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Attention à l’apologie du diable
Publié le jeudi 11 juin 2015  |  Sidwaya
Présidentielle
© aOuaga.com par Séni Dabo
Présidentielle d`octobre 2015 : Ablassé Ouédraogo dans les starting-blocks
Dimanche 7 juin 2015. Ouagadougou. Palais de la jeunesse et de la culture Jean-Pierre Guingané. Ablassé Ouédraogo a été investi candidat à l`élection présidentielle d`octobre 2015 au terme du premier congrès ordinaire de son parti, Le Faso Autrement, tenu sur deux jours sur le thème "Ensemble construisons le Burkina Autrement"




"J’ai toutes mes chances de devancer, au soir du 11 octobre, mes concurrents à cette présidentielle. J’ai trois atouts principaux. Je suis Moaga du Plateau central, et les Mossé sont une forte composante du Burkina Faso. Je suis aussi musulman, ce qui n’est pas rien dans un pays où 70% des gens le sont également". Tels sont les propos du candidat, président-fondateur du parti Le Faso Autrement, Ablassé Ouédraogo, lors de l'interview qu'il a accordée à Jeune Afrique. Il est impensable et inadmissible qu'un homme politique de la trempe du docteur en Economie, Ablassé Ouédraogo, qui a une expérience considérable dans le cercle politico-diplomatique burkinabè, puisse tenir des propos aussi incendiaires que séditieux. Malheureusement, le diplomate, certainement à cours d'inspiration, a vite périclité dans le décor en croyant que sa double appartenance à une confession religieuse d'environ 70% de la population et à un groupe ethnique majoritaire, pourrait lui ouvrir les portes de la magistrature suprême. Ces délires avilissants peuvent conduire le pays à une catastrophe et il faut s'en méfier. D'ailleurs, la Constitution burkinabè s'élève contre toute propagande de nature à porter atteinte à la cohésion et à l'intégration sociale. Le Burkina Faso est avant tout un pays laïc où toutes les sensibilités qui manifestent leurs opinions, se côtoient en toute symbiose. Et des déclarations de ce genre ne peuvent en aucun cas être considérées comme un argument de campagne électorale, surtout à un moment où le pays est encore en train de panser les béantes plaies de son insurrection. Comme il fallait s'y attendre, cette aberration a fait l'effet d'une bombe dans le pays. L'indignation de la population sidérée ne s'est pas faite attendre. Les commentaires pleuvent de partout mais convergent vers trois dénominateurs communs que sont la religion, l'ethnocentrisme et le régionalisme du candidat de "Le Faso Autrement". En effet, ces déclarations scandaleuses et tonitruantes ont totalement «pourri» l'atmosphère au sein de la population déjà abasourdie par le débat des pro et anti-inclusion des élections prochaines.
Dans une république, on est président de toutes les parties qui la composent. Le Burkina Faso se définit également par l'ensemble de ses composantes sociopolitiques, économiques et culturelles d'où la présence d'une soixantaine de groupes ethniques, de riches et de pauvres, de chrétiens, de musulmans et d’animistes, des minoritaires et majoritaires. Alors, comment ces idées ségrégationnistes peuvent-elles tracer leur chemin dans la tête d’un sexagénaire averti? Le "Moaga" authentique doit donc revoir sa politique électorale. C'est un dérapage honteux pour la démocratie tant prônée. Ces paroles de l'ancien ministre burkinabè des Affaires étrangères montrent clairement à quel point des politiciens de chez nous manquent parfois d'arguments pour appâter leur électorat. Et pour cela, il faut faire recours à des raccourcis quelle que soit leur portée sociale. C'est la politique du diviser pour mieux régner et cela est loin d'être un modèle de science politique. Mais comment le candidat Ouédraogo du haut de ses 62 ans est-il arrivé à proférer des paroles de cette nature, malgré son expérience? Une telle bavure, même dans un débat de grin de thé ou dans un débit de boissons, peut être scandaleuse à plus forte raison livrée directement sur un média international. Ainsi, comment se sentiront-t-ils les militants du parti qui ne sont pas du Plateau central ou qui sont d'une autre confession religieuse? Au lieu de chercher à fragmenter la population, le diplomate Ablassé Ouédraogo gagnerait à mettre en place un programme de société fiable profitant aux militants des 300 communes dans lesquelles il a implanté le parti. Mais vivement que les autres politiciens ne tombent pas dans ces travers susceptibles de menacer sérieusement la stabilité nationale. Le Burkina Faso par étymologie se veut un "pays des Hommes intègres" et les valeurs qui comptent pour ses citoyens sont le respect de l'autre, la coexistence pacifique et la culture du mieux-vivre. Ces vertus ne sauraient être sacrifiées sur l'autel
de la politique.


Wanlé Gérard COULIBALY
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Sidwaya N° 7229 du 8/8/2012

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