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Journée mondiale des réfugiés : plaidoyer pour plus d’égard à leur endroit
Publié le mercredi 17 juin 2015  |  Service d’Information du Gouvernement
Les
© Autre presse par GETTY IMAGES
Les réfugiés Maliens




Depuis 2001, la Communauté internationale a consacré le 20 juin Journée Mondiale des réfugiés. A l’instar des autres pays, le Burkina Faso sacrifiera à la tradition en commémorant cette journée le samedi 20 juin 2015, sur le camp des réfugiés maliens de Mentao dans la province du Soum, région du Sahel, sous le thème interpellateur « les réfugiés sont des personnes ordinaires dans une situation extraordinaire ».

A travers le monde, de multiples situations d’urgence, conjuguées aux différentes formes de persécution, ont contraint davantage de personnes à s’exiler dans d’autres contrées. Selon les statistiques récentes du Haut-commissariat des Nations-Unies pour les réfugiés (UNHCR), le nombre de réfugiés dans le monde est de 11 700 000 personnes. Cette tendance est toujours à la hausse avec la multiplication des crises de par le monde.
Au Burkina Faso, si au niveau du nombre de réfugiés, la situation semble se stabiliser, la bataille demeure celle de pouvoir permettre aux réfugiés, notamment d’origine malienne, de vivre dignement dans un contexte de réduction des ressources et d’asile qui perdure.
En effet, depuis la crise au Nord-Mali en début 2012 et l’afflux massif de réfugiés qui en a résulté, le Burkina Faso a vu le nombre de ses réfugiés décupler. Il continue d’héberger à nos jours, trente trois mille trois cent quatre vingt douze (33 392) réfugiés d’une quinzaine de nationalités dont la grande majorité est malienne. La plupart de ces réfugiés vivent dans la Région du Sahel dans les deux camps que sont Goudoubo dans la province du Seno et Mentao dans la province du Soum. Dans une région déjà peu favorisée par la nature, l’installation des réfugiés constitue une circonstance aggravante pour l’écosystème ; d’autant plus que les populations autochtones et réfugiées possèdent un bétail considérable qui accroît le risque de surpâturageet de sécheresse.

Une Journée et un thème qui interpellent

La commémoration d’une Journée mondiale des réfugiés instaurée par les Nations Unies, vise ainsi à interpeller les principaux Etats, les groupes armés et les autres acteurs sur les conséquences des guerres, des violences politiques, de la persécution sur les populations ainsi que la nécessité pour ces dernières de bénéficier d’une protection durant leur asile.
Ce samedi 20 juin 2015, le camp de Mentao, situé à quelques encablures de la commune de Djibo, offrira donc le point de convergence de tous ceux qui œuvrent au quotidien pour apporter un mieux-être aux réfugiés. Cette célébration sera une occasion aux autorités aux populations burkinabè de partager des préoccupations et d’exprimer leur compassion à ces milliers d’enfants, de femmes et d’hommes, qui ont tout abandonné se réfugier et pour sauver leur vie.
Heureusement, le sens de l’hospitalité, du partage et de la responsabilité des populations hôtes ont contribué à redonner un sourire et une autre vie à ces déplacés. Ceci grâce aux efforts conjugués du gouvernement burkinabè et de ses partenaires techniques et financiers, qui ne ménagent aucun effort pour garantir les conditions d’une cohabitation pacifique entre les différents acteurs sur le terrain. Malgré ces efforts, beaucoup reste à faire, notamment en matière de sensibilisation, de protection des réfugiés et de préparation des mentalités au retour, communément appelé « rapatriement volontaire ». En tout état de cause, le Burkina Faso reste disposé à conjuguer ses actions à celles de la communauté internationale pour l’avènement d’une paix et d’une sécurité durable dans tous les foyers de tension afin de parvenir à un monde sans réfugiés, reflet d’un monde sans guerre ni persécution. Et le thème de cette année « les réfugiés sont des personnes ordinaires dans une situation extraordinaire » est non seulement interpellateur mais aussi évocateur car il pose la problématique du statut des réfugiés ; d’où le besoin de sensibilisation pour un meilleur accueil et une intégration véritable des réfugiés dans le pays d’asile. Les considérer alors comme l’intitule le thème, c’est leur accorder plus d’égard, de respect et s’engager à réduire l’intolérance et la désinformation à leur égard. Ce thème traduit aussi l’effort fourni par les réfugiés pour continuer à mener une vie normale malgré les difficultés liées à l’asile forcé.
Le Burkina Faso, en décidant de commémorer cette journée avec les réfugiés marque sa détermination et son engagement à respecter les multiples conventions et régionales internationales en matière de protection des réfugiés, (Convention de Genève de 1951, Convention de l’OUA de 1969 régissant les aspects propres aux réfugiés africains, Protocole de Kampala de 2009 sur les déplacés internes)qui il a ratifiées. Dans cette logique de respect des textes internationaux,la loi 042 du 23 octobre 2008 portant statut des réfugiés au Burkina Faso, permet à notre pays de reconnaître le droit d’établissement et de protection des réfugiés qui,dans plusieurs domaines, bénéficient des mêmes traitements et avantages que les nationaux burkinabè.

Une synergie d’actions pour un mieux-être des réfugiés

Pour mieux honorer ses engagements sur la question des réfugiés, le Burkina Faso a, depuis 1988, mis en place la Commission Nationale pour les Réfugiés (CONAREF) à travers la Zatu AN V-28/FP/PRES/ du 03 août 1988. Cette structure rattachée du Ministère des Affaires Etrangères et de la Coopération Régionale est chargée de la gestion de toutes les questions liées à la protection des réfugiés et des demandeurs d’asile qui entrent dans notre pays. Fort de ce mandat, la CONAREF œuvre au bien-être des réfugiés en leur assurant la protection à même de leur garantir une vie normale et ce, en étroite collaboration avec le Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés.
C’est pourquoi, lors de l’afflux des réfugiés maliens, l’Etat burkinabè a reconnu prima facies (reconnaissance de groupe conformément aux dispositions de la Convention de l’OUA de 1969) toutes les personnes de nationalité malienne ayant fui les affres de la guerre et des sites consolidés pour accueillir les réfugiés ont été de ce fait, créés.
Au total, trois principaux camps sécurisés ont été, mis à la disposition des réfugiés. Il s’agit des camps de Mentao dans le Soum, de Goudoubou dans le Séno et celui de Sagnioniogo dans la commune rurale de Pabré (ce dernier camp a été fermé et les réfugiés relocalisés dans le Sahel pour des raisons économique).

Ministère des Affaires étrangères et de la coopération régionale
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