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Coopération sino-africaine : des spécialistes africains réfutent la thèse du néocolonialisme
Publié le lundi 15 juin 2015  |  Xinhua




Plusieurs spécialistes africains ont profité d’une rencontre sur les enjeux et perspectives sur l’ avenir de l’Afrique, organisée à Dakar du 8 au 12 juin, pour réfuter la thèse du néocolonialisme concernant la présence chinoise en Afrique dans le cadre de la coopération sino-africaine.

"C’est dommage que certains pays occidentaux parlent de néocolonialisme pour caractériser la coopération sino-africaine", a regretté le directeur de l’Institut africain des études agraires au Zimbabwe, professeur Sam Moyo.

"C’est un discours véhiculé dans la littérature écrite par des Européens et dans leurs médias parce qu’il y a beaucoup de crédits et de matériels, notamment agricoles, qui nous viennent de la Chine", a-t-il soutenu, dans une intervention devant cette conférence.

"Il faut redynamiser l’esprit de la Conférence de Bandung ( conférence afro-asiatique organisée en 1955 en Indonésie, ndlr) parce qu’il y a encore plus d’investissements européens en Afrique ", a-t-il estimé et de suggérer "une nouvelle forme de coopération qui implique plus les chercheurs".

De son côté, l’économiste Taladidia Thiombiano, directeur de l’ Institut de formation et de recherche en économie appliquée du Burkina Faso, a souligné qu’"il y a ceux qui considèrent que cette coopération n’est pas différente de celle menée par nos anciens coloniaux et ceux qui estiment qu’il y a un certain nombre d’ aspects positifs".

"L’intervention de la Chine sur le continent joue un rôle fondamental. Dans le Sud, nous avons les mêmes problèmes et les mêmes intérêts, il est important de renforcer la coopération Sud- Sud et plus particulièrement celle entre la Chine et l’Afrique pour amorcer le développement endogène", a-t-il préconisé.

Selon l’économiste, "l’Afrique a eu une première expérience avec le Nord, l’Europe en particulier et c’est à elle de tirer les leçons de cette coopération et d’être suffisamment rigoureuse en ayant ses propres plans qui définissent les besoins du continent pour que la coopération sino-africaine reste gagnant-gagnant".

"La coopération est multiforme, il y a la formation, la recherche et la technologie qui nous fait défaut, c’est pour cela que nous sommes obligé d’exporter nos matières premières à l’état brut", a-t-il fait remarquer, avant de souligner qu’"il faut qu’on essaie de nous spécialiser parce que si nous produisons les mêmes choses, nous ne pourrons pas faire des échanges entre pays du Sud et nous serons obligés de nous tourner vers le Nord".

Le chercheur à l’Académie chinoise des sciences sociales, Li Xinfeng, a estimé pour sa part que "certains pays européens qui considèrent la présence chinoise en Afrique comme du néocolonialisme veulent juste maintenir leur hégémonie traditionnelle dans le continent".

"La coopération sino-africaine est très importante pour les deux parties, elle très innovante dans plusieurs domaines et cette relation n’empêche aucun pays de nouer des relations avec l’ Afrique", a-t-il relevé.

"L’Afrique est un pilier dans le développement du monde et la Chine veut promouvoir la construction d’infrastructures dans les pays africains en développement", a-t-il ajouté.

"La Chine a encore beaucoup à faire, surtout sur le plan culturel, parce que son impact dans ce domaine reste encore limité, même si on a créé beaucoup d’instituts Confucius", a-t-il conclu.

Le sociologue Boaventura de Sousa Santos du Centre pour les études économiques et sociales, à l’université portugaise de Coimbra, a estimé que "la coopération Sud-Sud semble être une alternative pour le développement de l’Afrique parce que l’ avantage c’est la solidarité entre les pays".

"Il y a un rôle fondamental joué par la Chine dans cette coopération avec l’Afrique et on le voit même dans les BRICS ( Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud, ndlr)", a-t-il poursuivi.

"Il faut développer le partenariat entre pays du Sud parce que la souveraineté n’a plus d’importance dans la mesure où les échanges internationaux sont réglementés par des traités", a-t-il indiqué.
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