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Sommet de l’UA a Johannesburg : sale temps pour le « boucher du Darfour »
Publié le lundi 15 juin 2015  |  L`Observateur Paalga
Dimanche
© présidence CI par Dr
Dimanche 14 juin 2015, à Johannesburg (Afrique du Sud). Photos de famille des Chefs d`Etat et de Gouvernement au 25ème sommet de l`Union Africaine
Dimanche 14 juin 2015, à Johannesburg (Afrique du Sud). Photos de famille des Chefs d`Etat et de Gouvernement au 25ème sommet de l`Union Africaine




«L’autonomisation des femmes». C’est le thème choisi pour la 25e conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine qui se tient depuis hier dimanche et jusqu’à ce lundi à Johannesburg en Afrique du Sud. Un sujet d’actualité autour duquel des conférences et un panel auront été organisés en prélude au sommet lui-même, attirant représentants d’ONG, militants et militantes de la cause féminine comme l’actrice américaine Angelina Jolie invitée à prendre part à un débat avec des ministres africains des Affaires étrangères autour d’une question elle aussi préoccupante, celle des violences faites aux femmes dans les conflits.



Autant de préoccupations qui auront fait long feu dans l’agenda chargé des délégations réunies en Afrique du Sud, surtout quand on sait que le propre de ce genre de grand-messe est d’être toujours rattrapée par l’actualité brûlante. Et cette 25e session n’aura pas échappé à la règle, car au menu des chefs d’Etat et de gouvernement se sont inscrits la crise provoquée par la décision du président Pierre Nkurunziza de briguer un troisième mandat en violation de l’accord d’Arusha ; les migrations interafricaines après la vague xénophobe qui vient de sévir en Afrique du Sud, et la lutte contre le terrorisme. Autant de préoccupations de l’heure qui, à coup sûr, retiendront l’attention des délégations présentes à JO ‘Burg.

Mais s’il est une question à laquelle personne ne s’attendait mais qui va faire entrer cette 25e session dans les annales de l’histoire de l’Union, c’est bel et bien l’affaire Omar el-Béchir, le chef de l’Etat soudanais. Au pouvoir depuis 1993 et fraîchement réélu pour un quatrième mandat, l’homme fort de Khartoum n’est pas près d’oublier cette dernière rencontre en date de l’UA. A peine sera-t-il arrivé dans la nation Arc-en-ciel, que le dirigeant soudanais a été, pour ainsi dire, rattrapé par son passé. En effet, la CPI avait vite fait d’inviter les autorités sud africaines à interpeler l’homme qui, en plus de présider à la destinée de son pays, est poursuivi pour crimes de guerre, crimes contre l’humanité et génocide dans la région du Darfour où selon l’ONU plus de 300 000 personnes ont perdu la vie. Malgré le mandat d’arrêt international lancé à ses trousses, el-Béchir n’hésite pas à narguer la juridiction internationale en promenant sa silhouette massive dans les salons feutrés des capitales africaines. Sûr du soutien de ses pairs du continent qui le protègent comme un gang protège un de ses hommes. Mais voilà que son voyage en Afrique du Sud est perçu comme la nique de trop par les défenseurs des droits humains, et tourne au cauchemar pour celui qu’on nomme « le boucher du Darfour ». En effet, un Tribunal de Pretoria a enjoint les autorités hôtes du Sommet de ne pas laisser le président soudanais quitter le pays tant que la justice n’aura pas statué sur son sort.

Bienvenue dans l’univers impitoyable des simples justiciables, pour ne pas dire des simples mortels, Monsieur le président ! Mais il ne faut pas se leurrer. De Jo’Burg à la Haye, il y a loin. Au propre comme au figuré. De l’injonction du tribunal de Pretoria à l’extradition du célèbre « Wanted » de la CPI, il y a fort à faire. Sans nul doute que le « Syndicat» des chefs d’Etat africains ne va pas rester les bras croisés en voyant un des siens malmené par la justice. Il jouera de tout son poids sur le président Jacob Zuma afin qu’il rappelle les impertinents juges à l’ordre. Sinon, ce serait un précédent fâcheux, une jurisprudence terrifiante pour tous ces dictateurs qui règnent sous nos tropiques. A l’heure où nous bouclions la présente édition, el-Béchir n’était toujours pas situé sur son sort. Mais sauf tremblement de terre, il ne risque pas grand-chose dans cette Afrique où le chef n’est justiciable que devant le Bon Dieu.

Marie Ouédraogo
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L`Observateur Paalga N° 8221 du 27/9/2012

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