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Débat sur le nouveau code électoral : « Le jour où véritablement le peuple sentira sa Transition menacée, il sortira » Adama Kanazoé, président de AJIR
Publié le vendredi 5 juin 2015  |  Le Quotidien
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© Le Quotidien par Bénéwendé Bidima
Souscription contre le référendum : l`opposition lance sa campagne nationale
Jeudi 26 juin 2014. Ouagadougou. La coordination de la campagne nationale de souscription populaire pour la lutte contre le référendum a animé une conférence de presse pour annoncer le lancement de ladite campagne. Photo : Adama Kanazoé, président l’Alliance des jeunes pour l’indépendance et la république (AJIR) et coordonnateur de la campagne




En prélude au Congrès de son parti qui aura lieu demain 6 juin 2015 à Ouagadougou, nous avons rencontré le président de l’Alliance de la jeunesse pour l’indépendance et la République (AJIR), Adama Kanazoé pour discuter sur les questions d’actualité et la vie de son parti. L’initiateur de la quête qui a permis à l’ex-CFOP d’avoir la sève financière pour mener à bien son combat contre l’article 37, use après l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 de son génie pour asseoir son parti sur l’ensemble du territoire national. Le président du parti de la clé entend se faire investir candidat de son parti lors de ce congrès pour conquérir Kosyam. Il se prononce sur toutes les questions que nous lui avons posées sur l’ex-CFOP et dit être prêt à affronter tous les dinosaures politiques dans la course pour Kosyam.

AJIR, votre parti a été très actif avant l’insurrection populaire, notamment pendant la lutte contre l’article 37 de la Constitution. Depuis un certain temps vous êtes dans un silence. Cela est –il lié à l’éclatement de l’ex-opposition ?

Après le combat que nous avons mené ensemble pour obtenir la chute de l’ex parti au pouvoir qui encourageait des dérives démocratiques, les partis de l’ex-CFOP ont trouvé un cadre permanent d’échange.

« La solidarité agissante entre les partis de l’ex-CFOP demeure. Toutefois, il faut reconnaître que les échéances électorales se rapprochant, chaque état-major s’active pour la compétition mais cette compétition est saine »

La solidarité agissante entre les partis de l’ex-CFOP demeure. Toutefois, il faut reconnaître que les échéances électorales se rapprochant, chaque état-major s’active pour la compétition mais cette compétition est saine. Pour ce qui concerne les causes d’envergure nationale, nous nous retrouvons à travers ce cadre permanent pour échanger et réagir.

Les intérêts sont-ils devenus antagonistes entre les partis de l’ex-opposition sur certains points ?

Les intérêts sont antagonistes sur les questions du scrutin électoral. L’ex-opposition qui était reconnue de façon légale, comptait parmi ses membres, certains partis politiques qui avaient leur indépendance. Chaque parti avait la latitude de mener ses actions, en dehors du CFOP, mais il y avait une plate-forme minimale commune. Le plus important, au-delà des intérêts partisans par moment, c’est d’œuvrer à ce que la Transition aille à bon port. Chaque parti a le droit de continuer de garder son indépendance et chaque parti a, le droit de mettre en œuvre sa stratégie pour les prochaines élections. Nous devrons travailler de sorte que les insurgés que nous sommes ne soyons pas déçus. Il n’existe pas d’antagonisme en tant que tel qui entache la cohésion des partis de l’ex-CFOP.
« C’est vrai la fièvre est quelque peu tombée parce qu’après l’insurrection des 30 et 31 octobre 2014, beaucoup estiment avoir fait l’essentiel du travail»

Les partis de l’ex-CFOP semblent ne pas mobiliser pour les causes communes comme de par le passé. Nous avons senti peu de mobilisation lors de la dernière marche de soutien à la Transition par rapport à l’adoption du nouveau code électoral. Les partis de l’ex-opposition sont –ils plus préoccupés par le combat sur le terrain politique ?

Nous luttons pour la conquête du pouvoir d’Etat. Cela est vrai mais nous n’oublions pas le plus important qui est de réussir la révolution démocratique des 30 et 31 octobre 2014. Nous n’hésitons pas à nous concerter avec les autres forces vives de la Nation pour réagir sur les sujets d’intérêt national. Le nombre de manifestants présents ne déterminaient pas l’impact ou le nombre de Burkinabè qui prend le problème à bras le corps. C’est vrai que la fièvre est quelque peu tombée parce qu’après l’insurrection des 30 et 31 octobre 2014, beaucoup estiment avoir fait l’essentiel du travail. Mais que personne ne s’y trompe, parce que le jour où véritablement le peuple sentira sa Transition menacée, il sortira. Les simples propos d’un diplomate ne peuvent pas faire sortir un peuple dans la rue de la sorte. Nous l’avons déjà dit. Les diplomates sont les amis du Burkina et constituent des experts dans un domaine donné. Ils ont leur langage à eux. C’est peut-être ce qui peut expliquer le fait que le monde n’est pas sorti.

Les élections du 11 octobre 2015 approchent à grands pas. Comment votre parti prépare-t-il les échéances électorales ?

Tout comme les autres partis politiques, nous procédons à la tenue des assemblées générales au niveau communal, provincial et régional. Nous avons tenu des meetings dans plusieurs localités. Le vrai travail se fait sur le terrain parce qu’il faut chercher le citoyen « lamda » là où il est. Nous devrons travailler à ce qu’une nouvelle classe politique relaie la vieille classe de 27 ans pour proposer une autre façon de faire la politique. Nous avons constaté qu’il y a un paysage politique imposé au Burkina Faso.

Est-ce à dire qu’on vous fait ombrage sur le terrain politique ?

Effectivement, il y a des personnalités politiques qui sont dans les rouages depuis des années. Il va falloir travailler pour convaincre les populations qu’il y a une alternative et que ces personnes, à l’image de Blaise Compaoré devraient être mises à la retraite politique. C’est ce travail de réveil de conscience qu’il faut faire au sein de la population. Nous pouvons néanmoins nous réjouir parce que nous avons constaté qu’il y a un écho favorable de ce message que nous lançons. AJIR suscite beaucoup d’espoir au sein des populations.

Le bastion politique de l’ex-président du Faso est Ziniaré alors que vous aussi êtes natif de la localité. Ziniaré serait également votre fief. L’ombre de Blaise Compaoré plane t-il toujours dans la localité?

La notion de fief m’embête un peu. Je suis juste natif de l’Oubritenga. L’Oubritenga est un chef lieu de province à conquérir au même titre que les autres provinces du Burkina Faso. AJIR a l’ambition de conquérir la province, mais aussi les autres provinces du pays, notamment Ouagadougou où nous avons un électorat important.

Quel est aujourd’hui l’état d’implantation de votre parti sur le territoire national ?

Quand nous parlons d’implantation, nous ne parlons pas de saupoudrage. Nous, nous installons commune par commune, province par province de façon optimale. Nous travaillons avec des correspondants provinciaux qui font un travail de sensibilisation dans les villages. Sur les treize régions que compte le Burkina Faso, nous sommes présents dans les 8.

AJIR va-t-il présenter un candidat, à l’élection présidentielle du 11 octobre 2015 ?

Notre parti présentera un candidat qui sera désigné lors de notre congrès qui aura lieu, le 6 juin 2015, à Ouagadougou. Nous ferons en sorte que la jeunesse burkinabè soit le baromètre de la victoire électorale.

Certaines candidatures sont déjà annoncées notamment entre autres, celle de Djibrill Bassolé. Qu’en pensez ?

Le général Bassolé va déposer sa candidature. Il appartiendra au Conseil constitutionnel d’apprécier cela et de dire le droit. Ceux qui seront éligibles ou qui ne sont pas se sauront suite au travail du Conseil constitutionnel.

« Nous aussi en venant en politique, notre jeunesse n’est pas un handicap bien au contraire nos adversaires ou les soit disant « gros bonnets » avec toute l’expérience qu’ils ont, trainent néanmoins beaucoup de casseroles »

Vous êtes jeune et pour l’élection présidentielle de 2015, ne craignez-vous pas d’affronter les gros bonnets et les vieux loups politiques qui sont dans la course pour Kosyam ?

Les cinquantenaires qui sont-là aujourd’hui, ne l’étaient pas lorsqu’ils débutaient en politique. Ils avaient à peine la trentaine. Le président Thomas Sankara est arrivé au pouvoir entre 30 à 33 ans. Il a géré le Burkina Faso pendant quatre ans et il a atteint des performances qu’aucun de ces prédécesseurs n’a pu atteindre. Son âge n’a pas été un handicap. C’est la conviction et la volonté de faire avancer le pays qui comptent. Nous aussi en venant en politique, notre jeunesse n’est pas un handicap bien au contraire nos adversaires ou les soit disant « gros bonnets » avec toute l’expérience qu’ils ont, trainent néanmoins beaucoup de casseroles. C’est une génération qui était aux affaires pendant trente ans et ces gens doivent rendre compte. Aujourd’hui, nous, nous venons en politique avec de nouvelles ambitions pour changer les choses. Nous sommes convaincus que nous avons un avantage sur eux. Si l’expérience, c’est 27 ans de dictature, 27 ans de démagogie, de difficultés à atteindre l’autosuffisance alimentaire, 27 ans de manipulation de la démocratie et 27 ans de corruption, je me réjouis de ne pas avoir l’expérience de ces soi disant gros bonnets dont vous parlez. Je me congratule de n’avoir pas eu cette expérience.

La jeunesse est-il le fond politique de AJIR ? Quel est la part des anciens au sein de votre parti ?

Nous sommes des jeunes convaincus qui voulons, apporter le changement avec de nouvelles idées. Nous réfléchissons afin de pouvoir faire de notre jeunesse le véritable moteur du développement et de la croissance économique. AJIR n’est pas que la jeunesse mais nous avons également des ainés et des anciens qui par leur contribution arrivent à booster l’énergie de la jeunesse pour aller vers un véritable développement. Lorsque nous sortons en campagne, par moment, nous prenons l’exemple d’une figure pour sensibiliser nos militants. Nous leur demandons souvent que si trois vieux doivent aller au champ pour travailler pendant que les jeunes sont sous l’arbre pour se divertir et pour prendre le thé, est ce que la récolte pourra t-elle être au rendez-vous ? Ils nous répondent tous en chœur qu’il est mieux que ce soit les jeunes qui partent travailler au champ. C’est dire donc que si la jeunesse vient aux affaires, elle travaillera à accroître la rentabilité agricole et à lancer le moteur de l’économie. Nous ne sommes pas contre les anciens mais nous disons que c’est avec la jeunesse que le changement véritable est possible.

Vous tiendrez bientôt votre congrès. Que va-t-il se passer ?

Notre congrès aura lieu, le 6 juin 2015 à la salle de Conférence du Comptoir burkinabè des chargeurs. Nous allons mener plusieurs activités parmi lesquels la mise en place des organes du parti et le manifeste du parti et l’élaboration du programme politique de notre parti. Nous allons procéder à l’investiture de notre candidat pour les échéances électorales à venir. Normalement, nous devrions organiser un autre congrès à cet effet, mais nous ferons d’une pierre deux coups.

Combien de militants attendez-vous?

Nous nous excusons au niveau de nos militants puisque nous avons au moins 9000 militants dans nos structures de base, notamment les sections communales et les structures de base qui ne pourront pas tous prendre part au congrès. Les militants viendront de l’ensemble du territoire national, notamment des 8 régions où nous sommes présents. Nous avons au moins 2 participants par communes sur plus de cent communes qui effectueront le déplacement de Ouagadougou1

Interview réalisée par Soumoubienkô Roland KI

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