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Assainissement des eaux :l’appui des hommes de media sollicité
Publié le mardi 16 juin 2015  |  Sidwaya




La pollution des ressources hydrauliques connaît des proportions inquiétantes au Burkina Faso. En vue de permettre aux hommes de média de prendre la mesure de ce phénomène, le Secrétariat permanent du Plan d’action pour la gestion intégrée des ressources en eau (SP/PAGIRE) a organisé, du 10 au 13 juin 2015, une caravane de presse à Dédougou, Bobo-Dioulasso, Banfora et Poura.

Le boom minier, le développement industriel avec en toile de fond les activités de maraîchage ont des impacts négatifs importants sur les ressources en eau. Or, l’eau est une denrée rare et précieuse au Burkina Faso qu’il faut protéger et gérer de façon rationnelle. Pour cela, l’information et la sensibilisation des différents acteurs s’avèrent nécessaire pour la protection durable de ladite ressource et le bien-être des populations. C’est conscient de cela que le Secrétariat permanent du Plan d’action pour la gestion intégrée des ressources en eau (SP/PAGIRE) a initié, du 10 au 13 juin 2015, une caravane de presse pour la protection des ressources hydrauliques à Dédougou, Bobo-Dioulasso, Banfora et Poura. «Cette sortie a pour but de permettre aux hommes et femmes de média de saisir l’ampleur du phénomène de la pollution des ressources en eau pour mieux participer à l’information et à la sensibilisation des populations», a expliqué le secrétaire permanent du PAGIRE, Moustapha Congo. Le pont «chinois» de Nasso (Bobo-Dioulasso) qui traverse le fleuve Kou a été l’une des étapes des caravaniers. En présence du représentant du Comité local de l’eau (CLE) du Kou, Gaël Yaméogo, les journalistes ont relevé de graves problèmes d’ensablement et une occupation anarchique et illégale des berges. Cela est dû selon monsieur Yaméogo, au fait que les riverains ne respectent pas les distances telles que prescrites par la loi. En effet, selon le Directeur général de l’agence de l’eau du Mouhoun (DGAEM), Ghislain Anselme Kaboré, la réglementation en vigueur stipule qu’une distance (matérialisée par des balises) de 100 mètres doit être observée entre les cultures et les cours d’eau. «Cette année, nous n’avons pas encore atteint 42 mm de pluie et le pont (de Nasso, ndlr) est déjà envahi par toute sorte de débris», a regretté M. Yaméogo, tout en pointant un doigt accusateur sur les activités de maraîchage, le long du cours d’eau. Celui-ci a préconisé pour pallier le problème, la construction d’un nouveau pont qui répond aux normes internationales et la plantation d’arbres fruitiers à une centaine de mètres de part et d’autre des berges. Quelques mètres plus loin, la caravane a été témoin de comportements similaires et d’une scène inouïe. Ignorant royalement la présence de la délégation, un maraîcher pulvérisait, en effet, allègrement ses cultures, de pesticides. Or, à en croire M. Kaboré, cette action occasionne des conséquences dévastatrices sur le fleuve Kou et la faune aquatique. Les riverains n’ont-ils pas été sensibilisés à de telles attitudes ? «Nous n’avons jamais cessé de les interpeller sur de tels agissements. Malheureusement, notre action peine toujours à porter ses fruits», a déploré Gaël Yaméogo. C’est pour cela, a-t-il dit, que le SP/PAGIRE a besoin des journalistes dans le travail de sensibilisation sur les bonnes pratiques en la matière. Abondant dans le même sens, M. Congo a précisé que le SP/PAGIRE va mettre en place dans les jours à venir, une «Police de l’Eau», une force qui sera chargée de la verbalisation et de la répression.

Des eaux polluées par l’industrie minière

Conformément aux activités prévues à son agenda, la caravane, au cours de ses pérégrinations, a visité le site d’orpaillage et le bac à cyanure de Poura. En dépit de 16 années (1999) d’inactivités dans l’ancienne mine d’or de Poura, a fait remarquer M. Kaboré, les effets du cyanure utilisé pour dissoudre l’or sont toujours perceptibles. «La couleur des eaux est déjà un indicateur que le milieu n’est pas sain», a ajouté un agent technique du ministère de l’environnement, Issa Konaté soulignant par la même occasion la forte odeur nauséabonde des lieux. Dans le même ordre d’idées, le DGAEM a affirmé que des cadavres de tourterelles sont régulièrement découverts dans et autour du bac à cyanure. Le SP/PAGIRE, Moustapha Congo a indiqué que ce bac est une mesure sécuritaire mise en place pour protéger les populations. Il vise surtout à «sécuriser» le résidu de cyanure afin d’éviter qu’avec les pluies, l’eau ne se dirige vers les champs et le fleuve Mouhoun. «Pour éviter que les populations des villages environnants fréquentent les lieux, des panneaux d’interdiction ont été également installés à divers endroits du site», a souligné le secrétaire général de la commune rurale de Poura, Fernand Nikièma. Quel est l’objectif de cette visite ? Pour M. Kaboré, l’étape de Poura a pour but de mettre en lumière la pollution des ressources en eau par l’industrie minière et l’orpaillage artisanal. Au cours de leur voyage, les journalistes se sont également imprégnés du travail abattu sur le terrain par les Agences de l’eau et les Comités locaux de l’eau (CLE) de la Boucle du Mouhoun et des Cascades. Ainsi, avant la visite guidée de la prise d’eau de Karfiguéla, les caravaniers ont assisté à une rencontre de plaidoyer organisée par l’Agence de l’eau des Cascades (AEC). Selon le directeur général de ladite agence, Dofihouan Yé, les berges et sources de la Comoé sont de plus en plus caractérisées par une installation inconsidérée des populations. «Il s’agit de faire un plaidoyer auprès des leaders d’opinion dans le sens d’une gestion concertée, équitable et durable des ressources en eau de la Comoé», a-t-il indiqué. A Bendougou, le CLE Mouhoun Tâ, créé seulement depuis septembre 2014, a suscité pour sa part, des motifs de satisfaction chez les responsables du SP/PAGIRE. En effet, dans cette localité située à une quinzaine de kilomètres de Dédougou, les populations riveraines respectent religieusement, à en croire le vice-président dudit CLE, François Zida, la délimitation des 100 mètres recommandées. Au terme de leur périple, les caravaniers ont promis de jouer un rôle actif dans la campagne de sensibilisation sur la protection des ressources en eaux.


Aubin W. NANA
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