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Délestage au Burkina: le Mouvement « Plus rien ne sera comme avant » appelle à un contre-sit-in le 5 juin
Publié le samedi 6 juin 2015  |  Le Pays
Délestage
© Autre presse par DR
Délestage au Burkina: le Mouvement « Plus rien ne sera comme avant » appelle à un contre-sit-in le 5 juin




Le Mouvement « Plus rien ne sera comme avant » a animé un point de presse, hier mercredi 3 juin 2015. Au cours de ce point de presse, il est revenu sur les délestages intempestifs auxquels font face les populations burkinabè. Voici donc la déclaration liminaire que nous vous proposons in extenso.

Le Mouvement « Plus Rien ne Sera Comme Avant », le M/PRCSA, vous a conviés à cette conférence de presse ce jour 3 juin 2015 pour vous livrer deux informations:

Le M/PRCSA invite tous ses militants et sympathisants, et surtout la population à sortir massivement le vendredi 5 juin 2015 à partir de 6h devant la SONABEL pour barrer la route aux organisations putschistes de la Transition qui veulent organiser un sit-in devant la SONABEL qui, elle-même, est en réalité, victime de la gestion gabégique du clan ploutocrate de Blaise Compaoré.

Le M/PRSCA voudrait vous solliciter pour donner à la population les vraies raisons objectives des délestages de la SONABEL afin que celle-ci ne se laisse pas manipuler par des OSC nostalgiques du régime Compaoré.

Premier point : Les Organisations de la Société civile (OSC) qui veulent organiser un sit-in le vendredi 5 juin 2015 devant la SONABEL se trompent de cible. Ce n'est ni la SONABEL, ni la SONABHY, ni le Gouvernement de la Transition qui sont responsables des délestages horribles que tout le pays vit en ces instants. La SONABEL, la SONABHY, les autorités de la Transition et surtout la population ne sont que des VICTIMES purgatoires des conséquences désastreuses de la gestion patrimoniale de la SONABEL par Salif Kaboré en tant qu'ancien DG de la société et ensuite en tant que Ministre des Mines et de l'Energie. Au lieu de protester contre la direction de la SONABEL, les OSC dont on connaît d'ailleurs leur connexion avec le défunt régime de Blaise Compaoré, feraient mieux d'exiger d'abord des comptes à Salif Kaboré et son mentor François Compaoré, avant de s'agiter comme un épouvantail épouvantable. Au lieu de huer la SONABEL, ces OSC revanchardes gagneraient plutôt à regarder la réalité en face : depuis des mois, la SONABEL est en train de réaliser le plus avec le moins dont elle dispose.

D'ailleurs, le M/PRCSA invite tous ses militants et sympathisants et surtout la population à s’opposer par tous les moyens, le vendredi 5 juin 2015 à partir de 6h, au sit- in des OSC anti-Transition qui cherchent intentionnellement à monter la population contre la Transition et à étrangler peu à peu l'économie nationale. Le vendredi 19 juin 2015, le M/PRSCA et les autres organisations-amies protègeront aussi le CNT contre les agitations des OSC de Blaise Compaoré qui projettent d'y tenir un sit-in.

Du reste, selon une source officielle proche du Ministère de l'Administration territoriale, de la Décentralisation et de la

Sécurité (MATDS), le Coordonnateur de la Convention nationale pour une Transition réussie, Pascal Zaida, a été bel et bien arrêté et mis au violon. Donc, nous confirmons son arrestation!

En tout état de cause, j'invite tous les militants du M/PRSCA à se retrouver dès 6h devant la SONABEL pour empêcher les gens de Pascal Zaida d'accéder à la SONABEL et empêcher la tenue de ce sit-in provocateur.

Deuxième point: donner à la population les vraies raisons objectives des délestages de la SONABEL afin que la population ne se laisse pas manipuler par des OSC nostalgiques du régime de Blaise Compaoré. Les raisons qui font de la SONABEL une victime et non la coupable sont au nombre de cinq (5) :

Les nombreuses subventions dues à la SONABEL et restées non honorées par le régime Compaoré

Le régime de Blaise Compaoré a laissé un lourd passif à la SONABEL auquel ni les autorités de la Transition, ni les Partenaires Techniques et Financiers ne peuvent immédiatement apporter une solution, au regard des priorités contenues dans la Charte politique édictée au lendemain de l'insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014: les élections, la sécurité intérieure, les salaires, etc. En effet, les autorités de la Transition sont venues trouver un gros gouffre financier laissé par les promesses non tenues du gouvernement de Blaise Compaoré. En voici des preuves:

. En 2013, sur 12 milliards de F CFA de subvention attendue par la SONABEL, moins de 5 milliards de F CFA ont été versés en tout et pour tout dans les caisses de la SONABEL ;

. Entre 2013 et 2015, sur près de 45 milliards de F CFA de subvention promise, moins de 5 milliards seulement ont été versés à la SONABEL ;

. Jusqu'au 1er mai 2015, aucun centime n'avait été encore versé à la SONABEL sur les 35 milliards de F CFA de subvention attendue entre 2014 et 2015...

1re conséquence: comme l'Etat ne verse plus les subventions promises, pour faire tourner ses centrales thermiques et hydroélectriques, la SONABEL s'est vu obliger de se ravitailler à crédit en carburant auprès de la SONABHY.

2e conséquence: la SONABHY exige désormais que la SONABEL s'acquitte d'abord de ses anciennes créances avant d'être servie en combustible.

3e conséquence: la SONABHY exige maintenant que son carburant soit désormais payé cash par la SONABEL.

Aujourd'hui, entre la SONABEL et la SONABHY, par l'Etat interposé, il y a une grosse dette de plus de 35 milliards de F CFA.

D'autre part, de 2011 à 2014, la SONABEL a accusé un déficit cumulé d'un montant de 52 milliards de F CFA.

A cette bagarre de chiffres, il faut rappeler les couvre-feux lors des mutineries de 2011, les évènements d'octobre 2014 et les grèves des transporteurs routiers des 30 et 31 mars 2015 qui continuent d’occasionner de grosses pénuries en carburant, car le Burkina est à quelque 1 000 km des côtes maritimes avec des routes en mauvais état auxquelles s'ajoutent les tracasseries douanières et policières sur les corridors.

Les faibles capacités de production de la SONABEL en période de chaleur

Malgré les centrales hydroélectriques de Bagré et de Kompienga (15 mégawatts), les centrales thermiques de Ouaga et Bobo (166 mégawatts) et les importations avec la Côte d'Ivoire (50 mégawatts), la SONABEL a aujourd'hui un déficit prévisionnel de 50 mégawatts aux heures de pointe. En moyenne, l'ensemble des besoins cumulés de consommation du Réseau national interconnecté (RNI) est estimé cette année à 250

mégawatts en période de forte chaleur. Alors qu'en 2015, le RNI est déjà à 270 mégawatts pour la mi-avril. Or, il se trouve que l'offre de la SONABEL ne peut excéder 233 mégawatts. Selon la SONABEL, il faut 720 000 litres de carburant par jour, soit 18 camions-citernes de 40 000 litres par jour pour faire tourner l'ensemble des centrales thermiques. Par exemple, pour constituer un stock de carburant de 10 jours seulement, la SONABEL doit payer 4 milliards de F CFA.

Les chantages politiques du président Alassane Ouattara

On dit que qui dort sur la natte de l'autre, dort quasiment à terre. En raison des difficultés de production que la Côte d'Ivoire rencontre depuis le mois de février 2015, elle n'arrive pas à respecter les termes du contrat d'exportation qui lient le Secteur Electrique Ivoirien à la SONABEL. Ce contrat fixe à 50 Mégawatts par jour la puissance à fournir au Burkina Faso.

De la vétusté des groupes électrogènes de la SONABEL

La vétusté de certains groupes du parc de production thermique de la SONABEL, explique aussi en partie les difficultés actuelles de la société. Aujourd'hui, non seulement ces groupes coûtent cher en exploitation, mais aussi il y a que les pièces de rechange de ces engins poussifs ne sont plus disponibles sur le marché mondial. Conséquence: des pannes sont régulièrement enregistrées, entraînant des arrêts trop prolongés des centrales auxquels la bonne volonté de la direction de la SONABEL n'y peut rien!

Par ailleurs, les coûts d'entretien et de maintenance des machines sont élevés au point que le prix de vente de l'électricité, déjà trop cher pour le Burkinabè moyen, n'arrive pas à couvrir toutes les charges.

Les conséquences dramatiques du changement climatique

A l'action de l'Homme, vient s'ajouter malheureusement les aléas climatiques. En effet, faute de grosses pluies ces dernières années, les barrages de Kompienga et de Bagré n'arrivent plus à produire depuis un certain moment une quantité suffisante d'énergie hydroélectrique.

En conclusion, le Mouvement/Plus Rien ne Sera Comme Avant, le M/PRSCA, demande aux populations de garder espoir est surtout de ne pas céder aux actes de déstabilisation des Institutions de la République dont le funeste but est de saper le moral des autorités de la Transition et créer un pourrissement sur le front social.

Mesdames et messieurs les journalistes,

En réalité, la crise énergétique que vit en ce moment le Burkina, est une épidémie dans presque toute la sous- région ouest-africaine. Elle touche même les pays côtiers les plus nantis en énergie électrique.

Cependant, gardons espoir. Soyons patients et sereins car les autorités de la Transition et particulièrement la SONABEL travaillent pour la population. Oui, demain sera meilleur, puisqu'il y a éminemment un projet de construction de trois nouvelles centrales respectivement de 210 mégawatts, 150 mégawatts et 100 mégawatts à Ouagadougou; la réalisation en 2016 de grandes interconnexions dont deux avec le Ghana et une avec le Nigeria; la construction de centrales solaires de 33 mégawatts crêtes et 22 mégawatts crêtes. Soyons vigilants. »

Mouvement « Plus Rien ne Sera Comme Avant »

Le Devoir de Rendre Compte; le Droit de Savoir!

Ouagadougou, le 3 juin 2015

Idrissa NOGO (72030304)

Le Coordonnateur National du M/PRSCA
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