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Burkina : l’économie secouée par des délestages sans précédent
Publié le jeudi 18 juin 2015  |  Xinhua
Un
© Autre presse par DR
Un pylône de transport d`électricité




Depuis le début de l'année 2015, le Burkina Faso, où le secteur informel contribue à plus de 50% au PIB de l'économie nationale, est confronté à des coupures répétées de courant, notamment dans les grandes villes, à savoir Ouagadougou et Bobo-Dioulasso.

Cela fait plus de six mois que l'économie burkinabè fonctionne au ralenti du fait du manque d'électricité nécessaire pour le bon fonctionnement des services et des chaînes de production. Le seul opérateur chargé de la fourniture et de la distribution d' électricité, la Société nationale burkinabè d'électricité (SONABEL) traverse une période de crise, après la découverte d'un déficit de près 50 milliards de FCFA aux lendemains de la chute de Blaise Comparé.

Depuis, cette société publique qui détient à elle seule le marché national, éprouve d'énormes difficultés dans la fourniture de l'électricité. Cette situation se traduit par d'importants délestages et diverses difficultés enregistrées dans la fourniture des services de branchement, entraînant une grogne sociale, qui s' est caractérisée par de nombreuses plaintes par voie de presse, de réseaux sociaux et de manifestations de la population et même d'un sit-in devant le siège de la SONABEL, en avril 2014.

Chaque jour, plusieurs quartiers de la capitale sont confrontés à ces coupures d'électricité pouvant aller jusqu'à 15 heures, selon les zones, paralysant ainsi les activités économiques.

Restaurants, commerces, Centres de santé, et autres petites unités de production qui ne sont pas en mesure de s'offrir un groupe électrogène de relais ou se doter de plaques solaires, sont permanemment plongés dans le noir en pleine activité.

"Les autorités sont appelées à réagir vite. Ici (au Burkina Faso, ndlr), le principal pourvoyeur d'emploi est le secteur informel qui est le plus touché. Cela fait beaucoup de pertes pour l'économie nationale", analyse Mathias Yaméogo, consultant en économie.

Face à cette situation, le gouvernement a pris une batterie de mesures pour faire face aux délestages. En ce qui concerne les difficultés d'approvisionnement en combustibles, un montant de 5 milliards F CFA a été débloqué pour constituer un stock de sécurité dans les unités de production de la SONABEL.

Après une rencontre avec les transporteurs, le gouvernement a accordé un relèvement de 20 F CFA par litre de fuel transporté pour acheminer ce combustible dans les centrales de la SONABEL.

Selon les spécialistes, le réseau national interconnecté dispose d'une puissance exploitable d'environ 250 MW, mais vu la vétusté de certains groupes et des indisponibilités pour faute de pièces de rechange, la puissance disponible est d'environ 160 MW pendant les meilleurs moments.

Le ministre a indiqué que les délestages s'expliquent par les difficultés d'approvisionnement en carburant de la Société nationale d'électricité burkinabè (SONABEL) et la fourniture par la Côte d'Ivoire de 20 à 25 Mégawatts au lieu des 50 habituels.

"Si nous partons du principe qu'il faut 1 milliard de F CFA pour produire 1 MW, il faudra investir environ 100 milliards de F CFA pour résorber le déficit actuel. Pourtant, rien ne présage une meilleure situation dans un futur proche, les priorités de l'Etat étant tout autres. Si aucune mesure urgente n'est prise, le déficit sera encore plus profond en 2016", a estimé une organisation syndicale des travailleurs de la SONABEL.

Face à la grogne de la population, le gouvernement a annoncé à court, moyen et long terme sa vision énergétique pour pallier au délestage. Il s'agira de construire plusieurs centrales solaires pour réduire son important déficit, dans un pays ensoleillé où près de 84% de la population n'a pas accès à l'électricité.

Il s'agira également de réaliser des centrales de Fada (7,5 MW), de Ouaga-Est première tranche (50 MW) et de Donsin, première tranche (50 MW), en plus de l'interconnexion Bolga (Ghana)-Ouaga.

Une première centrale d'une capacité de 33 mégawatts (MW) devrait fonctionner en 2016, grâce à un co-financement de l' Union européenne, la Banque européenne d'investissement et l' Agence française de développement.

Le gouvernement entend par ailleurs, recruter un producteur indépendant d'électricité pour la construction d'une centrale thermique de 100 MW dans le cadre du partenariat public-privé (PPP) .

Une entreprise minière canadienne implantée dans le pays bâtira de son côté une centrale de 20 MW, tandis qu'un site pouvant produire 1 MW est en cours de construction, financé par Taïwan.
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