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Oscar Barro, coach du RCB : «J’ai un lien très fort avec le Racing»
Publié le vendredi 12 juin 2015  |  Sidwaya
Oscar
© Autre presse par DR
Oscar Barro entraîneur du Racing Club de Bobo-Dioulasso (RCB)




Dans cet entretien, le maître à penser des Tigres de Diaradougou nous décline quelque peu sa stratégie de gagne ainsi que ses ambitions pour son club. Champion en temps que joueur, puis en tant que coach dans le même club, Oscar Barro finit par croire que son destin est lié à la famille "Noir et blanc". On ne peut vaincre sans périr et le sacre de coach Barro n’a pas été sans entrave. Des épreuves qui lui font d’ailleurs planer l’idée d’aller voir ailleurs.



Comment avez-vous géré votre effectif jusqu’au dernier jour du championnat que vous avez remporté ?


Je disposais d’un effectif de 34 joueurs au total (juniors et séniors) pour toute la saison. On y compte 4 gardiens de but et 30 joueurs de champ. J’ai utilisé rationnellement mon effectif. Aucun joueur n’a joué tous les matchs. C’est Justice Peppra seul qui a failli disputer l’entièreté des matchs même s’il était de temps à autre remplacé, mais au dernier match contre le RCK il n’était pas sur la liste pour suspension. Je fais jouer les joueurs en fonction de la forme du moment. Je n’ai pas un effectif figé avec des joueurs inamovibles. Chez moi, quand on est en forme, on joue et quand on ne l’est pas, on laisse la place aux autres et on va travailler pour revenir. J’ai pu instaurer une certaine concurrence saine dans l’équipe. Les joueurs ont compris que s’ils travaillent, chacun peut avoir sa place.


Comment avez-vous géré la pression ?


Il faut avouer que la pression était très forte. Ceux qui sont passés par ici et qui sont allés ensuite à l’EFO ou à l’ASFA-Y estiment qu’il y a plus de pression à Bobo. Les suppporters sont très proches des joueurs et de l’encadrement technique et de ce fait, ils sont très exigeants. A un moment, il fallait garder tout son calme, se concentrer sur l’essentiel pour ne pas disperser ses forces. Ce métier demande une certaine confiance en soi. C’est ce que je fais et j’essaie toujours d’améliorer ce que je fais. Je suis un homme convaincu de ce que je fais et je le fais de façon honnête. Lorsque ça ne marche pas, j’assume pour rester tranquille avec ma conscience.

Vous avez été champion avec le RCB en 1997 en tant que joueur. 18 ans après, vous voilà de nouveau champion avec le même club mais cette fois, en tant que coach. Comment vous appréciez cette
réalité ?


C’est un peu le hasard des choses ou une coïncidence très heureuse. Il y a 18 ans effectivement, j’étais joueur du Racing. Et j’étais l’auteur de l’unique but que le Racing a marqué en son temps en campagne africaine contre l’ASEC d’Abidjan. C’est Dieu qui sait faire les choses. Depuis trois ans, j’ai pu garder mon groupe qui s’est bonifié au fil du temps. Cette année donc, je savais que le titre était jouable. On a cru, on a travaillé et c’est une fierté pour moi de savoir qu’il y a18 ans, j’étais champion et aujourd’hui encore champion avec la même équipe. Cela veut dire que j’ai un lien très fort avec ce club.


L’année dernière, vous avez remporté la coupe du Faso, cette année, c’est le championnat national. Peut-on conclure que coach Barro est fait pour le RCB ?


Il faut dire que depuis que je jouais, j’ai commencé à me former dans l’encadrement. Je notais tout ce que les entraîneurs faisaient avec nous après l’entraînement. J’essayais de voir ce qu’ils recherchaient en fonction des ateliers d’entraînement que nous faisions. J’avais aussi un petit centre que j’ai mis en place. Avant donc d’arriver en club, en tant qu’entraîneur, j’avais déjà une expérience avec la petite catégorie. Cette expérience me permet d’avoir un flair surtout de détection de la qualité de joueur. On est champion aujourd’hui, mais sachez que c’est avec des joueurs venus presque du néant. Personne ne les connaissait. Même les étrangers qui sont là sont venus faire les tests. S’ils avaient été ailleurs, on n’allait pas les prendre.


Oscar compte-t-il poursuivre avec le RCB la saison prochaine ?


Je suis là jusqu’à la fin de la saison. J’avais signé pour un an. J’attends donc. Ce n’est pas moi forcément qui décide de mon sort au RCB. Nous sommes aussi en football où tout peut aller vite. Il n’est pas donné à un entraîneur d’engranger des résultats tous les jours. Il y a des moments où il faut savoir partir ou rester. Je vais donc réfléchir à ça d’ici la fin de la saison et voir ce que le comité directeur va faire pour nous.


Votre souhait est donc de rester au RCB, mais vous vous en remettez à la décision de la direction du club, n’est-ce pas ?

Non, je ne le dis pas. Je ne sais pas ce que l’avenir me réserve d’ici 3 ou 4 mois.


Au-delà du championnat que vous venez de remporter, est-ce que vous avez d’autres ambitions ?


Ma préoccupation n’était pas seulement d’être champion. Nous devons voir ce que nous pouvons faire pour que ce club soit encore plus grand, mieux organisé que ce que nous avons actuellement. Je ne serai comblé que lorsque mon équipe fera partie des équipes de poules en compétition africaine. Si nous nous limitons au titre de champion national, on n’aurait pas évolué. Je vois plus loin que le championnat local.


Coach, avez-vous connu des difficultés pendant le championnat ?


Oui, comme tout entraîneur. Des échos me sont parvenus à plusieurs reprises comme quoi on voulait me virer. En tant qu’entraîneur, j’étais prêt à tout. On ne peut pas exercer ce métier sans s’attendre à ce qu’on vous vire du jour au lendemain. J’ai vécu de sérieuses difficultés comme tout un chacun au Racing. Nous avons connu des difficultés non seulement avec nos supporters mais aussi avec le comité directeur. On est resté solidaires et on a eu confiance. Voilà qu’à la fin, tout le monde est heureux. Les choses ne peuvent pas marcher en football tant qu’il n’y a pas de grincement de dents, des incompréhensions.


Vous avez dénoncé certaines décisions au cours du championnat. Aviez-vous l’impression qu’on voulait vous empêcher d’atteindre votre objectif ?


Quand on voit des comportements, on se dit qu’il y a des choix, des préférences. J’avais voulu alerter l’opinion publique et les responsables du sport pour que tous puissent savoir ce qui pouvait se tramer. Les problèmes d’identité où on retire des points à une formation au profit d’une autre ne doivent plus exister dans notre football. Dans de telles pratiques, il est facile de truquer un match. Je suis désolé de le dire. Voilà une situation au Mali où le Djoliba qui est le plus grand club du pays est frappé par une mesure. L’équipe est rétrogradée en deuxième division avec le CSK. Il faut que nous arrivions à avoir le courage de dire la vérité et prendre des décisions qui s’imposent pour que notre football soit sain. Si l’on assiste à des arrangements qui ne disent pas leur nom, on va toujours souffrir de ces maux.


Comptez-vous pouvoir garder votre effectif la saison prochaine ?

Si je suis toujours en poste, je vais travailler dans ce sens. On a aussi des compartiments où nous avons des difficultés. Il faudra donc penser à des recrutements. Je ne serai pas plus clair, sachez qu’il m’a fallu colmater les brèches quelquefois pour pouvoir jouer certains matchs. Si je dois rester, il y a au moins trois postes où il faut revoir et trouver des joueurs plus aguerris pour être à la hauteur de ce qui nous attend.


A quel moment avez-vous cru véritablement que vous pouvez accrocher le titre ?


Depuis le début du championnat, je suis resté optimiste. Il y a de cela deux ans, on a terminé 3e, l’année dernière on a terminé 4e et on a remporté la coupe du Faso. J’ai réussi à garder le groupe mais je n’ai pas pu avoir les nouveaux joueurs que je voulais. Ceux que j’ai eus étaient des joueurs à défaut, mais je savais qu’on avait de la qualité. Depuis le début du championnat, c’est une seule fois que nous sommes sortis des trois premiers. Je faisais donc comprendre chaque fois aux joueurs que le titre était jouable. C’est véritablement à la troisième journée des phases retour que j’ai monté le moral du groupe. Je leur ai fait savoir que si nous gagnions ce match, la voie était tracée. Nous venions de 2 défaites et il ne fallait plus en prendre. On a pu gagner ce match et la stratégie était de ne plus lâcher le podium et rester collé au leader. A 4 journées de la fin, c’était le sprint final pour nous. Nous avons analysé la situation et il s’avérait que si on gagnait le reste de nos matchs, on finirait en tête. Contrairement à ce que les gens pensaient, moi je préférais les oppositions avec les équipes telles que l’AS-SONABEL, l’ASFA-Y, le RCK en haut du classement que de jouer avec le bas du tableau. Cela allait beaucoup me perturber. Dans le haut du tableau, le jeu est plus libéré puisque chacun aspire à être champion. C’est donc à 8 journées de la fin du championnat que j’ai commencé à me rendre compte qu’on pouvait jouer le titre.


Entre la position de chasseur ou du chassé, quelle est celle que vous avez préférée au cours du championnat ?


Je préférais la position de chasseur. Cette position me permettait d’être beaucoup plus lucide que lorsqu’on devait me pourchasser.


B. Léopold YE
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Sidwaya N° 7229 du 8/8/2012

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