pourraient en être un jour les conséquences. Comment interpréter sans équivoque et dans l’esprit de la loi les termes de : « troubles à l’ordre public », ou encore « destructions de biens publics » ? Les lois de la République s’appliquent-elles oui ou non à tous, sans distinctions. Certes, il s’agit d’une affaire interne et les auteurs des actes répréhensibles appartiennent au parti de la majorité présidentielle. Mais que fait-on vraiment pour discipliner les troupes ? Car, le malaise va grandissant et il y a sérieusement des inquiétudes à se faire ; ce parti totalisant plus de vingt ans au pouvoir. Quelle forme d’éducation politique y fait-on depuis, sachant que, contrairement à tant d’autres, le CDP ne manque point de ressources ? A croire que le bateau n’a plus de gouvernail, et que la pratique du débat démocratique est un vain mot dans le parti majoritaire. Comment comprendre autrement ces militants frustrés ? On le sait, les élections couplées du 2 décembre font des gorges chaudes depuis un certain temps.

Surtout que les listes sont closes. Pourtant, n’importe qui ne peut pas être député. Et tout le monde ne peut pas devenir conseiller municipal a fortiori maire. Qui leur aurait donc donné la certitude qu’ils sont aptes et dans leur droit ? En tout cas, jour après jour, des voix s’élèvent de l’intérieur du pays pour contester des choix et tenter de faire pression sur les centres de prise de décisions des partis politiques. Les fameuses listes, dans les provinces, auront réanimé non l’ardeur militante, mais bien les folies destructrices sur fond de mendicité et de revendications diverses. Par les actes de violence qu’ils posent, les militants mécontents du CDP affichent clairement leur ras-le-bol face à une situation sans issue, un véritable cul-de-sac. En même temps, ils prouvent qu’il existe une réelle fracture entre la base et le sommet. Il est donc temps pour les responsables de ce parti de mettre fin à ces spectacles à la fois désolants et déshonorants. Les militants d’un parti politique doivent apprendre à se conduire dans le respect des lois du pays, autant que des règles de leur parti. Ceux qui manipulent les militants comme des marionnettes, donnent de leur parti une image écornée et peignent leurs dirigeants comme responsables en perte de crédibilité. A ces derniers d’assurer l’encadrement nécessaire du militant de base. Il est permis certes de contester, mais en aucun cas la violence ne devrait servir de recours. Il y a des voies pour cela, notamment des textes de lois. Sont-elles connues des militants ou ces derniers préfèrent-ils feindre de les ignorer ? Un responsable de parti, où qu’il se trouve, doit savoir être à l’écoute de la base. Parce qu’à travers ses fonctions, il constitue une référence et en tant que tel, il doit savoir faire preuve de sérénité, de clairvoyance, mais surtout de droiture et d’humilité. En tout état de cause, il faut vite mettre fin à ces pugilats d’autres temps, en s’efforçant de gérer les choses avec calme. Il y a lieu de mettre de l’ordre dans cette affaire.

Le CDP doit être interpelé comme c’est toujours le cas, s’agissant des travers de l’opposition. Tout débordement doit être évité. De tout temps, on a accusé les opposants de vouloir tout casser. Aujourd’hui, c’est le parti de la majorité qui s’illustre négativement, à travers les faits et gestes de militants mécontents. Leurs pratiques sont contraires à l’idéal républicain. Quoi qu’il en soit, ce qui se passe aujourd’hui doit inciter le CDP à bien regarder dans sa cour et à mieux discipliner ses militants.

LIENS PROMOTIONNELS


 Commentaires