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Forces armées nationales : le Premier ministre préconise le maintien du RSP
Publié le lundi 15 juin 2015  |  Le Pays
Situation
© aOuaga.com par Séni Dabo
Situation de la nation : le Burkina en 2014 vu par le Premier ministre
Vendredi 12 juin 2015. Ouagadougou. Conseil national de la transition (CNT). Le Premier ministre Yacouba Isaac Zida a prononcé son tout premier discours sur la situation de la nation (DSN) devant les députés de la transition




« L’armée a besoin du RSP, le pays aussi». C’est l’une des réponses apportées par le Premier ministre, Yacouba Isaac Zida, aux inquiétudes posées par les députés du CNT, le 12 juin 2015 à Ouagadougou, lors de son discours sur la situation de la nation. D’autres interrogations non moins importantes ont été relevées par la représentation nationale. Retour sur les réactions du chef du gouvernement.


L’une des questions majeures soulevées par les députés à l’issue du discours du Premier ministre sur la situation nationale a été celle relative au statut du Régiment de sécurité présidentiel (RSP). « L’armée a besoin du RSP, le pays a besoin du RSP », leur a-t-il répondu. Mais, il a souligné que son gouvernement est en train de travailler pour donner à ce corps « une bonne place » au sein de la nation. « Cela fait 20 ans que je suis au RSP, je connais les capacités de ce régiment et je confirme que nous en avons besoin », a-t-il ajouté avant d’illustrer cette nécessité par ces propos : « Si vous abattez votre chien parce qu’il n’aboie pas, c’est la chèvre du voisin qui va vous mordre». A propos de l’attitude du gouvernement, si le code électoral venait à être incriminé par la CEDEAO, Yacouba Isaac Zida a d’abord indiqué que les dispositions de ce code qui suscitent actuellement le débat ont été inspirées par les dispositions de la Charte africaine de la démocratie et de la gouvernance. Mais, a-t-il souligné, si le code venait à être incriminé, le gouvernement prendra les dispositions qui s’imposent. Quid de la position du gouvernement par rapport à l’opportunité de passer à une Ve République ? Là-dessus, pour le Premier ministre, il convient de rappeler aux citoyens que les priorités actuelles sont encadrées par les engagements pris aux lendemains de l’insurrection et de la Charte. Parmi ces priorités figure l’organisation de l’élection présidentielle. Il a donc sollicité la compréhension de ceux qui sont impatients pour écrire une nouvelle page de l’histoire du pays car, a-t-il dit, il nous appartient de nous en tenir aux clauses de la Charte. « En outre, le temps imparti pour l’organisation des élections de 2015, de même que les contraintes relatives à la mobilisation des ressources financières, commandent que les énergies ne soient pas dispersées », a-t-il soutenu. Mais, Yacouba Isaac Zida a tout de même précisé que la question esten étude au niveau de la Commission de réconciliation nationale et des réformes. Sur l’Etat de mise en œuvre de la convention collective des journalistes et assimilés, le chef du gouvernement a d’abord rappelé que 7 ans après sa signature, soit en 2012, une étude conduite par le CSC avait révélé que sur la soixantaine d’organes de presse privés, seulement 3 médias appliquaient la convention collective du fait du manque de ressources financières. « Le gouvernement s’est donc engagé cette année à adopter des mesures fiscales et structurantes au profit des médias privés. L’appui de l’Etat à ces médias va se manifester par l’augmentation de la subvention de l’Etat, l’octroi de facilités fiscales en faveur des entreprises de presse privées, à travers la défiscalisation du matériel de presse et la création d’un fonds d’appui aux entreprises de presse privées », a-t-il relevé. Dans la même veine, le chef du gouvernement a aussi rassuré que des travaux sont en cours pour l’élaboration et l’adoption du statut particulier des travailleurs des médias publics.

Il est fort possible que le pays ait d’importantes ressources qui soient logées ailleurs.

Quant à la représentativité des femmes dans les sphères de décisions lors des élections à venir, Yacouba Isaac Zida a aussi révélé qu’un projet de loi portant modification de la loi portant fixation du quota genre aux élections législatives et municipales au Burkina Faso sera bientôt présenté au CNT. Dans ce projet de loi, des innovations en faveur d’une forte représentation des femmes sont introduites. Le problème du foncier, notamment les lotissements conduits par les municipalités, a aussi été soulevé par les députés. Les travaux reprendront « probablement » en 2016, foi du Premier ministre, en réponse à cette préoccupation sur l’arrêt des travaux dans les communes du Burkina. L’autre aspect qui a attiré l’attention des députés est celui relatif à la sécurisation des villes et campagnes pour des élections réussies. Sur ce point, le chef du gouvernement a souligné que des mesures sont envisagées avec un accent mis sur certaines régions jugées plus criminogènes. Ce sont, entre autres, les régions de l’Est, du Centre-Est et du Centre-sud. « Pour la sécurisation des élections, il n’y a aucune raison d’avoir des inquiétudes. Il est prévu de déployer les forces de sécurité et d’ordre public, le renfort de l’armée avec la prise en compte du volet aérien et l’appui des autres forces paramilitaires. En cas de besoin, les forces de défense et desécurité seront réquisitionnées », a-t-il rassuré. Les députés ont aussi exprimé leur inquiétude sur la question des jugements des crimes de sang et des crimes économiques commis au Burkina. La question a été de savoir jusqu’à quand les autorités comptent remonter dans le temps pour restituer la vérité et rendre justice sur les crimes de sang et les crimes économiques. « Tous les crimes de sang seront traités sur un même pied d’égalité, dans le respect des lois et règlements en vigueur en matière de prescription », a répondu le Premier ministre tout en précisant, « vous savez qu’au bout de 20 ans, s’il n’y a pas une action en justice, nous ne pouvons pas réveiller un dossier ». Toujours sur le plan des malversations, les députés ont tenu à savoir comment le gouvernement compte recouvrer les fonds détournés sous le régime de Blaise Compaoré. Depuis le mois de novembre, le gouvernement s’est penché sur cette question, a renchéri le Premier ministre. Et de poursuivre qu’au regard de la réalité des évènements, il est fort possible que le pays ait d’importantes ressources qui soient logées ailleurs. « Nous avons écrit aux instances habilitées en la matière, notamment la Banque mondiale qui a une agence spécialisée pour recouvrer les fonds détournés ». Mais, pour l’heure, souligne Yacouba Isaac Zida, le gouvernement ne peut pas communiquer sur ce dossier, de peur que les intéressés ne vident les comptes.

Outre ces aspects, le gouvernement s’est voulu rassurant sur les autres interrogations des députés. Il s’agit, entre autres, de la mise en place de l’assurance maladie universelle en 2016, de la formation professionnelle des jeunes au métier des mines, du suivi et de la prise en compte des rapports d’audits menés dans les entreprises d’Etat afin de situer les responsabilités, du suivi et du contrôle des établissements d’enseignement privés au Burkina pour le respect du cahier de charges, de la fin du retard constaté dans la mise en œuvre du système LMD dans les universités, de la résolution de la pénurie d’eau de plus en plus réccurrente et de la recherche de solutions adaptées pour la résolution de la question de l’utilisation des organismes génétiquement modifiés (OGM), notamment dans la filière cotonnière.

Christine SAWADOGO et Adama SIGUE
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