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Le Pays N° 5318 du 18/3/2013

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Conflit intercommunautaire de Passakongo : Les populations de nouveau dans la rue
Publié le lundi 18 mars 2013   |  Le Pays




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Le 9 février 2013, des populations de 16 villages de la commune de Dédougou avaient organisé à Dédougou une marche pour exiger la libération des détenus du conflit intercommunautaire de Passakongo. N’ayant pas obtenu gain de cause, elles sont de nouveau descendues dans la rue le 16 mars dernier pour les mêmes motifs.

Pour cette seconde marche, ce sont des populations de 16 villages de la commune de Dédougou qui y ont pris part, selon les organisateurs. Cette fois-ci, les femmes étaient munies de spatules de bois. « La spatule sert à préparer le tô (pâte de mil ou de maïs). Tout être humain se nourrit. C’est dire donc que nul n’a droit de vie ou de mort sur l’autre. Dans la tradition bwa, lorsqu’on va en guerre, l’homme se munit de sa flèche ou de sa daba et la femme de la spatule. Ici, nous allons en guerre contre l’injustice faite à nos maris, à nos époux et à nos frères et fils », a expliqué une des manifestantes. Vers 9 heures, la place de l’ancienne gare qui a servi de point de ralliement était bondée de monde. Enfants, jeunes et personnes âgées avaient un objectif commun : la libération immédiate et sans condition de 12 détenus. « Nous disons non ! Libérez nos parents ! », scandaient les manifestants en langue bwamu. Au son de flûtes et de sifflets, ils ont rallié le gouvernorat. En l’absence du gouverneur, ils ont été reçus par le secrétaire général de la province du Mouhoun. Dans leur message, les manifestants sont revenus sur la genèse du conflit qui date, selon eux, d’une décennie. A en croire Hérassi Sama, le porte- parole des manifestants, la détention des Bwaba ne conduit en rien à une sortie de crise. Au contraire, prévient-il, « elle ne fera qu’exacerber les tensions et accentuer la fracture sociale. Quelle est la pertinence d’une mesure qui enlise le problème que l’on veut résoudre ? » M. Sama a affirmé que l’administration s’acharne contre Passakongo.

Environ 1 500 manifestants

Morceau choisi : après l’arrestation de nos frères au soir du 12 novembre, un important contingent de forces de l’ordre a été envoyé au village et y a patrouillé jusqu’au lendemain.

Pour quelle raison ? Tout ce que l’on sait, c’est que les forces de l’ordre ont encore traumatisé les populations ces jours et particulièrement les jeunes. Un contrôle de cartes d’identité et de pièces d’engins a été improvisé sur place et ceux qui n’avaient pas de pièce par- devers eux, payaient de l’argent. Pire, un jeune cycliste a été embarqué le 13 novembre sans sa bicyclette et conduit à la Maison d’arrêt. Trois jours après, il a été libéré.

Mais à l’heure où nous vous écrivions ces lignes, il ne sait pas où se trouve sa bicyclette à Passakongo. Après plusieurs questionnements, le porte- parole des manifestants conclut en ces termes : « En conséquence, nous exigeons ce qui suit : que la bicyclette soit retrouvée et restituée à son propriétaire ; que la libération de nos frères détenus soit immédiate ».

Après avoir reçu copie du message, Victorien Ouangrawa leur a indiqué qu’il le transmettra à qui de droit. Il s’est également réjoui de la démarche pacifique dont ont fait preuve les manifestants. Il leur a aussi demandé de faire en sorte que l’ordre ne soit pas troublé. La suite donnée par le représentant de l’administration a laissé les manifestants sur leur faim.

Ceux-ci maintenaient bec et ongle la libération immédiate des détenus. Ils y sont restés pendant plus de 2 heures sous le soleil avant de se retirer sagement. Selon les organisateurs de la marche, ce sont environ 1 500 personnes de 16 villages de la commune qui y ont pris part. La même source précise que le chef de canton de Dédougou aurait déconseillé fortement cette seconde manifestation.

Serge COULIBALY

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