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Accord « Tripartite » : Du Cap au Caire, ça fera une belle trotte
Publié le samedi 13 juin 2015  |  L`Observateur Paalga
Révision
© aOuaga.com par G.S
Révision de la Constitution : marche de protestation de femmes à Ouaga
Lundi 27 octobre 2014. Ouagadougou. Des femmes de l`opposition et de la société civile ont marché dans l`après-midi pour exiger le retrait de l`Assemblée nationale du projet de loi portant révision de la Constitution




Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Les relations commerciales entre pays africains relèvent du paradoxe. Les frontières, poreuses pour les trafiquants de tout acabit, constituent par contre de véritables murailles difficilement franchissables pour les opérateurs économiques. Tenez ! Alors qu’en Europe une dizaine de jours suffisent, en Afrique il faut patienter un mois pour dédouaner une cargaison. Et comme si cela ne suffisait pas, huit documents de douane sont en moyenne nécessaires pour s’acquitter de ces mêmes formalités contre cinq en Europe. Du coup, le continent noir, qui déjà ne pèse pas bien lourd dans le commerce extérieur, doit, en plus, se contenter de la portion congrue que représente son mince volume d’échanges avec d’autres zones. Ainsi seulement 12% des flux commerciaux en Afrique se font entre pays africains alors que les Asiatiques échangent entre eux pour plus de la moitié de leurs négoces et qu’en Europe la proportion est de 70%.

Il faut que cela change, tout le monde en convient. Et aux dernières nouvelles, ce changement-là est bel et bien en cours. Sur papier en tout cas. La preuve : déjà vingt-six pays d’Afrique de l’Est se sont engagés dans ce sens. Ils ont signé, ce mercredi à Charm el Cheikh en Egypte, un Traité de libre échange appelé la « Tripartite ». De quoi s’agit-il ? C’est le résultat du regroupement de trois régions économiques que sont la Comesa (Marché commun des Etats d’Afrique australe et de l’Est), la SADC (Communauté de développement d’Afrique australe) et l’EAC (communauté d’Afrique de l’Est). Une triple alliance à la sauce africaine, qui rappelle bien d’autres accords tripartites dans l’histoire de l’Europe et des Amériques. Cette nouvelle initiative devrait permettre aux opérateurs économiques de bénéficier de tarifs douaniers préférentiels ainsi que de l’élimination des barrières non tarifaires, et cela, tenez-vous bien, du Cap en Afrique du Sud au Caire en Egypte. On pourra peut-être un jour tout reprocher aux précurseurs du projet, sauf de n’avoir pas vu long et grand. On comprend donc les initiateurs de ce nouveau traité de libre échange qui, c’est le moins qu’on puisse dire, ne manque pas d’atouts et pas des moindres : 625 millions d’habitants pour un PIB global de 900 milliards d’euros, soit quelque 590 000 milliards de francs CFA ; un Eldorado aux potentiels immenses qui, à lui seul, est bien capable de démontrer à ceux qui en doutaient encore que hors l’intégration, point de salut pour nos Etats.

Ces atouts considérables ne sauraient pourtant occulter les obstacles qui perdurent et obligent, hélas, à nourrir quelques craintes concernant l’impact de la ‘’Tripartite’’ sur le commerce entre les Etats-parties à l’accord. Car, d’abord, il faut bien reconnaître que les trois régions concernées sont tellement contrastées qu’il faudra que chaque pays, chaque institution régionale jouent sa partition et avec la plus grande honnêteté.

Ensuite sur le terrain, il faudra bien faire des investissements structurants tels que ceux promis par le NEPAD (Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique). Or c’est là que le bât blesse. C’est que le continent noir, en matière de développement socio-économique, a démontré son incapacité à compter sur ses propres ressources, préférant tendre la main à d’éventuels bailleurs de fonds prompts à dicter leurs propres conditions.

Enfin, l’expérience a montré que, sous nos tropiques, les ensembles sous-régionaux ont du mal à prospérer, tant le respect des règles communautaires n’est pas toujours la chose la mieux partagée. Et si la CEDEAO et l’UEMOA font figure de réussite, il n’en est pas de même pour leurs équivalents d’Afrique centrale et même de l’Est qui sont loin d’avoir achevé leur processus d’intégration.

Il en va de même de certains grands projets quasi morts-nés, lancés en grande pompe du fait de la volonté politique affichée de leurs géniteurs. Les plus chanceux, comme le NEPAD, ont eu beaucoup de mal à sortir des parapheurs pour faire leurs preuves sur le terrain du développement. Les autres dorment dans des tiroirs.

Autant dire qu’il faudra bien plus qu’une bonne dose de volonté politique, même affichée, pour que la ‘’Tripartite’’ puisse franchir le cap de la mise en œuvre et se concrétise de croissance économique et surtout par une amélioration des conditions de vie des populations du Cap au Caire.

H. Marie Ouédraogo
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